Osendé Afana

Castor Osendé Afana est un économiste[1] et militant nationaliste camerounais, né en 1930 à Ngoksa (Ebebda) dans la région du Centre (Cameroun) et assassiné le [2] dans le maquis de la Boumba Ngoko au sud-est du pays, près de la frontière congolaise[3]. Brillant économiste, Osende Afana est considéré par une partie des Camerounais comme un héros national.

Biographie

Etudes

Castor Osendé Afana est le tout premier camerounais à avoir obtenu un Doctorat ès Sciences Economiques, thèse portant sur "l'économie de l'Ouest-Africain", parue aux éditions Maspero[4].

Militant politique

Il est vice-président de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) et directeur du journal L’Étudiant d'Afrique noire. Les numéros du journal mettant en accusation la répression exercée par l'armée française au Cameroun sont censurés par le gouvernement. Décrit par la Sureté comme « marxiste-léniniste convaincu » et « stratège politique de premier ordre », il fait l'objet d'une surveillance policière permanente[5].

Au début de l'année 1958, il quitte la France clandestinement pour rallier Le Caire où se trouve plusieurs dirigeants en exil de l'UPC. Après le départ de Moumié et de ses compagnons, il devient le représentant du parti en Égypte et le représente lors du Conseil de solidarité afro-asiatique. En 1960, il accompagne Moumié au Congo pour rencontrer le président Patrice Lumumba, qui avait manifesté des sympathies pour la cause upéciste, mais celui-ci est alors renversé par les troupes du colonel Mobutu, qui les chasse du pays[5].

De retour en Égypte, il est amené à rencontrer des représentants de nombreux mouvements de libération nationale africains : MPLA angolais, PAIGC cap-verdien et guinéen, ANC sud-africain, etc. Situant ses espoirs au-delà du seul Cameroun, il considère appartenir à la lutte « de toute l'Afrique, de toute l'humanité contre l'oppression et l'exploitation, pour des lendemains qui chantent[5]. »

Moins connu que ses prédécesseurs à la tête de l'UPC[6], Ruben Um Nyobe et Félix-Roland Moumié, et même que son alter ego pour le front de l'Ouest, Ernest Ouandié, il trouve comme eux la mort en luttant contre le colonialisme et néocolonialisme. Il est tué avec quelques compagnons par des troupes du gouvernement camerounais en .

Fin tragique dans le Maquis du Cameroun

François Fosso donne un récit des circonstances de l’assassinat de Osendé Afana[7].

Notes et références

  1. « http://www.peuplesawa.com/ », sur www.peuplesawa.com (consulté le )
  2. « OSENDE AFANA, BRILLANT ÉCONOMISTE, MARTYR DU COMBAT POUR LA LIBERATION NATIONALE AU CAMEROUN », sur afrodiasporarts, (consulté le )
  3. « Osendé Afana, brillant économiste, martyr du combat pour la libération nationale au Cameroun », Afrodiasporarts, 18 mars 2012
  4. Sylvain Djache Nzefa, Les civilisations du Cameroun, Dschang, La route des chefferies, , 223 p. (ISBN 978-9956-702-00-8), p. 58
  5. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte,
  6. (en) Historical dictionnary of Cameroon (lire en ligne), p. 24
  7. « L'histoire de la guerre d'indépendance du Cameroun: OSENDE AFANA par Henri Hogbe Nlend », sur Afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh et Mark W. Delancey, « Afana, Osende (1930-1966) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, Lanham, Md, 2010 (4e éd.), p. 22-23 (ISBN 9780810873995)

Articles connexes

Liens externes

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