Paul Ottino

Paul Ottino (né le à Nice en France et mort le ), est un ethnologue français.

Biographie

Très tôt passionné par les voyages et la pratique des langues il interrompit un début de carrière dans l'administration coloniale (Nord-Ouest de Madagascar de 1953 à 1956, Sahara) pour s'engager dans un autre rapport avec les sociétés et les personnes qu'il découvrait : l'ethnologie.

Entré à l'Institut de recherche pour le développement (ORSTOM), il travaille dans le Sud-Ouest de Madagascar[1], puis il dirige l'Institut de Recherches Scientifiques de Polynésie française[2]. Par la suite il occupe successivement les postes de professeur d'ethnologie à l'université Paris X-Nanterre et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, avant de créer l'École doctorale en ethnologie à l'université de la Réunion.

Ses très nombreux articles, ses cours magistraux, ses ouvrages[3] reflètent sa démarche critique et réflexive, son approche qualifiée d'« anthropologie généralisée » et ses connaissances en histoire culturelle des régions du Pacifique et de l'océan Indien[4].

Tous ceux qui l'ont approché ont été fascinés par son extraordinaire don des langues : il parlait la plupart des langues européennes mais aussi l'arabe classique et dialectal, le swahili, le tahitien et le paumotu (Pa'umotu), le malgache standard et divers dialectes. Apprendre les langues et les parler correctement a été pour lui une passion parallèle à sa passion ethnographique. Quand il n'était pas sur le terrain, il consacrait ses loisirs à se perfectionner dans l'étude d'une langue et à se plonger dans les grands ouvrages théoriques. Une telle puissance intellectuelle, alliée à une grande générosité dans ses amitiés, a fait de lui un remarquable pédagogue, par ailleurs peu soucieux de sa renommée, d'où l'ignorance des manuels à son égard.

Il aura fallu sa disparition pour que la communauté scientifique s'aperçoive que Paul Ottino occupe une place majeure dans la recherche ethnographique et anthropologique.

Bibliographie

Notes et références

  1. Les économies paysannes malgaches du Bas-Mangoky, Berger-Levrault, 1963
  2. Rangiroa: parenté étendue, résidence et terres dans un atoll polynésien, Cujas, 1972
  3. L'étrangère intime : essai de civilisation de l'ancien Madagascar, Éditions des Archives Contemporaines, 1986, et Les champs de l'ancestralité à Madagascar, Karthala, 1998
  4. voir L'empreinte culturelle musulmane dans l'océan Indien dans l'Encyclopédie philosophique universelle des Presses universitaires de France, 1998

Annexes

Article connexe

Liens externes

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