Palais présidentiel de Taipei

Le palais présidentiel de Taipei (chinois traditionnel : 總統府 ; pinyin : Zǒngtǒng fǔ ; anglais : Presidential office building) est la résidence d'État du président de la République de Chine, située dans le district de Zhongzheng de Taipei, à Taïwan.

Présentation

Vue aérienne du palais présidentiel en 2007.

Le bâtiment est construit dans un style d'architecture de la Renaissance tardive. La base de l'édifice consiste en des corridors de cinq étages encerclant deux cours, formant deux carrés accolés d'une superficie totale de 6 930 m2. L'entrée principale est surmontée par la tour centrale, s'élevant sur onze étages. La façade extérieure consiste en une armature en acier et de béton, le tout couvert d'une coloration rouge et blanche[1],[2].

Le palais présidentiel se situe à quelques pas du parc du Mémorial de la Paix 228.

Historique

Le , alors que l'île de Taïwan est sous occupation japonaise, le premier gouverneur-général de Taïwan Kabayama Sukenori déplace temporairement le siège de son gouvernement à Taipei, dans les anciens locaux du secrétariat de la dynastie Qing, le Taiwan Provincial Administration Compound ou camp d'administration de la province de Taïwan. Ce bâtiment est alors le plus grand de la ville. Le siège du pouvoir était jusque-là basé à Keelung, au nord-ouest. En 1905, l'édifice est endommagé par un incendie, alors qu'il était déjà dans un piètre état depuis la transition entre les Qing et les Japonais[3].

Le 4e gouverneur-général Kodama Gentarō décide alors d'ériger une structure permanente en remplacement. Cette décision concorde avec le plan d'aménagement urbain voulu en 1900 par Yoshio Murakami, président de la commission de l'organisation du Taipei urbain[3].

Un concours de design architectural est ouvert pour le nouvel édifice. Gotō Shinpei, alors chargé des affaires civiles sous la direction du 4e gouverneur-général en encourage la mise en place pour impliquer la population. L’événement se déroule en deux phases, en 1906 et 1907 ; le vainqueur est désigné par un jury, le design retenu devant être validé par le gouverneur-général de Taïwan. Sept participants sont retenus à l'issue du premier stade, qui sont incités à affiner leurs propositions avant la sélection finale, qui résultera sur une surprise. Le favori Kichibei Suzuki, voit sa maquette rejetée, jugée trop proche du Palais de la Paix de La Haye et pas assez travaillée. Aucun vainqueur n'est finalement retenu par le comité de sélection. Le second projet est celui de Uheiji Nagano (ja), mais n'est pas éligible à la revue par les instances gouvernementales suivant les règles du concours, étant donné son classement. En l'absence d'un architecte désigné par cette voie, c'est Matsunosuke Moriyama (ja) qui est chargé de mener le projet. Il reprend les dessins d'Uheiji Nagano, la différence majeure entre l'inspiration et l'aspect final réside dans la tour centrale[3].

Le bureau du gouverneur-général de Taïwan, sous l'ère de domination japonaise.

La construction débute en , la structure principale étant achevée en . L'Office of the Governor-General, nom générique du bureau du gouverneur-général, est achevé en , date de la migration de l'administration. Le coût de la construction s'élève à 2,8 millions de yen[3].

Durant la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'édifice est sérieusement endommagé par les bombardements, malgré des efforts pour le camoufler. Un incendie le ravage trois jours durant[3]. À l'issue du conflit, alors que l'île de Taïwan revient sous la direction de la République de Chine, la reconstruction du palais est entamée[4].

En 1946, il est renommé après les rénovations Chieh Shou Hall en l'honneur du 60e anniversaire du président de la République de Chine Tchang Kaï-chek[5] (Chieh étant une transcription du nom Kai, Shou exprimant la longévité[6]).

À l'issue de la guerre civile chinoise, le gouvernement de la République de Chine s'y installe en 1949[6],[2].

Le bâtiment est classé comme site national historique depuis 1998, et est partiellement ouvert au public[5],[2].

En 2006, il retrouve un nom plus générique, celui de palais présidentiel[5],[6], à l'initiative du président Chen Shui-bian, du Parti démocrate progressiste[7].

Reproductions

Une reproduction des rues du centre-ville de Taipei, comprenant un bâtiment fortement inspiré du palais présidentiel, est dévoilée en 2015 via images satellites de la base d'entraînement au combat de l'Armée populaire de libération de Zhurihe, en Mongolie-Intérieure[8],[9].

Notes et références

  1. (en) « Presidential Office Building : Aesthetics », sur english.president.gov.tw, Présidence de la République de Chine (consulté le ).
  2. (en) « Presidential Office Building », sur taiwan.net.tw (consulté le ).
  3. (en) « Presidential Office Building : History », sur english.president.gov.tw, Présidence de la République de Chine (consulté le ).
  4. (en) « Presidential Office Building : Restorations », sur english.president.gov.tw, Présidence de la République de Chine (consulté le ).
  5. (en) « Presidential Office Building : Introduction », sur english.president.gov.tw, Présidence de la République de Chine (consulté le ).
  6. (en) « Gov't officially abandons name of Presidential Office building », sur www.chinapost.com.tw, The China Post, (consulté le ).
  7. (en) Ko Shu-ling, « National Democracy Hall reopens », sur www.taipeitimes.com, Taipei Times, (consulté le ).
  8. (en) Victor Robert Lee, « Satellite imagery : China Staging Mock Invasion of Taiwan ? », sur thediplomat.com, The Diplomat , (consulté le ).
  9. (en) « China builds replicas of Taiwan targets with 2016 in mind: expert », sur www.chinapost.com.tw, The China Post, (consulté le ).

Liens externes

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