Paul Kallos

Paul Kallos ( - , né Kallós Pál[1]) est un peintre non-figuratif français d'origine hongroise.

Biographie

Paul Kallos[2], dont le père est médecin, naît à Hernádnémeti en Hongrie dans une famille bourgeoise. Il réalise en 1938 ses premiers dessins, des copies, lors d'une maladie qui l'immobilise durant quelques mois. Les études secondaires qu'il commence en 1940 à Kiskunhalas sont interrompues par la guerre. Déporté par le pouvoir nazi en 1944 à Auschwitz, où périt une grande part de ses proches, il est en 1945 de retour en Hongrie et entre en 1946 à l'école des Beaux-Arts de Budapest, influencé par le surréalisme puis l'abstraction géométrique et y ayant pour ami Georges Feher.

En 1949 Kallos, avec Georges Feher, quitte clandestinement la Hongrie stalinienne, passe un an dans un camp de réfugiés en Autriche, près de Salzbourg, dans la zone française puis s'établit avec le statut de réfugié politique à Paris, dans une chambre de la place Clichy, où il réalise dans des conditions précaires des œuvres de petits formats. Tendant des peaux, à mi-temps, chez un fourreur, il fréquente alors le Louvre (Rembrandt, Le Tintoret, Franz Hals). Paul Kallos s'installe en 1952 avec Raymonde Godin, peintre d'origine québécoise, rue Visconti, ultérieurement rue Oudinot, dans un atelier précédemment occupé par Miró puis par Bazaine, et en 1961 à L'Haÿ-les-Roses.

Dès 1951 Paul Kallos envoie quatre compositions au Salon des réalités nouvelles auquel il participera régulièrement jusqu'en 1983. Pierre Loeb ayant remarqué l'une de ces peintures le prend en 1954 sous contrat dans sa galerie, 2 rue des Beaux-Arts, et présente régulièrement son travail (1955, 1957, 1962 et 1963). Paul Kallos se lie ainsi d’amitié avec Vieira da Silva, Szenes, Lanskoy, Riopelle, Zao Wou-Ki, Wilfredo Lam, qui exposent dans la galerie ou la fréquentent. Après la mort de Pierre Loeb en 1964 Kallos expose à la galerie Pierre Domec (1964, 1966 et 1967) puis à la galerie Nane Stern, ancienne assistante de Pierre Loeb (en 1971, 1973, 1974, 1976, 1977, 1978, 1985 et 1986). Il obtient en 1974 la nationalité française.

Une rétrospective lui est consacrée en 1989 aux musées d'Évreux et de Rodez, en 2011 à Paris à la galerie le Minotaure et la galerie Alain Le Gaillard ainsi qu'à l’Institut Hongrois.

Œuvre

Au milieu des années 1950 le travail de Paul Kallos, proche de Raoul Ubac, de Tal Coat ou de Bazaine, s'oriente vers l'abstraction lyrique, donnant quelquefois quelques titres allusifs à ses œuvres (Lave, 1954 ; Paysage aux grands arbres, 1956 ; L'atelier, 1957 ; Nocturne, Frondaisons, 1958[3]).

À partir de 1959 il se développe à travers des aplats de couleurs franches, traversées d'éléments discrètement figuratifs (Figure jaune et bleue, 1961, Crucifixion, Nu, Intérieur jaune, 1962 ; Deux figures, Trois femmes, 1963 ; Figures, Le balcon I, d'après Manet, L'artiste et son modèle, 1967 ; Deux figures, 1968[4]) qui disparaissent par la suite (Dehors dedans, 1969 ; Paysage rouge, 1970 ; Buisson rouge, 1972-1974[5]).

En 1975, Kallos abandonne l'huile pour la fluidité de l'acrylique dans des séries d'œuvres dépouillées, fortement structurées, quadrillées ou stratifiées, au milieu d'espaces lumineux, entre figuration et abstraction, par des éléments de dimension architecturale, façades, arceaux ou colonnades.

Pour Bernard Zurcher, « c'est de la lumière que procède l'art de Paul Kallos ; vers 1975, son passage du clair-obscur (champ du fifuratif) à la couleur pure (champ de l'abstrait) le montre à l'évidence. Une couleur intense, mouvante et fluide jusqu'à se dissoudre dans le blanc de la toile »[6].

Notes et références

  1. (hu) Júlia Cserba, « Kallós Pál », sur artportal.hu.
  2. d'après Repères biographiques, dans Philippe-Alain Michaud, Kallos, Cercle d'art, Paris, 1992, p. 190-191
  3. Peintures reproduites dans Philippe-Alain Michaud, Kallos, Cercle d'art, Paris, 1992, pp. 21, 25, 26, 29 et 33
  4. Peintures reproduites dans Philippe-Alain Michaud, Kallos, Cercle d'art, Paris, 1992, pp. 29, 43, 49, 50, 57, 58, 61, 64, 65
  5. Peintures reproduites dans Philippe-Alain Michaud, Kallos, Cercle d'art, Paris, 1992, pp. 64, 68 et 73
  6. Bernard Zurcher, Kallos, l'architecte des transparences, La Différence, 1988.

Musées

Signature de Paul Kallos


Éléments de bibliographie

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Monographies

  • Bernard Zurcher, Kallos, l'architecte des transparences, Parus, La Différence, 1988
  • Philippe-Alain Michaud, Kallos, Cercle d'art, Paris, 1992, 200 p. (ISBN 2 7022 03183)

Catalogues

  • Kallos, texte de Pierre Loeb, Paris, Galerie Pierre, 1957
  • Kallos, texte de Pierre Loeb, Paris, Galerie Pierre, 1960
  • Kallos, texte de Robert Marteau, Paris, Galerie Pierre Domec, 1966
  • Kallos, textes de Monique Daubigné et Robert Marteau, Metz, Musée d'art et d'histoire, 1984
  • Kallos, œuvres 1954-1989, textes de Pierre Descargues, Musée d'Évreux, Musée de Rodez, 1989

Articles

  • Pierre Descargues, Paul Kallos, dans XXe siècle,
  • Georges Boudaille, Paul Kallos, dans Cimaise, janvier-

Ouvrages généraux

Liens externes

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