Ossètes

Les Ossètes, ou Osses (en ossète : ирæттæ, irættæ ; en géorgien : ოსები, osebi), forment un peuple vivant dans le Caucase, en Russie et en Géorgie.

Cet article concerne le peuple ossète. Pour la langue ossète, voir Ossète.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir O7.

Ossètes
Une jeune fille ossète vêtue de façon traditionnelle. Photo de la première partie du XXe siècle.

Populations significatives par région
Russie 528 515 (2010)[1]
Ossétie-du-Nord-Alanie 445 310 (2010)
Ossétie du Sud 45 000 (2007)[2]
Géorgie (en dehors de l'Ossétie du Sud) 38 028 (2002)
Turquie 100 000[réf. souhaitée]
Syrie 61 800[réf. souhaitée]
Ouzbékistan 8 320[réf. souhaitée]
Tadjikistan 3 510[réf. souhaitée]
Ukraine 4 830[3]
Azerbaïdjan 2 610[réf. souhaitée]
Turkménistan 2 240[réf. souhaitée]
Kazakhstan 2 210[réf. souhaitée]
Kirghizistan 540[réf. souhaitée]
Biélorussie 790[réf. souhaitée]
Arménie 410[réf. souhaitée]
Moldavie 330[réf. souhaitée]
Lituanie 256[4]
Estonie 116[5]
Population totale environ 750 000
Autres
Langues géorgien, ossète, russe
Religions Orthodoxie russe majoritaire, minorités néopaïennes et musulmanes
Ethnies liées Scythes, Sarmates, Alains, Iasses et autres peuples iraniens

Leur langue, l'ossète, appartient au groupe iranien de la famille des langues indo-européennes, qui a été étudiée par le linguiste russe Vsevolod Miller puis par Georges Dumézil, à travers leurs légendes (notamment celle des Nartes). La population ossète est en majorité chrétienne orthodoxe.

Étymologie

Le nom géographique russe « Ossétie » et sa désignation correspondante du peuple « ossète » provient d'une racine géorgienne.

À l'origine, les Russes désignaient les Ossètes sous le nom de Iasses (ясы, relié aux Iazyges).

Dans l'Antiquité tardive, les Iazyges ont cessé d'être mentionné comme tribu. Au Moyen Âge, un peuple du groupe iranien est apparu dans l'Est de l'Europe, les Jazones. Ces Jazones ou Jász, peuple ossète qui a migré vers la Hongrie, sont d'abord mentionnés en Hongrie en l'an 1318, et leur nom, orthographié en grec « Jasons » (Ιάσωνες). Les Jász de Hongrie maintiendront leur langue jusqu'au XVe siècle. Alors qu'ils sont devenus linguistiquement hongrois, leurs descendants dans la région de Jász en Hongrie maintiennent toujours une certaine culture et une conscience de leurs origines.

À la fin du XIVe siècle, les Russes ont adopté le nom géorgien d'Ossètes. En Géorgie, les Alania/Alains sont connus respectivement comme Oseti (ოსეთი) et Osebi (ოსები). À partir du russe, les termes d'Ossétie et d'Ossètes se sont ensuite diffusées dans les autres langues.

Les Ossètes se réfèrent à leur nation comme irættæ (pl.) ou Iron (au singulier ; ces deux termes liés au nom de l'Iran proviennent de la racine indo-européenne آریا Ârya « noble »).

Histoire

Au VIIe siècle les Alains sont dispersés par les Khazars turcophones. Une partie des Alains, mentionnés comme Asses ou Osses, se réfugient autour du principal passage dans le Nord-Caucase, dès lors nommé Dar-i-Alan Porte des Alains »), aujourd'hui la passe de Darial, qu'ils contrôlent depuis et qui fut longtemps une source de revenus, à côté du pastoralisme. La partie nord de l’Ossétie est en Russie depuis 1714.

En 1922, les Soviétiques les organisent en deux entités politiques : la « République socialiste soviétique autonome d'Ossétie-du-Nord », dépendant de la République socialiste fédérative soviétique de Russie au nord de la passe de Darial (qui, jusqu'en 1936, inclut aussi les Ingouches), et l'« Oblast autonome d'Ossétie du Sud » dépendant de la République socialiste soviétique de Géorgie. La déportation des Ingouches en 1944 et leur retour en 1957 déclenche un conflit avec ce peuple, l'Ossétie du Nord refusant de leur restituer le district de Prigorodny, partie de l'Ingouchie rattachée en 1945 à l'Ossétie. En 1991 les Ossètes proclament d'abord leur indépendance et la réunification des deux Osséties, mais leurs représentants sont très rapidement « persuadés » de rester au sein de la Russie, officiellement (de jure) pour l'Ossétie du Nord, et officieusement (de facto) pour l'Ossétie du Sud (qui de jure est géorgienne). Après la guerre russo-géorgienne de 2008, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud, mais le pays reste divisé et ces changements imposés par la force armée ne sont pas reconnus par la communauté internationale.

Galerie

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Kosta Khétagourov, Ossoba, essai ethnographique, 1894 : l'Ossétie traditionnelle vue par un Ossète (traduit du russe et commenté par L. Arys-Djanaïéva et I. Lebedynsky), Errance, Paris, 2005, 85 p. (ISBN 2-87772-308-9).
  • Contes populaires ossètes : Caucase central (textes traduits et présentés par Lora Arys-Djanaïéva et Iaroslav Lebedynsky), l'Harmattan, Paris, 2010, 254 p. (ISBN 978-2-296-13332-7).
  • (it) Paolo Ognibene, Feste e calendari degli Osseti, Mimesis, Milano, 2004, 343 p. (ISBN 978-88-8483-313-6).

Articles connexes

Liens externes


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