Parvine Curie

Parvine Pierson, dite Parvine Curie, née le à Nancy, est une sculptrice française non figurative appartenant à la nouvelle École de Paris.

Biographie

Parvine Curie, d'origine franco-iranienne, naît à Nancy mais passe sa jeunesse à Troyes, fait ses études à Bordeaux, passe son baccalauréat à Paris, où ses parents tiennent une pharmacie, avant d'effectuer de nombreux voyages, notamment en Espagne.

En 1957, elle découvre l'art catalan et décide de s'installer à Barcelone où ses premières sculptures voient le jour. Elle vit avec le sculpteur catalan Marcel Marti avec qui elle a en 1959 un fils, David Marti qui sera poète et peintre[1]. En 1960, elle présente sa première exposition personnelle à l'Institut français de Barcelone.

En 1970, Parvine Curie occupe un atelier dans la Cité internationale des arts à Paris. Elle présente au salon de la jeune sculpture dans le jardin du Luxembourg Première mère, un assemblage de planches collées, peintes en noir et rehaussées de laiton[2],[3]. Cette œuvre est remarquée par le sculpteur François Stahly qui y reconnaît une grande affinité avec son travail de l'époque. Elle s'installe avec lui et son épouse dans l'atelier collectif de Crestet dans le Vaucluse puis à Meudon.

Alors qu'elle pratiquait jusqu'alors la sculpture en autodidacte, elle y reprend une formation de base. Elle y crée Mère murs qui initie une série de Mères. En effet, suivront Mère citadelle et Mère croix. En 1973, elle s'installe pour six mois avec François Stahly à Albany aux États-Unis. Les paysages des montagnes Rocheuses et la découverte des civilisations précolombiennes influencent alors fortement son œuvre. Mais les États-Unis ne sont pas le seul pays qu'elle découvre. Elle voyage au Mexique, au Guatemala, au Maroc, en Inde, Égypte, Yougoslavie et Grèce. La Grèce est un pays où elle se rend souvent pour travailler avec le fondeur Theodoros Papadopoulos[3].

De retour en France, elle reçoit sa première commande publique placée au collège Pierre-Bégon à Blois[1]. Suit une œuvre, Mère Anatolica, placée dans la cour du collège Pierre-de-Coubertin, à Chevreuse où étudiera Pierre Huyghe en 1975. Cette sculpture hiératique sera en partie à l'origine de la carrière du sculpteur[4].

À partir de 1975, elle est la compagne de François Stahly. En 1979, elle reçoit le prix Bourdelle et, en 1980, elle crée Mère cathédrale achetée par la ville de Paris et placée dans le musée de la sculpture en plein air lors de son inauguration en 1980.

Son œuvre est maintenant l'objet de rétrospectives (comme à Angers en 2012) ou d'installations pérennes comme le sentier, composé de treize sculptures réalisées entre 1972 et 1990, du jardin du musée de Meudon[5].

Distinctions

Œuvre

Les sculptures de Parvine Curie sont dépouillées et austères par la pureté de leurs lignes et de leurs matériaux. Elle s'inspire des lieux qu'elle a visités et de leur architecture, que ce soit l'art Maya, les Celtes, l'art des églises, les pyramides, les temples hindous, les habitations troglodytiques de Matmata. Ces lieux renvoient « aux dédales de Gaïa, au ventre de la Terre mère »[3].

Alors que, dans les années 1980, son œuvre a un caractère « hiératique et architecturé » avec des sculptures comme Les Arbres ou Guizeh, elle la fait évoluer dans les années 1990 vers un style plus déséquilibré (Couple ailé en 1992, Envol III en 1999). Elle varie les formes artistiques, les supports et les matériaux, travaillant sur des bijoux, des thangka ou des collages. Elle réalise aussi une série de sculpture Campanile[1].

Ces sculptures font le lien entre deux états : le fermé et l'ouvert, l'ombre et la lumière, l'équilibre et le déséquilibre[3].

Voir aussi

Bibliographie

Archives

Liens externes

Références

  1. Collectif, Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions Des femmes, , 5022 p. (ISBN 9782721006516, lire en ligne).
  2. « Angers. Quelle est cette mystérieuse sculpture au centre de congrès ? », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Élisabeth Védrenne, « Parvine Curie », dans Élisabeth Védrenne, Valérie de Maulmin, Catherine Panchout, Les Pionnières : dans les ateliers de femmes artistes du XXe siècle, Paris, Somogy éditions d'arts, (ISBN 978-2-7572-1305-6), p. 180.
  4. El. C., « Au Centre Pompidou, Pierre Huygue entretient un flou magique entre l’art et le réel. Troublant », Le temps, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Inauguration/visite du sentier de Parvine Curie », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Arrêté du 12 mai 2021 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
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