Otto Kurz

Otto Kurz ( à Vienne à Londres ) était historien et professeur à la chaire Slade pour l'enseignement des beaux-arts à l'Université d'Oxford.

Biographie

Kurz était le fils du médecin Maximilian Kurz (1871-1941) et d'Anna Mandel (Kurz) (1884-1941)[1]. Il a intégré le humanistiches Gymnasium à Vienna avant d'intégrer l'université de Vienne en 1927, pour y étudier l'histoire de l'art[1]. Là il suit les cours de Josef Strzygowski et Hans Tietze (en)[1]. Il fait sa thèse en 1931 sous la direction de Julius von Schlosser, son sujet porte sur les œuvres de jeunesse de Guido Reni[1]. Pendant deux ans il enseigna la conservation à l'Institut für Österreichische Geschichtsforschung (de), une institution crée sur le modèle de l'École nationale des chartes[1]. Il était également bénévole à la principale bibliothèque d'histoire de l'art de Vienne dans le Musée des arts appliqués. Kurz a alors aidé Ernst Kris, conservateur au Kunsthistorisches Museum, au sujet des mythes qui entourent les artistes. De cette collaboration naquit La légende de l'artiste in 1933[1].

Fuir le nazisme

La montée du nazisme rendait la vie de Kurz difficile puisqu'il était juif. Il s'est même fait matraquer dans la bibliothèque universitaire[1]. Schlosser et Kris ont alors aidé Kurz un travail dans un milieu protégé, dans la bibliothèque privée Warbur à Hambourg, sous la direction de Fritz Saxl[1]. Lorsque Saxl déménage l'intégralité de la bibliothèque à Londres en 1933, Kurz est invité à émigrer avec le reste de la bibliothèque, ce qui lui permet de fuir le nazisme[2],[1],[3]. Hilde Schüller, une étudiante de Schlosser, accompagne Kurz à Londres et les deux se marient en 1937[1].

La reconnaissance

À Londres, son intérêt pour Guido Reni attire l'attentione de l'historien de l'art Denis Mahon, l'un des rares historiens de l'art anglais s'intéressant au baroque italien[1]. Kurz devient l'assistant de Mahon pour la traduction de l'italien et Mahon emmène Kurz avec lui voir l'art baroque en Union Soviétique[1]. Grâce à Mahon, Kurz vit enfin de son travail, ce qui lui permet de s'établir en Angleterre[1]. En 1939 Saxl obtient une bourse pour Kurz et Gombrich grâce à Sir Percival David (en)[1].

En 1944, Kurz obtient une position stable d'assistant libraire à l'Institut Warburg[3],[1]. Il devient libraire en 1949 et occupe cette focntion jusqu'en 1965[3],[1]. Toute sa vie il a rendu hommage à son mentor Schlosser[1]. Il a mis à jour et traduit les écrits sur l'art de Schlosser en Italian en 1964 et a publié un mémoire personnel en 1955[1].

De 1965 à 1975, il est professeur à l'Université de Londres[3]. Il a été professeur Slade de beaux-arts à l'Université d'Oxford de 1971 à 1972[3].

Honneurs

Références

  1. (en) Lee Sorensen, « Kurz, Otto », dans Dictionary of Art Historians (lire en ligne)
  2. (en) Adam Gopnik, « The World’s Weirdest Library », sur The New Yorker (consulté le )
  3. « Oxford Slade Professors, 1870–present » [archive du ] [PDF], University of Oxford, (consulté le )

Œuvres

La légende de l'artiste : un essai historique (trad. de l'allemand), Paris, Allia, , 160 p. (ISBN 978-2-84485-341-7)

Bibliographie

  • (en) Anna Nyburg, « "Dein grosser Brief war ein Ereignis" : The private and personal correspondence of the refugee art historians Hilde and Otto Kurz », dans Andrea Hammel et Anthony Grenville, Refugee Archives: Theory and Practice, Rodopi, (ISBN 9042024070, lire en ligne), p. 123-141

Liens externes

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