Palétuvier

Les palétuviers sont des arbres ou arbustes tropicaux appartenant à diverses espèces d'angiospermes, capables de prospérer le long des rivages marins dans la zone de balancement des marées.

Palétuvier
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Palétuvier » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Palétuvier de la Mangrove de Rivière-Salée en Martinique

Taxons concernés

Ils supportent l'ennoiement régulier de leur base dans l'eau salée, vivent en colonies et forment de véritables forêts amphibies souvent très denses appelées mangroves (qui équivalent à une palétuveraie). Les palétuviers ne peuvent néanmoins pas pousser sur les milieux sursalés (dits « Tannes », où le sel concentré par l'évaporation s'est accumulé en excès), sauf après lessivage du sel excédentaire qui s'est accumulé dans ces poches[1].

Ont pu perdurer malgré la forte salinité et à la faible oxygénation du substrat marin ceux qui ont développé des systèmes de racines aériennes. La forme la plus caractéristique est celle des échasses qui permet aux arbres de vivre sur de véritables pilotis.

Par ailleurs ils ont généralement adopté la viviparité pour se propager : les graines, plutôt que de risquer d'être noyées ou asphyxiées, germent sur l'arbre et ce sont de jeunes plantules qui se détachent de l'arbre-mère pour se ficher directement dans la vase.

Avec le recul des mangroves, plusieurs espèces de palétuviers sont depuis peu considérées comme menacées.

Palétuvier est un terme botaniquement ambigu qui en français ne correspond à aucun taxon exact. L'étymologie de palétuvier proviendrait du guarani.

Fonctions écologiques

Les fonctions et services écologiques rendus par les mangroves ont été estimés à au moins 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) par an.[réf. nécessaire]

Les palétuviers occupent l'écotone terre-eau-air et les mangroves y sont l'un des écosystèmes les plus bio-productifs du monde. Ce sont les seules grandes espèces à survivre sur des vases anoxiques. Ils y constituent un véritable récif de bois qui devient le support et l'abri d'une faune importante, et qui protège les littoraux instables des assauts de la mer et des tempêtes.

Place dans la mangrove

État, pression sur les espèces

  • La première étude mondiale[2]sur le statut de conservation des mangroves a conclu que plus de 10 espèces de palétuviers (16 % des 70 espèces de palétuviers, un sixième des espèces de palétuviers connues) sont menacées de disparition du fait de l'avancée des activités humaines sur les littoraux et dans les mangroves (bois de feu, de construction, aquaculture, urbanisation littorale dont touristique). La disparition de ces espèces entraînera celle de nombreuses autres espèces qui en dépendent, la perte des services écologiques et économiques qu'ils assuraient et rendra les littoraux tropicaux encore plus vulnérables aux tempêtes, aux tsunamis et à la montée des océans. C'est aussi leur fonction de puits de carbone qui régresse.
  • Les zones les plus touchées sont les littoraux atlantiques et pacifiques de l’Amérique centrale : 40 % des mangroves y sont menacées.
  • Les deux espèces les plus menacées (disparition attendue d'ici 2020 si rien n'est fait) sont Sonneratia griffithii et Bruguiera hainesii.
  • Les palétuviers sont dans toutes les mangroves du monde.

Liste d'espèces

Usages

Le bois des palétuviers est un bois qui brûle mal et qui peut produire des dioxines et d'autres organochlorés car ce bois est chargé de sel. On a songé à utiliser certaines essences pour faire de la pâte à papier (en Guyane notamment) mais, bien que facilitée par des peuplements homogènes, son exploitation (débardage en particulier) est difficile, et ne peut être que cyclique et ce, pour respecter les rythmes naturels d'avancée et de recul des mangroves. Cette pratique augmenterait le risque d'importants impacts écologiques et d'érosion du trait de côte[3].

Palétuviers dans la culture populaire

Les palétuviers sont chantés dans le duo Sous les palétuviers créé en 1934 par Pauline Carton et René Koval pour l'opérette « Toi c'est moi », repris en version filmée par celle-ci en 1936 avec André Berley, interprété ensuite par Jacques Martin et Diane Dufresne, par Alain Weill et Marie Laforêt, par Les Charlots et par Chanson Plus Bifluorée[4].

On retrouve également la mention du palétuvier dans la chanson Vive le reggae[5] interprétée par Christian Crosland et la chorale de Pleuville.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Les marais à Mangroves et les Tannes (Futura-sciences), 8 juin 2007
  2. Polidoro BA, Carpenter KE, Collins L, Duke NC, Ellison AM, et al. (2010) The Loss of Species : Mangrove Extinction Risk and Geographic Areas of Global Concern ; PLoS ONE 5(4): e10095. doi:10.1371/journal.pone.0010095 étude portée par l'UICN et Global Marine Species Assessment Unit (GMSA), 2010
  3. Marc Boyé, IRD, Les palétuviers du littoral de la Guyane française ressources et problèmes d’exploitation, Revue, Les cahiers d'Outre-Mer, 1962
  4. Opérette Toi, c'est moi
  5. « Vive le reggae »
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