Oskar von Hutier

Le général Oskar von Hutier (, ) est un général allemand, parmi les plus innovateurs, durant la Première Guerre mondiale. Il a notamment développé une tactique très utilisée par les Allemands et qui fut appliquée au Sturmtruppen, les troupes d'assaut allemandes.

Oskar von Hutier

Naissance
Erfurt
Décès  77 ans)
Berlin
Origine Allemagne
Grade Général d'armée
Années de service 1875 – 1919
Commandement 1re division de la Garde
8e armée allemande
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Prise de Riga
Distinctions Médaille du mérite
Feuilles de chêne
Autres fonctions Président de la Ligue des officiers allemands

Biographie

Il est né à Erfurt le . Son grand-père a servi dans l'armée française. Son père, Cölestin von Hutier était colonel et a servi dans l'armée prussienne.

Il rejoint l'armée prussienne le dans le 88e régiment d'infanterie (de). Il devient adjudant le et premier lieutenant le .

Il rejoint l'Académie de guerre de Prusse en 1887 et est nommé lieutenant en 1890. Il reste dans le premier régiment d'infanterie jusqu'en 1894. En 1896, il est nommé Major dans la 3e division d'infanterie.

Du au , il travaille à l'état-major comme premier officier de l'état-major général de la 1re armée. Le , il est nommé comme commandant du premier bataillon du 6e régiment d'infanterie de Thuringe.

Le , il devient chef de l'état-major et lieutenant-colonel le .

Il devient colonel le , il reçoit le commandement du 115e régiment d'infanterie (de). En 1908 il est promu au grade de major-général de la 74e brigade d'infanterie.

En 1908, il devient membre de la commission d'étude de l'Institut de la guerre. Dans le même temps, il devient lieutenant-général le .

Première Guerre mondiale

Hutier passa la première année de la guerre en tant que commandant divisionnaire sur le front occidental. Il atteignit passablement ses objectifs mais c'est à partir de 1915, après qu'il eut été transféré sur le front oriental, qu'il se distingua. Là, devenu commandant de corps attaché à la dixième armée allemande, il contribua fortement à la conquête de grandes parties de la Russie et de la Lituanie, au cours des deux années qui suivirent sa nomination à ce nouveau poste. Il devint en 1917 général d'armée et Hutier commença à appliquer les leçons apprises au cours de ses trois années de guerre, avec son étude de la tactique employée par d'autres armées. Il conçut une nouvelle stratégie pour que les Allemands puissent enfin percer sur le front français. Cette tactique devait être couronnée de succès en 1917 et 1918. Les Français nommèrent cette stratégie la « tactique de Hutier », bien que le terme généralement utilisé aujourd'hui soit « la tactique d'infiltration». Von Hutier avait noté que dans beaucoup de batailles précédentes, la méthode conventionnelle était de lancer une attaque, avec un barrage prolongé de toute l'artillerie, suivi d'un assaut d'infanterie en masse. Cette stratégie causait de nombreuses pertes. L'approche alternative qu'il proposa est composée des étapes de base  :

  1. Un bombardement court d'artillerie, comportant des obus lourds mélangés à de nombreux gaz, ces projectiles se concentrent sur les lignes ennemies pour les neutraliser sans les détruire.
  2. Sous un feu roulant d'artillerie, les troupes allemandes de choc (les Sturmtruppen) avancent et s'infiltrent dans les défenses ennemies au niveau des points faibles précédemment identifiés. Elles évitent le combat autant que possible et doivent tenter de détruire ou capturer les QG ou positions d’artillerie ennemis.
  3. Après que les unités d'assaut ont fait leur travail, des unités lourdement armées de mitrailleuses, de mortiers et de lance-flammes, attaquent les points de résistance ennemis que les Sturmtruppen n'ont pu neutraliser. Quand l'artillerie est en place, les artilleurs peuvent diriger le feu partout où il est nécessaire pour accélérer la percée.
  4. À la dernière étape de l'assaut, l'infanterie régulière élimine toute résistance résiduelle. Beaucoup d'autres généraux ont projeté des attaques semblables dans le passé, à l'image du colonel d'armée Emory Upton à la bataille de Spotsylvania en 1864. Mais Hutier fut le premier commandant à les utiliser sur une échelle large et continue.

Un premier succès de cette tactique fut remporté le 3 septembre 1917 par von Hutier, alors commandant de la huitième armée allemande, qui captura la ville lettone (au sein de l'Empire russe) de Rīga, au terme de deux années de siège. Il utilisa pour ce succès un assaut amphibie (le seul réussi de la guerre) pour saisir les îles tenues en mer Baltique par les troupes russes. Bien que Hutier ne fut pas présent, d'autres généraux allemands utilisèrent sa tactique en pour remporter une spectaculaire victoire face aux Italiens à la bataille de Caporetto. Hutier se vit décerné la Croix du mérite, la récompense la plus élevée en temps de guerre, par le Kaiser Guillaume II d'Allemagne et fut transféré sur le front occidental en 1918. En mars de cette année, Hutier utilisa encore la tactique d'infiltration lors de l'Offensive du Printemps et a martelé la ligne alliée le long de l'espace entre les armées française et anglaise, en avançant de 65 km le long de la Somme vers Amiens. Les Allemands firent 50000 prisonniers et Hutier reçut les feuilles de chêne en complément de sa médaille du Mérite.

La tactique d'Hutier fut utilisée avec succès contre les Français en , mais les alliés avaient eu le temps d'échafauder des parades à ces méthodes. En , lorsque les Allemands avancèrent encore vers ce qui sera ensuite appelée la deuxième bataille de la Marne, les armées américaines et françaises avaient imaginé un système de défense en retrait du front, que les troupes d'assaut allemandes, épuisées, n'ont pu franchir.

Hutier fit cependant un retour triomphal en Allemagne après la fin de la guerre. À l'instar de son cousin, le général Erich Ludendorff, commandant en chef de l'armée allemande, Hutier soutint le fait que l'armée allemande n'avait pas été battue sur le champ de bataille mais « frappée dans le dos » par des ennemis venus de l'intérieur.

Il quitta l'armée en 1919 pour devenir président de la Ligue des officiers allemands, poste qu'il occupa presque jusqu'à sa mort le .

Articles connexes

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