Paul Mantz

Paul Mantz, né le à Bordeaux, et mort le à Paris, est un historien de l’art français.

Paul Mantz
Naissance
Bordeaux
Décès
Paris
Nationalité Français
Pays de résidence France
Profession
haut fonctionnaire
Activité principale
fonctionnaire au Ministère de l'Intérieur
historien d'art
critique d'art
Autres activités
directeur général des Beaux-Arts (1881-1882)
membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts

Biographie

Né à Bordeaux, Paul Mantz s'établit à Paris en 1839 pour suivre des études de droit. Il fréquente les cercles littéraires et rédige des articles pour la revue L'Artiste à partir de 1844. L'année suivante, il commence à rendre compte des salons artistiques, prenant parti pour Eugène Delacroix et Théodore Rousseau. Il se lie avec Théophile Thoré-Burger, Charles Blanc et Philippe de Chennevières.

À la faveur de la Révolution de 1848, Mantz entre au ministère de l'Intérieur. Il collabore à plusieurs revues : La Vraie République (fondée par Thoré-Burger), L'Événement (fondée par Victor Hugo). De 1849 à 1852, il est rédacteur en chef de L'Artiste et publie des comptes rendus de salons remarqués qui lui assurent une certaine notoriété. Il est sollicité pour participer à la rédaction des Peintres vivants (1858, 2 vol.) aux côtés de Théophile Gautier et d'Arsène Houssaye. Il collabore également aux Archives de l'art français, fondées par Chennevières, et édite des sources anciennes sur les artistes et l'histoire de l'art du XVIIIe siècle plus spécialement (Gervais Drouet, Nicolas Lancret, Charles Natoire, Joseph Vernet, etc.).

En 1859, il est sollicité par Charles Blanc pour collaborer à la Gazette des Beaux-Arts qui vient d'être créée. Il y donne de nombreux articles : recherches sur les artistes contemporains (Corot (1861), Barye (1867), Gleyre (1875), Carpeaux (1876), Courbet (1878), comptes rendus d'expositions et critique des Salons (1859, 1863, 1865, 1867, 1869, 1872).

Ses publications évoluent ensuite davantage vers la recherche historique que vers la critique d'art. Il se consacre aux périodes anciennes, Renaissance italienne, XVIIe siècle européen, arts décoratifs français et anglais du XVIIIe siècle, etc. Il soutient le projet de Chennevières de dresser un inventaire des richesses artistiques de la France, il collabore à la collection Histoire des peintres de toutes les écoles depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, créée par Charles Blanc, Jules Renouard et Henri Laurens, notamment aux volumes consacrés à L'École flamande (1864), L'École espagnole, L'École florentine (1876). Il publie Les Chefs d'œuvre de la peinture italienne (Firmin-Didot, 1870), et collabore à L'Œuvre et la vie de Michel-Ange (1876) sous la direction de Charles Blanc.

En 1878, Paul Mantz est nommé membre du jury de la quatrième section de l’Exposition universelle qui se tient à Paris. Il devient sous-directeur de l’administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur en 1880. Il reçoit le la Légion d’honneur et, le de l’année suivante, devient directeur général de l’administration des Beaux-Arts, puis directeur honoraire en 1882, à la suite de sa démission. Il est membre du Conseil supérieur des beaux-arts, et organise des expositions à l’École des beaux-arts (Eugène Delacroix, 1885 ; Jean-François Millet (1887) ; Les peintres français de la caricature et la peinture de mœurs (1888) ; etc.

Il publie de nombreux articles dans la Gazette des Beaux-Arts, souvent sur des questions biographiques : Rubens (1882-1883), Andrea Mantegna (1886), Antoine Watteau (1889-1890), Nicolas de Largillierre (1893), Jean-Marc Nattier (1894), Louis Tocqué (1894).

La doctrine de Mantz a évolué peu à peu vers un nationalisme plus marqué et une valorisation de l'historicisme, défendant « la souveraineté de l’art français », la leçon de l'histoire que les artistes doivent savoir tirer, regrettant l'époque où la peinture romantique s'inspirait du XVIIIe siècle en se libérant des conventions classiques : « Ils se sont inclinés devant l’archéologue David, si peu inspiré de l’esprit nouveau : c’était à Prud’hon qu’il fallait croire[1] ». D'abord passionné par le XVIIIe siècle, il s'est ensuite tourné vers les primitifs, cherchant les sources artistiques de l’« école française ».

Sa collection, spécialisée en maîtres du XVIIIe siècle, est dispersée au cours d'une vente à Paris, les 10 et .

Ses archives sont déposées à l'Institut national d'histoire de l'art [2].

Vie privée

Sépulture de Paul MANTZ - Cimetière Montmartre

Paul-Alexandre-Godefroy Mantz est né le à Bordeaux, fils de Godefroy Mantz, négociant et de Mathilde Vignes, alors domiciliés 116 quai des Chartrons, ses parents se marient le à Bordeaux, son père est fils de Jean Mantz et de Madeleine Hofer, épouse en 2e noce de Luc Kohler l’aîné, originaires de Mulhouse, sa mère est fille de Paul Vignes et de Thérèse Faure,on note la présence d'Alexandre Mantz, époux de Crischone Reinhardt, oncle de Paul Mantz, négociant à Bordeaux.

La famille Mantz est originaire de Suisse.

Paul Mantz épouse Geneviève-Honorine Malwoz le à Paris, de ce mariage est née Marguerite-Mathilde Mantz (1853-1933), qui épouse Charles-Arthur-Ernest-Léon d’Astoin fils de Bernard-Joseph-Antoine-Léon d’Astoin[3] (originaire de Bitche (Moselle)) et de Catherine-Sophie Beaver[4], une anglaise, fille de Philippe Beaver et de Catherine Landale. Arthur d'Astoin étant le beau-frère d'Émile Abbema père de l'artiste peintre Louise Abbema.

Paul Mantz meurt le [5] à Paris 9e (69 rue Caumartin), il est inhumé au cimetière Montmartre (9e division) avec son épouse Honorine Malwoz (1821-1859), sa fille Marguerite (1853-1933) et son gendre Arthur d'Astoin (1829-1898)[6].

Principales publications

  • Michel Colombe, Paris, Revue française, 1857.
  • Les chefs d'œuvre de la peinture italienne, Paris, Firmin-Didot, 1870.
  • L'Œuvre et la vie de Michel-Ange, Ch. Blanc (dir.), Paris, Gazette des Beaux-Arts, 1876
  • Hans Holbein, Paris, A. Quantin, 1879.
  • François Boucher, Lemoyne et Natoire, Paris, A. Quantin, 1880.
  • Le Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, Paris, 1883.
  • Antoine Watteau, Paris, Librairie illustrée, 1892.

Notes et références

  1. cité par Frédéric Elsig, article « Paul Mantz », Dictionnaire critique des historiens d'art, Ph. Sénéchal (dir.), Paris : INHA (en ligne)
  2. INHA, archives Paul Mantz (Archives 78)
  3. Acte de décès de Léon d’Astoin sur le site des Archives de Paris 7e le 12 juin 1874, acte n° 899
  4. Acte de décès de Catherine Beaver sur le site des Archives de Paris 17e le 10 janvier 1895, acte n° 71
  5. Acte de décès de Paul Mantz sur le site des Archives de Paris 9e le 30 janvier 1895, acte n° 143
  6. Acte de décès d'Arthur d’Astoin sur le site des Archives de Paris 17e le 12 juin 1898, acte n° 1324

Annexes

Bibliographie

  • Philippe de Chennevières, « Le François Boucher de M. Paul Mantz », Gazette des Beaux-Arts, 1880, XXI, 1, p. 70-86.
  • La Promenade du critique influent : anthologie de la critique d’art en France : 1850-1900, Jean-Paul Bouillon (éd.), Paris : Hazan, 1990, p. 19.
  • Emmanuel Schuck, « La Critique de la section d’architecture dans les Salons de la seconde moitié du XIXe siècle », Romantisme-Revue du XIXe siècle, 21, 1991, no 71, p. 49-56.
  • Jean-Paul Bouillon, « La Critique d’art dans la seconde moitié du XIXe siècle : nouvel aperçu des problèmes », 48/14. Conférences du musée d’Orsay, 5, 1993, p. 35, 38.
  • Carol Doyon, De l’exemple à l’archive : la constitution des discours sur l’art du passé, en France, entre 1850 et 1900, thèse de doctorat, Concordia University, Department of Humanities, 1995.

Liens externes

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