Passy-en-Valois

Passy-en-Valois est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Pour les articles homonymes, voir Passy et Valois.

Passy-en-Valois

La mairie-école.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Soissons
Intercommunalité Communauté de communes Retz-en-Valois
Maire
Mandat
Alexandre Quenardel
2020-2026
Code postal 02470
Code commune 02594
Démographie
Population
municipale
140 hab. (2018 )
Densité 41 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 10′ 06″ nord, 3° 11′ 42″ est
Altitude Min. 120 m
Max. 159 m
Superficie 3,41 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Villers-Cotterêts
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Passy-en-Valois
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Passy-en-Valois
Géolocalisation sur la carte : France
Passy-en-Valois
Géolocalisation sur la carte : France
Passy-en-Valois

    Géographie

    Localisation

    Marizy-Sainte-Geneviève
    La Ferté-Milon N Macogny
    O    Passy-en-Valois    E
    S
    Dammard

    La commune est située sur un plateau qui domine le bassin de l'Ourcq, rivière qui se jette dans la Marne à Lizy-sur-Ourcq. Elle est traversée partiellement par un ru qui nait d'un marais et prend le nom de rû du Gril. Il alimentait les fossés de défense du château.

    À la fin du XIXe siècle, selon la monographie de M. Levêque, la commune qui fait une superficie de 131 hectares est essentiellement agricole avec une culture de céréales (blé, avoine et seigle) et un peu de betteraves. La commune est peu boisée (5 hectares). L'élevage est compose des bêtes de traites (chevaux et bœufs) et quelques vaches et surtout un troupe de moutons 1 200 têtes.

    Urbanisme

    Typologie

    Passy-en-Valois est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (92,9 %), zones agricoles hétérogènes (7 %), forêts (0,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    En 1256, la commune est dénommée Paciacus terme qui devient ensuite Paci, Pacy puis Passy.

    Histoire

    Carte postale du château.

    Ancienne place-forte des XIIe et XIIIe siècles entourée d'une enceinte fortifiée autour d'une cour carrée. Les douves furent comblées dans les années 1920. Ce château fut donné par le roi Philippe Auguste à Pierre Tristan son chambellan après la bataille de Bouvines en 1214. L'édifice était flanqué de neuf tours circulaires. C'est Alice qui, mariée à Pierre de Châtillon seigneur de Château-Porcien, y transporta sa demeure et permit à ses descendants de porter le titre de seigneurs de Passy. Le château est en grande partie ruiné lors de la Première Guerre mondiale.

    La commune est la seule de tout le canton de Neuilly-Saint-Front a ne pas avoir d'école. La première école sera ouverte en 1887 avec comme première institutrice madame M. Lévêque. La classe comprend alors une vingtaine d'enfants (filles et garçons).

    Passy-en-Valois fut occupée par les troupes allemandes lors de la Première Guerre mondiale. L'ancienne église avec son chevet de style gothique a été détruite lors de la guerre. L'église a été reconstruite au même emplacement dans un style 1920 après la guerre et possède de magnifiques vitraux. Un terrain d'aviation militaire aurait existé durant la guerre près de la ferme du Mosloy.

    Les ruines de l'ancienne place-forte sont rachetées après la Première Guerre mondiale par Jacques Ferté qui en fit une ferme de plus de 400 hectares qui reste le moteur économique de ce petit village du Valois. En 1940, elle comptait une quarantaine de salariés. Elle comprenait alors une partie d'élevage important avec notamment des bovins et des vaches laitières. C'est sous l'impulsion de Jacques Ferté et de la JAC que se développe les premières coopératives agricoles avec la coopérative de blé à la Ferté-Milon. Sous son impulsion, après la Seconde Guerre mondiale, une huilerie est créée pour valoriser les productions des agriculteurs du secteur dans le même esprit toujours à la Ferté-Milon. C'est aussi la création d'une coopérative fruitière associée avec une endiverie. C'est Pierre Ferté qui développe la production fruitière à Mosloy qui va s'étendre dans tout le Valois. C'est lui qui le premier importe des États-Unis la pomme Golden. Jacques Ferté développe à Passy-en-Valois une expérience originale. En 1947, il met à disposition d'une dizaine de personnes pour une part des employés de la ferme une dizaine d'hectares de terres qui sont divisés en lots égaux afin qu'ils puissent les exploiter eux-mêmes et ) leur bénéfice, sous forme de coopérative. L'expérience originale dura jusqu'en 1987 et ne fut pas renouvelée faute de successeurs aux premiers coopérateurs. La ferme développe aussi une « cantine », lieu de restauration et d'hébergement et aussi de rencontres et de jeux pour les travailleurs célibataires et les jeunes du village et les stagiaires de l'INRA accueillis à la ferme. Elle était tenue par Mme Fernande Dalla Mouta décédée en 2014. Une partie des employés de la ferme en 1925 formèrent une colonie polonaise importante de plus de quarante personnes sur les 122 que comptait la commune[8].

    Après la Seconde Guerre mondiale, l'école fonctionne avec une classe unique et a été tenue par Mme Thérèse Pata jusqu'à son départ en retraite.

    Par arrêté préfectoral du , la commune est détachée le de l'arrondissement de Château-Thierry pour intégrer l'arrondissement de Soissons[9].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Passy-en-Valois est membre de la communauté de communes Retz-en-Valois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Villers-Cotterêts. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[10].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Soissons, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[11]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Villers-Cotterêts pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[11], et de la cinquième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[12].

    Administration municipale

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1988 mars 2008 Joseph Mrula    
    mars 2008 2 décembre 2009[13] Francis Mauge   Démissionnaire
    janvier 2010[14] En cours
    (au 13 juillet 2020)
    Alexandre Quenardel DVD Agriculteur
    Réélu pour le mandat 2020-2026[15]

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].

    En 2018, la commune comptait 140 habitants[Note 3], en diminution de 11,95 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9994110991071048194100
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    958899104104102131108115
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    11611911271123169112132121
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    147172121118123140138162156
    2018 - - - - - - - -
    140--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Ancienne coopérative.

    Culture et patrimoine

    Église

    L'église.

    La première église semble avoir été celle du château. Il s'agit d'une chapelle fondée en 1222 en avant de l'entrée du château, à l'emplacement de l'église actuelle, par Pierre Tristan, seigneur de Passy. Elle est desservie par les religieux génovéfains (Congrégation des Chanoines de Sainte Geneviève) établis à Marizy-Sainte-Geneviève. En 1542, Jeanne de Villers s'installe chez son gendre, le seigneur de Passy. C'est à cette occasion que la chapelle est agrandie. Elle fait une vingtaine de mètres de long. Elle est dédiée à saint Roch. À la fin du XIXe siècle, elle est en mauvais état et nécessite des réparations. Elle sera détruite lors de la Première Guerre mondiale.

    L'église a été reconstruite en 1925 après la Première Guerre mondiale dans un style Art déco par l'architecte diocésain Henry Faucheur, DESA (1889-1961) à l'emplacement de l'ancienne église . Elle a été élevée en pierre et béton avec une toiture en ardoise. Elle possède aussi de magnifiques vitraux modern style.

    Calvaire

    Le calvaire, près de l'église encadre l'entrée de la « ferme » avec un magnifique christ en croix Art déco.

    La ferme (ancienne maison forte)

    La ferme, unique ferme du village, dont l'entrée se situe entre l'église et le calvaire est l'ancienne maison forte partiellement ruinée lors de la Première Guerre mondiale. Elle fut achetée par Jacques Ferté avant la Première Guerre mondiale.

    Personnalités liées à la commune

    • Louis, François Bernier (1754 - 1823) fut député à l'Assemblée nationale de 1791 à 1792. Il est né à Passy-en-Valois, le et est mort à Marizy-le-Grand (Aisne), le . Il était simple cultivateur à Marizy, lorsqu'il fut élu député de l'Aisne à l'Assemblée législative, le , par 317 voix sur 574 votants[20].
    • Jacques Ferté (1889-1967). Chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand. Il fut maire de Passy-en-Valois depuis 1925. « Jacques Ferté fut un fondateur, un défricheur, il fut surtout - dans sa modestie et sa conviction - un témoin ». Un des fondateurs de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC) et son premier président national, il contribua à la naissance de l'Action catholique rurale adulte. Il devient le premier président national du M.F.R. (Mouvement des familles rurales). On lui doit notamment la création des allocations familiales agricoles. En 1939, il devient le premier président de la Ligue agricole catholique. Au Centre français du patronat chrétien, il fut responsable de la branche agriculture et, à ce titre, créa des liaisons avec l'organisme international correspondant, l'UNIAPAC. L'Amérique latine a été sa passion des dernières années. Ce travail long et lourd - auquel il s'est épuisé - a eu des dimensions internationales parce qu'il avait commencé à la base, dans les dimensions familiales et régionales de sa vie d'exploitant agricole du Valois », Jacques Ferté avait composé une prière qui commençait ainsi : « Aide-nous Seigneur, à frayer des routes sociales nouvelles ». Les familles Ferté et Demory sont toutes deux de vieille souche terrienne : leurs descendants extrêmement nombreux occupent, pour la plupart, des fermes dans le Soissonnais.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean Mesqui, Île-de-France Gothique 2 : Les demeures seigneuriales, Paris, Picard, , 404 p. (ISBN 2-7084-0374-5), p. 276-280
    • « Passy-en-Valois, une communauté villageoise autour d'une ferme », L'Union,
    • Louis Pata, Les canada gris, Belfort, À l'écoute des poètes, 2008 (ISBN 9782913851795)
    • Henri Stein, « Pierre Tristan, chambellan de Philippe-Auguste, et sa famille », Bibliothèque de l'école des chartes, 1917, tome 78, p. 135-153.
    • J.J. Baget et A. Lecointe, Dictionnaire des communes du département de l'Aisne, Laon, Ed. Lecointe, 1832
    • sur Bernier, Notice in Biographie des hommes vivants, tome 1, Paris, Ed. Michaud, 1816
    • sur Jacques Ferté, voir notamment Les catholiques dans la République (1905-2005), de Brune Duriez, Paris, Ed. de l'Atelier, 2005, (ISBN 2-7082-3820-5) et voir Chrétiens dans le monde rural, Jean-Loup Ducasse, Paris, Ed. Ouvrières, 1989, (ISBN 2-7082-2581-2) et aussi Jacques Ferté (1898-1965), la foi dans les actes, Hugues Beylard,
    • Jean Mesqui, « Maison, maisons fortes et châteaux ? Les implantations nobles dans le comté de Valois aux XIIe et XIIIe siècles », La maison forte au Moyen Âge, Paris, CNRS, 1986
    • M. Lévêque, Monographie de Passy-en-Valois, 1887, manuscrit, Archives départementales de l'Aisne

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Janine Ponty, Polonais méconnus : histoire des travailleurs immigrés en France dans l'entre-deux guerre, Paris, Ed. de la Sorbonne, , 474 p. (ISBN 2-85944-155-7)
    9. « Arrêté préfectoral portant modification des limites territoriales des arrondissements de l'Aisne - Recueil n°195 des actes administratifs du 21 décembre 2016 des Hauts-de-France », sur http://www.prefectures-regions.gouv.fr/hauts-de-france/, (consulté le ).
    10. « communauté de communes Retz-en-Valois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    11. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Passy-en-Valois », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    12. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    13. « Passy-en-Valois / Démissions du maire et de ses conseillers Retour aux urnes en janvier », L'union l'Ardennais, (lire en ligne, consulté le ).
    14. « Passy-en-Valois Alexandre Quenardel élu maire », L'union l'Ardennais, (lire en ligne, consulté le ).
    15. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. « Fiche de Louis, François Bernier », sur de l'Assemblée nationale (consulté le ).
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