Parasélène

La parasélène (mot signifiant « à côté de la lune ») est un photométéore de la famille des halos qui apparaît assez rarement par réfraction des rayons lunaires par les cristaux de glace des cirrus ou des cirrostratus. Analogue aux parhélies, mais moins brillant, c'est la lumière réfléchie par la Lune qui est en cause, et non celle du Soleil, donnant des points brillants le long du cercle parasélénique à une distance angulaire de 22° (petit halo) et 46° (grand halo)[1]. Le phénomène n'est généralement visible que par pleine lune car la lumière lunaire est autrement trop faible.

Halo lunaire et parasélène

Principe

Le phénomène se produit lorsque la lune est assez basse sur l'horizon et que l'atmosphère est chargée de cristaux de glace présents dans les nuages de haute altitude (troposphère) appelés cirrus ou cirrostratus. Les cristaux se constituent naturellement dans les nuages suivant une symétrie hexagonale, en prenant la forme d'un prisme allongé, ou bien d'un hexagone ou d'une étoile à six branches aplatis. Durant leur chute, ces particules, qui présentent des angles tous égaux à 60° ou 120°, peuvent s'orienter spontanément dans le sens horizontal et former un réseau de prismes qui reflète et réfracte la lumière solaire. Lorsque la lumière traverse des cristaux entre faces formant entre elles un angle de 60°, le minimum de déviation est de 22°, conditionnant la dimension apparente du halo principal, ou petit halo. Les parasélènes sont situés à ce même angle de part et d'autre de la lune lorsque celle-ci est sur l'horizon, et s'en écartent d'autant plus qu'il est haut dans le ciel[2].

La lumière est décomposée par les réfractions dans les cristaux : le rouge est moins dévié que le bleu. Techniquement, les parasélènes devraient donc être rougeâtres du côté de la Lune et bleuté de l'autre côté. Cependant, leur lumière étant très faible, l’œil humain ne peut percevoir cette irisation sur le fond du ciel nocturne[3]. Comme les cristaux restent rarement exactement dans la même orientation durant leur chute, ils oscillent proportionnellement à leurs dimensions, ils produisent des parasélènes plus hautes que larges. Ils deviennent souvent indistinguables du petit halo[4].

Parantisélène

Les parantisélènes sont similaires aux parasélènes mais apparaissent plus rarement sur le cercle parasélénique, à 120° (ou 90°) de la lune[5]. Elles sont dénuées de coloration.

Climatologie

Les parasélènes sont plus fréquentes dans les régions polaires, car de nombreux nuages bas y sont, eux aussi, chargés de particules de glace. L'apparition de « fausses Lunes » est plus fréquente en hiver, car les petits cristaux de glace sont plus communs à cette époque de l'année. Il est cependant possible d'en observer à d'autres moments dans l'année. Le phénomène prend de l'altitude avec la Lune, mais n'est visible qu'en-dessous de 45 degrés au-dessus de l'horizon car plus haut, la lumière réfractée est invisible pour l'observateur au sol[6].

Signification météorologique

Météorologiquement parlant, les parhélies et parasélènes peuvent indiquer l'arrivée d'un système de frontal ou le développement d'une dépression, mais les cirrus peuvent aussi survenir dans des anticyclones.

Notes et références

  1. Organisation météorologique mondiale, « Parasélène », sur Eumetcal (consulté le )
  2. Alphonse Berget, L'air, Librairie Larousse, Paris, 1927 pp. 30-31
  3. (en) Les Cowley, « Moon Dogs - Paraselenae », sur Atmospheric Optics (consulté le )
  4. (en) Les Cowley, « Sundog formation », sur Atmospheric Optics (consulté le )
  5. Organisation météorologique mondiale, « Parantisélène », sur Eumetcal (consulté le )
  6. Ève Christian, « Les halos », La météo au quotidien, sur meteo.org (consulté le )
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