Pévé

Le lamé (ou pévé, qui est aussi le nom du dialecte principal, Kado pevé, Kado, ce dernier terme étant péjoratif) est une langue tchadique parlée au Tchad et au Cameroun. Il est proche des autres langues masa du Sud que sont le herdé et le ngeté avec des différences dans la phonologie, la grammaire et les attitudes ethniques[1].

Lamé
Pays Tchad, Cameroun
Région Mayo-Kebbi Ouest (Tchad), Région du Nord (Cameroun)
Nombre de locuteurs 35 720[1]
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3 lme
IETF lme
Glottolog peve1243
Carte

Localisation des locuteurs du lamé
(en rouge)[2],[3],[4].

Le nombre total de locuteurs a été estimé à 20 280, dont 30 000 au Tchad (1999) et 9 720 au Cameroun (2000)[1].

Localisation

Le lamé est parlé au Tchad dans la région du Mayo-Kebbi Ouest [1][2] et au Cameroun dans la région du Nord, le département du Mayo-Rey, au nord-est de Tcholliré, dans la zone du parc national de Bouba Ndjida et un nombre important dans l'arrondissement de Bibemi[3],[4].

Dialectes

Les bases de données linguistiques Ethnologue et Glottolog recensent trois dialectes pour le pévé : le lamé, le dari et le doe (doué)[1],[5].

Le calendrier lamé

À la différence du calendrier grégorien qui est un calendrier Solaire, le calendrier pévé n’indique pas la position de la terre autour du soleil et ne prend pas pour point de départ l’ère chrétienne. Le calendrier lamé est un calendrier Lunaire. La preuve en est que le pévé utilise le vocable Cer, qui signifie Lune pour désigner le terme mois. Le terme Cer précède les autres termes relatifs aux phénomènes climatiques, aux deux saisons (la saison sèche et la saison de pluie), aux activités agricoles et traditionnelles, pour spécifier les mois. Le calendrier lamé est aussi structuré en mois et en semaines comme le calendrier grégorien.

Les douze mois de l’année

Le calendrier pévé comporte aussi douze mois à savoir :

(1)             Cersәmbeɗe : Janvier

Cer signifie Lune et sәmbeɗe se traduit par le froid. Donc, Cersәmbeɗe signifie littéralement : « mois froid » ; parce que dans le mois de janvier, il fait froid au pays pévé. Ce nom est donné relativement au climat.  


(2)             Cerdluɓu : Févier

Ce nom est donné aussi en fonction du climat, car en février, il ne fait ni très froid, ni très chaud ; d’où tire l’appellation Cer : Lune et luɓu qui signifie : ni très froid, ni très chaud.

(3)             Cerfәta : Mars

Cer : lune et fǝta : soleil. Cerfәta se traduit par le mois de soleil, le mois dans lequel, il y a la canicule.

(4)             Cerfragwa : Avril

Ce nom est donné aussi relativement à la pratique culturelle zimé. Le mois d’avril est dédié aux sacrifices ; d’où tire l’appellation Cer : Lune et fragwa qui signifie : sacrifice.

(5)             Cerjo’o : Mai

Cer : Lune et jo’o : semis. Cerjo’o signifie le mois de semis.

(6)             Cermәŋgo : Juin

Cermәŋgo, signifierait le mois dans lequel on peut rendre visite à sa belle-mère. Cela ne veut pas dire qu’en dehors de ce mois, l’on n’est pas censé visité sa belle-mère.

(7)             Cerkutgeɗe : Juillet

Cerkutgeɗe désigne le mois dans lequel le mil rouge mûri. Il fait référence aux activités agricoles.

(8)             Cermadumbi : Août

Cermadumbi veut dire mois de pluie qui ne s’arrête pas vite.

(9)             Cerler : Septembre

Certaines sources affirment que Cerler signifierait mois de fête de coq. C’est le mois dans lequel les fiancés doivent offrir un coq à leur fiancée. D’autres sources indiquent que lère désigne le phénomène harmattan.

(10)        Cerwakaya : Octobre

Cerwakaya signifie littéralement le mois de la tête de pénicillaire. Cette appellation renvoie au domaine agricole, Cerwakaya peut signifier mois de récolte.

(11)        Cer’on : Novembre

Cer : lune ou mois, ‘on : chasse collective. Dans la communauté zimé, le mois de novembre est dédié à la chasse.

(12)        Cerdoo : Décembre

Cerdoo signifie le mois de fête, plus précisément celle du nouvel an.

Les sept jours de la semaine

Une semaine comporte sept jours et les sept jours ont chacun un nom qui les différentie de l’autre. Les sept jours de la semaine seraient inspirés du système occidental. Les six premiers jours sont numérotés en ordre croissant, mais le dernier jour de la semaine, c’est-à-dire, le dimanche, est appelé le jour de repos.

(13)        Beka ɗao chin : Lundi

Le Premier jour du travail.

(14)        Beka hob chin : Mardi

Le deuxième jour du travail.

(15)        Beka hindji chin : Mercredi

Le troisième jour du travail.

(16)        Beka fǝndi chin : Jeudi

Le quatrième jour du travail.

(17)        Beka val chin : Vendredi

Le cinquième jour du travail.

(18)        Beka kaneki chin : Samedi

Le sixième jour du travail.

(19)        Beka pǝmay : Dimanche

Le jour de repos.

Notes et références

Bibliographie

  • Michka Sachnine, Le Lamé vùn-dzèpàò. 1, Un parler zimé du Nord-Cameroun (langue tchadique) : phonologie, grammaire, Société d'études linguistiques et anthropologiques de France : Agence de coopération culturelle et technique, 1982, 252 p. (ISBN 978-2-85297-141-7)
  • Aimé BADJAM YAN-TCHAMSI, (2019), « Dynamisme du système anthroponymique en pays zimé (Pala-Tchad) », mémoire de Master en Sciences du langage, Université de Maroua.
  • Gilbert Mountchi (2020) Genre et concept de Dieu dans la traduction du Nouveau Testament et Psaumes en lamé, mémoire de Master en traduction, ASTI, Université de Buéa.

Liens externes

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