Parti communiste d'Autriche

Le Parti communiste d'Autriche (en allemand : Kommunistische Partei Österreichs, abrégé en KPÖ), fondé le [6] sous le nom de Parti communiste d'Autriche allemande (en allemand : Kommunistische Partei Deutsch-Österreichs, abrégé en KPDÖ), est l'un des plus anciens partis communistes d'Europe.

« KPO » redirige ici. Pour les autres significations, voir Parti communiste d'Allemagne - opposition.

Parti communiste d'Autriche
(de) Kommunistische Partei Österreichs

Logotype officiel.
Présentation
Porte-parole Mirko Messner
Fondation
Siège Drechslergasse 42
A-1140 Vienne
Journal La Voix du Peuple
(allemand : Volksstimme)
Mouvement de jeunesse Jeunesse communiste d'Autriche
Positionnement Extrême gauche[1],[2]
Idéologie Communisme[3]
Affiliation nationale KPÖ Plus (en)
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne
Affiliation internationale Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers[4]
Adhérents 3 500 (2004)[5]
Couleurs Rouge
Site web kpoe.at

Histoire

Le Parti communiste d'Autriche est historiquement l'un des deux partis politiques, avec les chrétiens-sociaux, à défendre après 1918 l'idée d'une nation autrichienne indépendante[7].

En 1927, les communistes de tendance trotskiste fondent le Parti communiste d'Autriche-Opposition (KPÖ-O), avec Joseph Frey et Kurt Landau.

Le KPÖ est interdit entre 1933 et 1945, d'abord sous le régime « austrofasciste », puis lorsque l'Autriche passe sous contrôle allemand. La direction du KPÖ s'exile en France et s'établit dans le sud-ouest (Toulouse pour le Comité central, Montauban pour le comité régional). Au printemps 1941, les services de la police spéciale de Toulouse et de Montauban enquêtent sur ses membres, procèdent à une quinzaine d'arrestations, notamment à Montauban, et démantèlent l'organisation clandestine[8]. Le KPÖ joue un rôle important dans la résistance autrichienne contre le nazisme et le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il ne compte plus de députés au Nationalrat depuis 1959, mais est représenté au landtag de Styrie.

KPÖ de Styrie

En 2005, aux élections régionales en Styrie (Land), la liste du KPÖ menée par Ernest Kaltenegger obtient 6,3 % des voix. C'est la première fois depuis 1970 que le KPÖ est représenté à un Landtag[9]. Selon les analystes, les succès du KPÖ en Styrie tiennent largement à la personnalité de Kaltenegger : sous sa conduite, le Parti passe de 4,2 % en 1993 à 20,75 % en 2003 aux municipales à Graz. Entretemps, Kaltenegger, devenu en 1998 adjoint à l'urbanisme après que le KPÖ a obtenu 7,9 %, a mené une politique centrée sur la question des loyers et du logement social[9]. En 2008, sans lui, le KPÖ est retombé à 11,2 %. La stratégie de Kaltenegger, ancien membre des Jeunesses socialistes, est d'investir les secteurs traditionnels de la social-démocratie délaissés par elle. Cette stratégie est donc différente de la ligne nationale d'alignement sur les positions du Parti de la gauche européenne. Ce désaccord explique selon certains que le Parti n'ait pas accordé à Kaltenegger la tête de liste nationale en 2006 ni en 2008. Le KPÖ-Styrie n'est pas non plus représenté à la direction nationale. Le , Ernest Kaltenegger ainsi que le président du KPÖ de Styrie Ernst Parteder ont annoncé leur prochain retrait de la vie politique afin de renouveler les générations au sein du parti[10].

Membres notables

Présidents

  • Johann Koplenig (1927-1965)
  • Franz Muhri (1965-1990)
  • Walter Silbermayr et Susanne Sohn (1990-1991)
  • Otto Bruckner, Margitta Kaltenegger et Julius Mende (1991-1994)
  • Walter Baier (1994-2006)

Porte-paroles fédéraux

Autres membres notables

  • Arnold Reisberg (1904-1980), historien
  • Ernest Kaltenegger, président du groupe KPÖ à la Diète de Styrie

Résultats électoraux

Élections au Conseil national

Année Voix % Mandats Rang Gouvernement
1920 105 135 0,9
0  /  183
5e Opposition
1923 22 164 0,7
0  /  165
8e Opposition
1927 16 119 0,4
0  /  165
6e Opposition
1930 20 951 0,6
0  /  165
7e Opposition
1945 174 257 5,4
4  /  165
3e Renner, Opposition
1949 213 066 5,1
5  /  165
4e Opposition
1953 228 159 5,3
4  /  165
4e Opposition
1956 192 438 4,4
3  /  165
4e Opposition
1959 142 578 3,3
0  /  165
4e Extra-parlementaire
1962 135 520 3,0
0  /  165
4e Extra-parlementaire
1966 18 636 0,4
0  /  165
5e Extra-parlementaire
1970 44 750 1,0
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1971 61 762 1,4
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1975 55 032 1,2
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1979 45 280 1,0
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1983 31 912 0,7
0  /  183
6e Extra-parlementaire
1986 35 104 0,7
0  /  183
5e Extra-parlementaire
1990 25 682 0,7
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1994 11 919 0,3
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1995 13 938 0,3
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1999 22 016 0,5
0  /  183
7e Extra-parlementaire
2002 27 568 0,6
0  /  183
6e Extra-parlementaire
2006 47 578 1,0
0  /  183
7e Extra-parlementaire
2008 37 362 0,8
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2013 48 175 1,0
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2017 39 162 0,8
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2019 32 736 0,7
0  /  183
7e Extra-parlementaire

Élections européennes

Année Voix Mandats Rang
1996 0,5 %
0  /  21
8e
1999 0,7 %
0  /  21
7e
2004 0,8 %
0  /  18
6e
2009 0,7 %
0  /  17
8e
2014 Membre de L'Europe autrement
2019 0,8 %
0  /  19
7e

Notes et références

  1. https://www.rosalux.eu/fileadmin/user_upload/daiber_hildebrandt_die_linke_in_europa_final.pdf
  2. Uwe Backes, Patrick Moreau: Communist and Post-Communist Parties in Europe
  3. (en) Wolfram Nordsieck, « Austria » [archive du ], sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  4. (en) IMCWP, « Communist and Workers' Parties », IMCWP (consulté le )
  5. (de) « Hintergrund: Mitgliederzahlen sinken konstant », sur Der Standard, (consulté le ).
  6. Paul Pasteur, Histoire de l'Autriche : De l'empire multinational à la nation autrichienne (18e-20e s.), Armand Colin, , 304 p. (ISBN 978-2-200-27558-7, lire en ligne)
  7. « Quand des socialistes autrichiens s’allient à l’extrême droite », Slate.fr, (lire en ligne).
  8. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  9. (en) Manès Weisskircher, « The Electoral Success of the Radical Left: Explaining the Least Likely Case of the Communist Party in Graz », Government and Opposition, vol. 54, no 1, , p. 145–166 (ISSN 0017-257X et 1477-7053, DOI 10.1017/gov.2017.14, lire en ligne, consulté le )
  10. (de) « Kaltenegger nimmt Abschied von der Politik », sur steiermark.orf.at.
  11. À partir de 2006, le KPÖ a un porte-parole fédéral (ou plusieurs) et non plus un président, car, comme l'explique Melina Klaus, « un "président de parti" suscite certaines attentes et le concept se conçoit avec des structures nécessitant des conditions que nous n'avons plus dans notre Parti. Aussi bien au plan financier que politique [...] À mon avis, un "parti de courants", comme nous le sommes selon nos statuts, un "parti pluraliste" a besoin d'autres modèles que des hiérarchies ou des "personnalités dirigeantes" » (interview de Melina Klaus et Mirko Messner, sur le site du KPÖ : kpoe.at)

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Portail de la politique
  • Portail de l'Autriche
  • Portail du communisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.