Pari Ehrlich-Simon

Le pari Ehrlich-Simon est un célèbre pari établi entre l'économiste Julian L. Simon et l'écologue Paul R. Ehrlich en 1980 au sujet de la raréfaction des ressources dans la décennie suivante.

Historique

Simon pensait que le prix des matières premières devrait diminuer tandis qu'Ehrlich pensait au contraire qu'il devrait augmenter compte tenu de leur raréfaction.

Simon proposa donc à Ehrlich de choisir cinq métaux dont le prix devrait, selon lui, augmenter. Si, à la date convenue, le prix ajusté à l'inflation de ces métaux avait effectivement augmenté, Simon s'engageait à verser la différence combinée. Dans le cas contraire, ce serait à Ehrlich de payer.

Ehrlich choisit le cuivre, le chrome, le nickel, l'étain et le tungstène. À la date fatidique, en 1990, il apparut que le prix des cinq ressources a baissé au cours de la décennie. Ayant perdu le pari, Ehrlich envoya un chèque de 576,07 $ à Simon.

Le best-seller de Paul Ehrlich, la Bombe P, s'avère d'ailleurs, près de cinquante ans après sa parution, un des livres de prévision scientifique les plus erronés jamais publiés.

Pourquoi Paul Ehrlich se trompait

La baisse tendancielle des prix des matières est une constante au moins depuis le début de la révolution industrielle. La hausse de la productivité engendrée à la fois par la découverte permanente de matériaux de substitution, l'amélioration des techniques d'extraction et le progrès de la connaissance scientifique en général qui diffuse peu à peu dans l'industrie, l'expliquent très largement.

Dans son ouvrage de référence L'Écologiste sceptique, Bjorn Lomborg consacre de très nombreuses pages à l'analyse des prix -corrigés de l'inflation- de nombreuses matières premières, des métaux jusqu'au pain en passant par le pétrole et le charbon. Les données chiffrées viennent parfaitement confirmer ce raisonnement économique.

Aujourd'hui, l'illusion néo-malthusienne de la raréfaction des ressources est largement battue en brèche à la fois par les banques de données chiffrées permettant de trancher facilement le débat sur un plan quantitatif, et par une meilleure compréhension de la nature de la croissance économique - qui est une croissance non pas matérielle, mais informationnelle, et donc théoriquement sans limite - sur un plan qualitatif.


Voir aussi

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