Patrick de Gayardon

Patrick de Gayardon de Fenoyl, surnommé « Deug », est un parachutiste sportif français né le à Oullins (Rhône) et mort accidentellement le à Hawaï.

Biographie

Jeunesse

D'une ancienne famille noble française, inscrit à onze ans au collège des pères maristes à Lyon, il obtient le baccalauréat et poursuit ses études à la faculté de droit.

Débuts sportifs

Avant de découvrir le parachutisme, cet athlète de 1,88 m et 84 kg pratique le golf, la planche à voile, le ski et le tennis.

À 20 ans, après quelques sauts effectués au sein de l'armée, il débute dans le parachutisme sportif ; depuis lors, il a effectué plus de 12 000 sauts. Champion de France de chute libre en 1985 et 1988, il est deuxième aux championnats du monde de 1985[1]. En 1984, il découvre la chute freestyle (chute libre avec figures) et le BASE jump (saut depuis des points fixes tels que ponts, immeubles ou falaises)[1].

Avec son ami Franck Konrad, il a sauté depuis la chute d'eau la plus haute du monde : le Salto Ángel (979 m), au Venezuela.

En 1989, un an après que Joël Cruciani a effectué le premier saut de skysurf en sautant avec un snowboard depuis un hélicoptère, Patrick lui donne ses lettres de noblesse.

En 1992, il rejoint le Team Sector et il conquiert le record du monde de saut de haute altitude sans appareil respiratoire le (11 700 m)[1]. Le , il bat de nouveau le record au-dessus de Moscou (12 700 m, à -55 °C)[1].

En , avec son ami Jean René Gayvallet et l'américain Mark Hewit, il saute à partir d'un hélicoptère dans le Gouffre des Hirondelles au Mexique ; ce saut sera à nouveau réalisé pour le film Point Break (2015).

L'invention de la wingsuit

En 1994, Patrick de Gayardon réinvente un nouveau concept d'ailes souples attachées au corps du parachutiste, entre ses bras et ses jambes : le vol en combinaison ailée (wingsuit). Leur principe de fonctionnement est similaire à celui des caissons d'une aile souple (parachute, kite ou parapente) : en s'engouffrant dans les caissons, le vent relatif donne un profil et une rigidité à l'aile, qui lui permettent de générer une portance.

Grâce à ses ailes, il peut suivre une trajectoire à 45°, et ainsi se diriger. Néanmoins le parachute reste indispensable pour atterrir, car sa vitesse sur trajectoire est de 180 km/h.

Les ailes ne cessent de progresser, et en 1998 Patrick de Gayardon atteint désormais des finesses proches de celles qui caractérisent la navette Columbia en revenant sur Terre (finesse de 1,8 contre finesse 2 pour Columbia)[2],[1].

Une cascade spectaculaire

Le , largué d’un avion, un Pilatus, il remonte dans la cabine une minute plus tard[1],[3] ; il inspire la cascade de James Bond dans le segment d'ouverture de GoldenEye[3].

Avec plus de 12 000 sauts à son actif, il est l'un des plus grands parachutistes du moment, admiré tant par les civils que les militaires[réf. nécessaire].

Décès

Il meurt accidentellement à 38 ans le à Hawaï, à la suite d'un incident d'ouverture de son parachute. Pour améliorer sa finesse en wingsuit, Patrick expérimentait sans cesse des modifications sur son matériel. C'est en fixant un déflecteur au sac-harnais qu’il aurait noué par erreur des suspentes de la voile principale, empêchant l’ouverture (et la libération) de cette dernière[4],[5].

Postérité

En , dix ans après sa mort, il est élu meilleur parachutiste des années 1990 par le magazine de parachutisme français ParaMag.  Le journal sportif italien Gazzetta dello Sport lui dédie ces mots : « Ci sono uomini che con le loro invenzioni hanno cambiato il nostro modo di vivere. Altri, quello di sognare » Certains hommes ont permis, avec leurs inventions, de changer notre façon de vivre. D'autres, notre façon de rêver. »).

Notes et références

  1. « Patrick de Gayardon, la légende du wingsuit », L'Équipe, (consulté le ).
  2. Bruno Passe, « Wing Flight "L'homme oiseau" », Paramag, vol. 129, (lire en ligne).
  3. « Le saviez-vous ? », Le Parisien, (consulté le ).
  4. Pierre Duriot et Élise Leclercq, « Patrick de Gayardon », sur paraparisnevers.fr (consulté le ).
  5. « Saut fatal pour Patrick de Gayardon », Libération, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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