Organisation des moudjahiddines du peuple iranien

L’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI) (persan : سازمان مجاهدين خلق ايران, Sāzmān-e Mojāhedin-e Khalq-e Irān, Mujaheddin-e-Khalq, MeK) est un mouvement de résistance armée au régime de la République islamique d'Iran.

Organisation des moudjahiddines du peuple iranien
(fa) سازمان مجاهدين خلق ايران
Présentation
Leader Maryam Radjavi
Massoud Radjavi
Fondation
Scission de Mouvement de libération de l'Iran
Siège Téhéran, Iran (1965-1981)
Paris, France (1981-1986)
Camp Ashraf (en), Irak (1986-2013)
Paris, France (depuis 2003)
Camp Liberty (en), Irak (2012-2016)
Tirana, Albanie (2016-2018)
Manëz (en), Albanie (depuis 2018)
Secrétaire général Zahra Merrikhi (en)
Fondateurs Mohammad Hanifnejad
Saeid Mohsen
Mohammad Asgarizadeh
Rasoul Meshkinfam
Ali-Asghar Badi'zadegan
Ahmad Rezaei
Religion Chiisme
Slogan persan : فَضَّلَ اللَّهُ الْمُجَاهِدِينَ عَلَى الْقَاعِدِينَ أَجْرًا عَظِيمًا
Allah préfère les combattants (moudjahiddines) aux non-combattants et leur réserve une récompense sans limites.
(Coran, sourate IV, verset 95, dernière phrase)
Affiliation nationale Conseil national de la résistance iranienne
Adhérents 5 000 à 13 500
Couleurs Rouge
Site web www.mojahedin.org

Fondée en opposition au chah, l'OMPI est demeurée active en Iran et à l'extérieur, durant et après la Révolution islamique de 1979. Elle a été notamment dirigée par Massoud Radjavi et demeure conduite en exil par son épouse, Maryam Radjavi. OMPI a été responsable de nombreux attentats à la bombe et d’attaques violentes en Iran et dans d’autres pays et a combattu avec l’Irak dans la guerre contre l’Iran entre 1980 et 1988. Au total, quelque 10 000 Iraniens furent tués par l'OMPI dans sa guerre contre l'Iran. Parmi leurs victimes de haut rang dans les attentats, on retrouve de hauts responsables iraniens, dont le président Mohammad Ali Rajai et le Premier ministre Mohammad Javad Bahonar en 1981 et Mohammad Beheshti, secrétaire général du Parti de la république islamique et chef du système judiciaire de la République islamique.

L'organisation était placée sur la liste des organisations terroristes par les États-Unis de 1997 à septembre 2012, par le Conseil de l'Union européenne de 2002 à janvier 2009[1] et par le Home Office britannique jusqu'en juin 2008.

L'OMPI est membre du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), qui déclare lutter pour l'instauration d'un régime démocratique et laïque en Iran[2].

Opposition au shah et à la Révolution islamique

Fondements idéologiques

L'OMPI a été fondée en 1965 par un groupe de jeunes intellectuels iraniens se réclamant d'un islam libéral, teinté d'idéologie de gauche. L'organisation fut qualifiée d'organisation « islamo-marxiste » par la Savak (police politique du shah). Selon l'intellectuel Afchine Matine-Asgari (2004), il s'agissait toutefois là d'« une étiquette polémique ingénieuse » pour stigmatiser les opposants au shah[3]. Le CNRI lui-même affirme que Massoud Radjavi rejetait le matérialisme historique dès 1979, tandis qu'il s'était opposé dès les années 1970 à l'ayatollah Khomeini[4]. En août 1981, l'ex-sous-secrétaire d'État américain George Ball (en) écrivait :

« Cette habitude de la presse de condamner les moudjahiddines du peuple en tant que « gauchistes » a aggravé sérieusement le problème. Massoud Radjavi est le chef de file du mouvement. Son intention est de remplacer l’actuel régime islamique rétrograde par un islam chiite moderne tirant ses principes égalitaires des sources coraniques, et non de Marx[5]. »

Pour Henry Sorg, le Parti des Moudjahidines du peuple se fonde sur « une synthèse entre islamisme, gauche radicale et nationalisme anti-impérialiste »[6]. À l'origine, le mouvement revendique l'inspiration du Front national de Mohammad Mossadegh, Premier ministre de 1951 à 1953, et est fortement influencé par les écrits d''Alî Sharî'atî, sociologue des religions et militant politique de l'opposition à la monarchie pahlavie. Les moudjahidines conjuguent tout à la fois la pensée d'un islam chiite politique, une approche socio-économique marxiste et la revendication d'une société sans classe, ainsi qu'une critique de la domination occidentale et un nationalisme révolutionnaire proche des mouvements de libération nationale du Tiers-monde[6]. 

Sociologie

Une des caractéristiques de l'organisation à ses débuts est que sa base militante est extrêmement jeune. Elle mobilise une nombreuse population étudiante et lycéenne issue de la classe moyenne non fortunée, mais qui a eu accès à l'éducation. Inversement, elle ne possède pas la base populaire de l'historique parti communiste (le Tudeh). En 1981, elle se compose ainsi principalement de lycéens et d'étudiants radicalisés, vivant encore pour la plupart dans le foyer familial[6].

Les premières années

L’organisation est fondée pour mener une guérilla urbaine visant à ébranler le gouvernement du chah. En août-septembre 1971, 90 % de ses membres sont exécutés, puis trois de ses fondateurs en mai 1972, à la veille de la visite du président Nixon à Téhéran[4][source insuffisante]. Les moudjahiddines du peuple participent activement au renversement de la monarchie en 1979. Ils accueillent avec enthousiasme le retour de l'ayatollah Khomeini de son exil français en 1978, mais très vite s'opposent au principe du gouvernement du docteur de la loi islamique et soutiennent le président de la République laïque Bani Sadr[6].

Après la révolution, l'OMPI refuse de laisser le pouvoir à l'ayatollah Khomeini, qui s'empare du pouvoir avec l'aide du clergé chiite. Bien que leur liberté d'action soit de plus en plus restreinte par le gouvernement de la République islamique d'Iran, l'OMPI continue à mener une intense activité politique, dénonçant la réduction de l'espace démocratique et tentant de s'opposer à la mainmise exclusive du clergé chiite sur l'État. Mobilisant d'importantes manifestations d'opposition dans les principales villes, les moudjahidines sont un des seuls partis politiques à présenter des candidats dans tout le pays en vue des élections législatives de 1981[6].

Le (30 Khordad 1360), l'OMPI organise une manifestation rassemblant un demi-million de personnes à Téhéran. Cette manifestation est sévèrement réprimée par le gouvernement et le mouvement est déclaré hors-la-loi. Le , un attentat à la bombe au siège du Parti républicain islamique jamais revendiqué, mais attribué au MeK par le gouvernement iranien, tue 73 personnes dont plusieurs hauts responsables de ce parti[7]. Cet attentat marque le tournant à partir duquel le Parti républicain islamique s' approprie exclusivement le pouvoir. L'OMPI, elle, est violemment écartée de la vie publique ainsi que ses membres. Une fatwa est alors énoncée par Khomeini qui déclare les moudjahidines illégaux et les identifie à des monafeghins, « hypocrites en matière de religion »[6].

Massoud Radjavi, chef de l'OMPI, fonde à Téhéran avec d'autres figures de l'opposition le Conseil national de la résistance d'Iran (CNRI), qui regroupe les forces d'opposition qui se sont opposées à la dictature du chah mais qui rejettent la théocratie de Khomeini. En juillet 1981, Radjavi quitte Téhéran et s'installe en France[8].

Après 1981

Guerre Iran-Irak

En juin 1986, Radjavi part pour l'Irak[9]. En effet, l'OMPI développe aussi sa lutte à partir de l'Irak en 1986, où l'organisation crée l'Armée de libération nationale d'Iran (ALNI). Disposant un temps d'une réelle capacité militaire, elle mène des opérations d'envergure pour ensuite privilégier l'action subversive. Pendant la guerre Iran-Irak, les forces de l'OMPI attaquent régulièrement les troupes iraniennes le long de la frontière et opèrent plusieurs incursions en Iran[10].

En 1988 après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'ALNI tente d'envahir l'Iran, lors de l'opération baptisée « Illumination éternelle » (en persan : Foruq-i Javidan), qui se solde par un cuisant échec : le groupe est pris dans une embuscade. L'OMPI admettra en 1998 avoir eu 1 304 combattants tués et 1 100 blessés lors de l'opération. Ceci déclenche une vague de répression interne de l'OMPI en Iran[11].

L'anti-patriotisme de l'organisation qui les a amenés à s'allier avec l'Irak durant le conflit a eu pour conséquence sa rupture avec la société iranienne et sa marginalisation comme acteur politique dans l'espace iranien[6].

Lutte armée et répression en Iran

À la fin de la guerre entre l'Iran et l'Iraq en 1988, à l'été 1988, Khomeini émet une fatwa visant à l'élimination des moudjahiddines du peuple et plus généralement à purger les prisons en supprimant les opposants politiques. Les tribunaux iraniens d'exception ordonnent l’exécution de milliers de prisonniers politiques, dont de nombreux membres des moudjahiddines du peuple[6]. Selon Mohammad Mohaddessin, 30 000 moudjahidines seront exécutés dans les mois qui suivent[12]. Selon l'OMPI, depuis 1981, plus de 120 000 opposants ou sympathisants de l'OMPI ont été exécutés en Iran[12].

Les services secrets du gouvernement iranien procèdent à l'élimination physique de plusieurs membres du mouvement à l'étranger[13], tandis que l'aviation iranienne bombarde des bases de l'OMPI en Irak en 1997[14].

Des tirs d'artillerie et de missiles balistiques Scud ont également lieu contre le mouvement. L'Iran tira 4 missiles en 1991, 3 en 1994, et une vague de 66 missiles tirés à partir de 17 véhicules de transport et de lancement entre 4 h 15 et 7 h 30 causant des dégâts considérables aux localités de Jalula, Al Mansuriyah, Al Khalis, Bagdad, Kut, Amara et Bassora, entraînant la mort de nombreux civils[15].

Malgré cela, l'OMPI parvient à réaliser quelques opérations spectaculaires en Iran, notamment l'assassinat d'une haute personnalité militaire iranienne, Ali Sayad Shirazi, à Téhéran en 1999 et des tirs de roquettes sporadiques sur la capitale.

En 1991, selon d'anciens membres de l'OMPI[16] et l'Union patriotique du Kurdistan, dont le cofondateur Nawshirwan Mustafa (en)[17], l'OMPI aurait participé à la répression de l'insurrection en Irak de 1991, notamment à la reprise de Kirkouk[18]. Cela est nié par le CNRI, qui invoque notamment un témoignage d'un membre de l'Union patriotique du Kurdistan, Hoshyar Zebari, ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire irakien, fait à un juge des Pays-Bas en 1999[4],[17].

Le 2 janvier 2018, le président iranien Hassan Rohani demande à son homologue français Emmanuel Macron de prendre des mesures contre les activités du "groupe terroriste" (OMPI) basé en France et impliqué selon lui dans les récentes manifestations en Iran[19].

Camp d'Achraf

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, l'armée américaine a d'abord bombardé le camp d'Achraf (en) de l'OMPI, en avril 2003 tuant 61 résidents, avant de signer un accord de désarmement avec l'OMPI le . Fondé en 1986[20], le camp d'Achraf est situé à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad et à moins de 80 km de la frontière iranienne. Toutefois, l'armée américaine a pris le contrôle du camp Achraf en juin 2003, et a ensuite désarmé les moudjahiddines du peuple, leur confisquant quelque 2 139 chars, blindés et pièces d'artillerie[21] et les plaçant sous surveillance militaire[22]. Après 16 mois d'enquête, le Pentagone a affirmé qu'aucun des 3 800 membres de l'OMPI situés à Achraf n'était coupable d'infractions aux lois américaines, et les a placés sous le statut de « personne protégée » prévue par la Quatrième convention de Genève (ou Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre)[22].

En décembre 2003, le Conseil de gouvernement de l'Irak (en) a voulu expulser les membres de l'OMPI vers l'Iran, mais a reculé devant l'opposition de Washington[22]. Le Pentagone a officiellement transféré le contrôle du camp de réfugiés au gouvernement irakien le , tout en y conservant une présence militaire[20]. 3 500 Iraniens sont dans ce camp[20], et l'Irak comme les États-Unis ont assuré qu'ils seraient protégés par les Conventions de Genève.

Bien que bénéficiant de certains soutiens parmi les Irakiens (par exemple Saleh al-Mutlaq (en), chef sunnite du Front national irakien du dialogue[20]), l'OMPI a été critiqué par le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui a déclaré en janvier 2009 qu'il ne les expulserait jamais, mais ne permettrait pas pour autant qu'ils utilisent des bases en Irak[20]. Fin juillet 2009, Maryam Radjavi a annoncé que les moudjahiddines du peuple étaient prêts à retourner en Iran, en échange de « garanties » de la part de Téhéran concernant leur protection[23]. Al-Maliki a ordonné à l'armée irakienne de prendre de force le contrôle du camp d'Achraf, ce qui a été fait le [24].

Le 8 avril 2011, 28 personnes ont été massacrées dans le camp Ashraf, puis en 2012, la plupart des personnes ont été déplacées dans le camp Liberty, ne laissant qu'une centaine de personnes sur place, comme « gardiens » des propriétés. Le 1er septembre 2013, de nouveaux combats ont lieu et entre 19 et 52 personnes du camp Ashraf sont tuées, 3 soldats irakiens seraient morts. L'OMPI accuse l'armée irakienne d'être responsable de ces morts ce que le Premier ministre al-Maliki nie[25],[26].

Séparation des enfants de leurs parents

En 1991 Sous prétexte de la première guerre du Golfe, Massoud Rajavi envoie en Europe 800 enfants de Moudjahidin du Peuple ; ceux-ci deviennent apparemment un moyen de pression sur les parents[27]. Zahra Moeini ancienne membre de OMPI, dans une lettre ouverte à Valérie Crova, la principale journaliste de Culture Radio en France écrit : « Nous ne pouvions pas commenter quoi que ce soit là-bas et nous devions faire tout ce qu’ils nous ont demandé de faire, par exemple le divorce forcé, la séparation des enfants de leurs parents et l’envoi de l’Irak à un avenir inconnu. Ces enfants avaient entre 6 mois et 11 ans et environ 900 d’entre eux. Certaines d’entre elles ont été envoyées en Europe et aux États-Unis et plusieurs d’entre elles ont été envoyées en Iran. Certains de ces enfants ont été victimes de violence sexuelle et un certain nombre d’entre eux ont été abandonnés dans les métros »[28].

En Occident

L'OMPI est inscrite sur la liste noire des organisations terroristes du département d'État des États-Unis de 1997 jusqu'à septembre 2012 et sur celle de l'Union européenne de 2002 à janvier 2009. À la suite d'une décision de justice, le Royaume-Uni l'avait déjà désinscrite de sa propre liste en mai 2008[29].

Certains, dont l'OMPI elle-même, ont lié cette inscription à la politique de rapprochement économique et politique modérée des pays occidentaux avec l'Iran à la suite de l'élection du président Mohammad Khatami en Iran en 1997[30] et même de Mahmoud Ahmadinejad. En 1997, un membre de l'administration Clinton affirmait en effet qu'il s'agissait d'un geste vis-à-vis de Khatami[14] et selon les révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks, le gouvernement britannique déclare en 2007 qu'il s'agissait de ne pas perturber les négociations sur le dossier nucléaire iranien[31].

L'Union européenne est le premier partenaire commercial de l'Iran et, selon le site Bakchich, les tractations économiques et diplomatiques concernant le programme nucléaire iranien auraient fortement influencé la décision de l'UE et de Washington de classer l'OMPI en tant qu'organisation terroriste[32]. En interrogeant le ministre français des Affaires étrangères en février 2009 à propos de la politique française vis-à-vis de l'OMPI, le sénateur PS Jean-Pierre Michel déclare :

« Le gouvernement est dans une situation assez paradoxale vis-à-vis du régime iranien. Il compte parmi ses rangs une secrétaire d'État chargée des droits de l’homme et rend service à un régime qui, on le sait, ne cesse de bafouer les droits de l’homme. En soutenant un régime qui applique la peine de mort de façon intensive et fait exécuter sur la place publique des femmes, des jeunes gens et des enfants, un régime qui ne reconnaît aucune liberté publique, nous faisons fausse route, même si nous partageons des intérêts commerciaux avec ce pays[33] ! »

Depuis quelques années, l'OMPI et le CNRI mènent une campagne auprès de l'Europe et les États-Unis pour sortir l'OMPI de la liste des organisations terroristes.

En décembre 2005, la Commission des Relations extérieures et de la Défense du Sénat belge a adopté une résolution visant le gouvernement belge « à examiner, dans le cadre de l'UE, s'il est justifié, sur la base de toutes les informations pertinentes actualisées, de continuer à mentionner l'OMPI sur la liste des organisations terroristes »[34].

Le , l'OMPI a été rayée de la liste d'organisations terroristes de l'Union européenne, après une longue bataille juridique et une condamnation des États européens par la Cour de justice des communautés européennes (CJCE). La décision a été prise par les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles. Cependant, la France, soutenue par l'Allemagne, conteste cette décision et a déposé un recours devant la justice européenne[35],[36].

L'organisation bénéficie du soutien de Howard Dean, président du Parti démocrate américain de 2005 à 2009, Louis Freeh, ancien directeur du FBI, James L. Jones, conseiller à la sécurité de Barack Obama, Wesley Clark, ancien général des Forces armées américaines, José María Aznar, ancien premier ministre espagnol, John R. Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Rudy Giuliani, maire de New York et Newt Gingrich, ancien président de la chambre des représentants[37]. Mais ces soutiens sont souvent achetés par l'OMPI : en mai 2011, le Wall Street Journal révèle que Wesley Clark et Rudy Giuliani ont reçu entre 25 000 et 40 000 dollars pour soutenir l'OMPI. Après une longue campagne de lobbying[38], la secrétaire d'État des États-Unis annonce en septembre 2012 que le groupe sera retiré de la liste des organisations terroristes du Département d'État[39]. Le , les États-Unis retirent officiellement l'OMPI de leur liste noire des organisations « terroristes »[40].

Lors de son rassemblement annuel près de Paris, les intervenants américains reçoivent 25 000 dollars et les Français 12 500 dollars. En France, des députés, sénateurs, anciens ministres soutiennent les moudjahiddines du peuple[19]. L'organisation attribue aussi d'importants financements au parti espagnol d’extrême droite Vox[41].

Le , un attentat visant le mouvement en France est déjoué[42].

Fonctionnement de l'OMPI

Basée en France, l'OMPI est dirigée depuis 1989 par Maryam Radjavi qui se ferait appeler « Soleil de la révolution » par les membres de l'organisation[43], et qui lui vouent un véritable « culte de la personnalité » selon un article de 2003 de Gilles Anquetil, journaliste au Nouvel Observateur[44].

À la suite des perquisitions effectuées au QG de l'OMPI en France, par la justice française le 17 juin 2003, plusieurs membres de l'OMPI se sont immolés en guise de protestation[45].

Dans un rapport de mai 2005[46], Human Rights Watch a souligné les mauvais traitements que l'OMPI aurait fait subir à ses membres dissidents, allant "de la détention prolongée au secret et de l'isolement cellulaire à des passages à tabac, des abus verbaux et psychologiques, des aveux obtenus par la force, des menaces d'exécution et des tortures qui dans certains cas ont entrainé la mort"[41]. En septembre 2005, une mission d'enquête composée de deux parlementaires européens André Brie et Paulo Casaca[47] se rend sur la base d'Achraf de l'OMPI en Irak et publie un rapport qui rejette les accusations de HRW[48].

Dans un nouveau rapport publié en 2006[49], HRW rejette les critiques des moudjahidines du peuple en faisant remarquer que ses accusations de torture dans le camp Achraf portent sur la période 1991-2003 ; période durant laquelle la commission d'enquête européenne ne s'est jamais rendue à Achraf.

L'OMPI, quant à elle, souligne d'une part que HRW non plus ne s'est pas rendu à Achraf ; que la politique de Téhéran à l'extérieur vise de manière continue à la discréditer, notamment par le biais d'agents du SAVAK qui influenceraient d'anciens membres de l'OMPI ; et que le rapporteur du HRW, l'Iranien Hadi Ghaemi, serait membre du Conseil national irano-américain, un organisme qui vise notamment à empêcher le retrait de l'OMPI des listes d'organisation terroristes[50]. Le président du Conseil national irano-américain, Trita Parsi, s'est félicité en mars 2009 du message de Barack Obama, précisant qu'il s'était soigneusement adressé à « la république islamique d’Iran », et qu'il s'agit là, selon lui, d'une reconnaissance « historique », qui signale l’intention des États-Unis « d’en finir avec l’inimitié destructrice qui a existé pendant trois décennies »[51].

Dans un rapport publié en 2009 la RAND Corporation souligne que le fonctionnement de l'OMPI présente les caractéristiques d'une secte[41].

L'OMPI dépense de fortes sommes d'argent en lobbying, que ce soit pour se payer des services d'entreprises spécialisées aux États-Unis, pour obtenir le soutien de personnalités politiques ou pour mettre en place d'autres actions de communication. L'OMPI déclare être financé uniquement par des dons d'Iraniens, vivant en Iran ou en exil. Cette affirmation est mise en doute par de nombreux experts. Ainsi Bernard Hourcade met en avant les fonds versés par l'État irakien sous Saddam Hussein (quand l'Irak était en conflit avec l'Iran) et le réseau d'espionnage de l'Iran par l'OMPI dont bénéficierait les pays occidentaux et Israël[37].

Relations entre l'État français et les Moudjahiddines du peuple

Bernard Hourcade, directeur de recherche au CNRS dit : « Les Moudjahiddines du peuple ont été soutenus par Saddam Hussein d'abord, puis par la CIA et par le Mossad qui espérait les utiliser comme agent terroriste. Côté français, ils ont été utilisés un petit peu comme agent du renseignement puisque lorsqu'ils sont arrivés en 1981 en France, c'était des gens qui avaient contribué à la création du nouveau système de renseignement policier iranien de la République islamique. Donc la police française a utilisé les informations venant de ces gens-là. Cela a duré quelques années et ensuite cela s'est arrêté. Cela dit, les Moudjahiddines sont réfugiés politiques en France, à Auvers-sur-Oise. Ils ont une activité médiatique »[52].

Assassinats

  • 1971 : assassinats de six conseillers américains[53]
  • 21 mai 1975, Assassinat du Colonel Paul Shaffer et du Lieutenant-Colonel Jack Turner de l'USAF[54] et assassinat d'un officier de l'armée de l'air iranienne impérialee[55].
  • 11 septembre 1980: Ayatollah Asadollah Madani assassiné à Tabriz lors de la prière du vendredi
  • Juillet 1981 Attentat manqué contre la personne de l'Ayatollah Khamenei en juillet 1981, à la mosquée d'Abouzar à Téhéran[56].
  • 28 juin 1981 : Un attentat des Moudjahidin du peuple décime les dirigeants du Parti de la république islamique (PRI), tuant l’ayatollah Mohammad Beheshti ainsi que quatre ministres, six ministres adjoints et un quart du groupe parlementaire du PRI (en tout 74 morts)[27].
  • 30 août 1981 : Le 30 août 1981, l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien fait exploser une bombe dans le bureau du premier ministre. Le président Mohammad Ali Rajai, le Premier ministre Mohammad Javad Bahonar et le colonel Vahid Dastgherdi, chef de la police iranienne, sont tués dans cet attentat.
  • Août 1981 : Les Moudjahidin du peuple effectuent un certain nombre d’actes terroristes en Iran avec plus de 100 victimes[27].
  • 11 décembre 1981: l'ayatollah Abdulhossein Dastgheib et plusieurs autres personnes sont tués dans un attentat suicide à Shiraz au cours de la prière du vendredi.
  • 2 juillet 1982: l’ayatollah Mohammad Saduqi assassiné à Yazd au cours de la prière du vendredi.
  • 15 octobre 1982: l’ayatollah Ata'ollah Ashrafi Esfahani assassiné à Kermanshah lors de la prière du vendredi
  • Février 1987 : Assassinat en Iran d’un responsable provincial chargé de l’éducation, Ali Iranmanesh, par les Moudjahidin du peuple[27].
  • 5 avril 1993 : Les Moudjahidin du peuple lancent des actions commandos simultanées contre les ambassades iraniennes dans 13 capitales occidentales.
  • Juin 1993 : Destruction de 11 oléoducs en Iran par les Moudjahidin du peuple[27].
  • 20 juin 1994 : Attentat des Moudjahidin du peuple contre le mausolée de l’imam Rezâ faisant 25 morts et 70 blessés, attribué à Ramzi Ahmed Youssef (également l’un des auteurs présumés de l’attentat de 1993 contre le World Trade Center).
  • 31 juillet 1995 : Deux attentats attribués aux Moudjahidin du Peuple secouent Téhéran.
  • 1998 : Les Moudjahidin du peuple revendiquent l’attentat contre le tribunal révolutionnaire de Téhéran et l’attaque manquée du *quartier général des Gardiens de la révolution[27].
  • Août 1998 : Assassinat de l’ancien procureur en chef des tribunaux révolutionnaires, Assadollâh Lâjevardi[27].
  • 1999 : Attaque au mortier du ministère du Renseignement et de l’Information en Iran[27].
  • Avril 1999 : Assassinat du général Ali Sayad Shirazi[27].

Perception de l'OMPI en Iran

L'OMPI est fortement rejetée par la plupart des Iraniens pour sa collaboration avec le régime de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak, et en travaillant avec Israël pour assassiner des scientifiques nucléaires iraniens. Pour Bernard Hourcade, géographe spécialiste de l'Iran, « C'est une force virtuelle qui fascine les Occidentaux mais sans aucune place dans le jeu politique iranien actuel. Leur alliance avec l'ennemi irakien, les Iraniens ne l'ont pas oubliée »[37].

Filmographie

Longs métrages de fiction

  • Cyanide (en persan : سیانور, Cianor), long métrage de 2016 réalisé par Behrouz Shoaibi qui décrit l'organisation dans les années 1970. La distribution comprend Babak Hamidian, Behnoosh Tabatabayi, Hanieh Tavassoli, Atila Pesyani, Mehdi Hashemi et Hamed Komeili[57].
  • Le Choix de Mina (en persan : امکان مینا, Emkan-e Mina), drame de 2016 sur le mariage heureux du couple Mina et Mehran qui déchire. Selon le réalisateur Kamal Tabrizi et le producteur Manouchehr Mohammadi, le film entend "donner des avertissements aux familles" à propos de OMPI[58].
  • L'Aventure d'une demi-journée (en persan : ماجرای نیمروز, Majaraye Nimrouz), 2017, drame politique réalisé par Mohammad-Hossein Mahdavian, il met en vedette OMPI dans les années 1980 et a été nommé le meilleur film du 35e Festival du film de Fajr[59].

Séries télévisées

  • Le Don des ténèbres (en persan : ارمغان تاریکی, Armaghan-e Tariki), série télévisée dramatique de 2011 réalisée par Jalil Saman avec MEK dans les années 1980
  • Parvaneh (en persan : پروانه, Parvaneh), série télévisée dramatique 2013 réalisée par Jalil Saman à propos de OMPI dans les années 1970.
  • Nafas (en persan : نفس, Nafas), série dramatique 2017 réalisée par Jalil Saman dans les années 1970

Films et séries documentaires

  • Un culte qui serait une armée: Culte du caméléon, documentaire de 2007 d'Al Jazeera réalisé par Maziar Bahari
  • Les Loups (en persan : گرگها, Gorgha), série documentaire en huit parties, diffusée en 2007 et rééditée en 2013 sous la forme d'un documentaire de 90 minutes, diffusé par la Radio-Télévision de la République Islamique d’Iran. Il comprend des images d'archives baathistes en Irak de réunions de haut niveau confidentielles.
  • Le Monde étrange des moudjahiddines du peuple, documentaire de 2012 du BBC World Service réalisé par Owen Bennett-Jones et produit par la société Wisebuddah. Il a remporté le prix du meilleur rapport d'enquête de New York en 2013.
  • Un film inachevé pour ma fille, Somayeh, documentaire réalisé en 2014 par Morteza Payeshenas, diffusé par la République islamique d’Iran.
  • Camarades en armes (Le camp d'Achraf en Irak est devenu un harem pour le leader), 2014 documentaire télévisé

Notes et références

  1. Monique Mas, « Les « Moudjahidine du Peuple » ne sont plus des terroristes », sur rfi.fr, (consulté le )
  2. http://www.ncr-iran.org/fr/content/view/27/44/ structure du CNRI
  3. Afchine Matine-Asgari (2004),« From social democracy to social democracy : the twentieth-century odyssey of the Iranian Left ». In: Cronin, Stephanie, Reformers and Revolutionaries in Modern Iran: New Perspectives on the Iranian Left, Londres et New York: Routledge Curzon. pp. 37-64 (cité à l’origine dans Iran Policy Committee, White Paper, 13 septembre 2005, p. 42.). Cité par Ali Safavi, Erreur de calcul sur l'Iran, site du Conseil national de la résistance iranienne, 12 février 2006
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Mehdi Abrichamtchi, Iran. Moudjahidines du peuple : la résistance aux ayatollahs, Jean Picollec, (ISBN 2-86477-200-0)
  • Victor Charbonnier, Les Moujahidins du peuple iranien : un combat douteux, 156 pages, Éditions L'Harmattan, juillet 2003, (ISBN 978-2747548441)

Articles connexes

Liens externes

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