Ordu


La province d’Ordu est une des 81 provinces de la Turquie. Localisée au bord de la mer Noire. Son gouvernorat se trouve dans la ville d'Altınordu Ordu-la-dorée » en turc) qui est une municipalité métropolitaine depuis 2014.

Ordu (province)
Cotyora
Administration
Pays Turquie
Région Région de la mer Noire
Capitale Altınordu
Maire Enver Yılmaz
Gouverneur İrfan Balkanlıoğlu
Indicatif téléphonique international et régional +(90 452)
Plaque minéralogique 52
Démographie
Population 742 341 hab. (2017[1])
Densité 125 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 48′ 41″ nord, 37° 32′ 26″ est
Superficie 596 200 ha = 5 962 km2
Localisation

Province de Ordu sur la carte de Turquie
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Ordu (province)
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Ordu (province)
Liens
Site web www.ordu.bel.tr
Site de la province www.ordu.gov.tr
Sources
« Index Mundi/Turquie »
    Ancienne église pontique du « cap de Jason », nom dérivé de la mythologie des Argonautes.
    La corniche d'Altınordu.
    Les districts de la province d'Ordu.
    La noisette, premier produit exporté de la province d'Ordu.
    L'arrière-pays d'Ordu.
    Vue d'Altınordu par le mont Boztepe.

    Histoire

    Les Casquéens « tisseurs de lin et éleveurs de porcs », de Scythes « éleveurs de chevaux » et de Chalybes « forgerons ». habitèrent dans la région dès le IIe millénaire av. J.-C. et menèrent des raids meurtriers en territoire hittite. Selon la mythologie antique, Ordu et Samsun auraient été, vers le XIIe siècle av. J.-C. le pays des Amazones évoquées par Strabon.

    Fondée au Ve siècle av. J.-C. par des colons grecs originaires de Milet, elle se nomme alors Kotyora. Selon la légende, Xénophon s'y arrête lors de la retraite des Dix Mille. La cité n'était alors, comme Sinope, que l'un des nombreux comptoirs fondés par les Milésiens sur les côtes du Pont Euxin. Il fut rattaché en 546 à la satrapie d'Axaïna de l'Empire perse. Axaïna (« Indigo ») était le nom iranien de la mer Noire. La région fut conquise par Alexandre le Grand en 331. Après sa mort, lors du partage de Triparadisos (321 av. J.-C.), elle est attribuée avec le reste de l'Anatolie à Antigone Monophtalmos. Celui-ci est vaincu par Lysimaque et Séleucos Ier à la bataille d'Ipsos en 301 av. J.-C.. La ville passa aux mains du roi du Pont Mithridate Ier du Pont s'empare de la région au début du IIIe siècle av. J.-C. et se déclare indépendant. Mithridate VI Eupator (132-63 av. J.-C.) entame alors une lutte de longue haleine contre Rome. Le Pont est finalement vaincu par Pompée et la région est progressivement annexée à Rome. La région est confiée au Galate Dejotarus, allié romain. En 47, Pharnace II, roi du Bosphore et fils de Mithridate VI, profite de la guerre civile à Rome pour maintenir une unité au sein de son royaume. Le roi Dejotarus, client romain, réclame alors l’aide de Cneius Domitius Calvinus, proconsul d’Asie nommé par César. L’affrontement tourne à l’avantage de Pharnace qui obtient la victoire à Nicopolis et occupe la région d'Ordu. César apprend ces événements alors qu’il se trouve en Égypte et part affronter Pharnace dans le Pont. La rencontre a lieu au nord de la Cappadoce, près de la ville de Zéla. La bataille aboutit à une victoire romaine rapide qui anéantit complètement les forces ennemies. Pharnace doit fuir jusqu’au Bosphore avec une fraction de sa cavalerie. Désormais impuissant, il est assassiné par un concurrent au trône du Bosphore. Revenu à Rome après sa victoire, César déclare au Sénat : « Veni, vidi, vici », allusion à sa victoire complète et rapide. puis le royaume du Pont devient un État-client de l'empire Romain sous le règne d'un successeur de Mithridate, Polémon Ier du Pont.

    Le royaume du Pont fut annexé à la province romaine de Cappadoce en 64-65 sous l'empereur romain Néron. Dioclétien divisa la province en trois provinces plus petites, le Pontus Polemoniacus dont Polemonium (aujourd'hui Fatsa) fut la capitale administrative. La province est rattachée au diocesis Pontica qui sera lui-même rattaché à la Praefectura praetorio Orientis. Tandis que l'Empire romain devint l'Empire byzantin la ville perd une partie de son importance régionale. Neocaesarea (aujourd'hui Niksar) devient la capitale de la province. L’intégration à l’Empire romain ne changea que très peu la vie de cette société, fondée sur une oligarchie hellénisée gouvernant des habitants d'origine casquéenne ou caucasienne (Chaldiens, Chalybes, Colchides, Mossynoèques, Tibarènes[2]) qui eux aussi adoptent progressivement la langue grecque. La religion gréco-romaine se généralise, non sans de nombreux apports orientaux (cultes de Mithra et d'Isis, Cybèle, du serpent guérisseur Glaucos…). La région n'est pas linguistiquement latinisée. Durant cette période, le christianisme se substitue progressivement aux religions antérieures. Devenus chrétiens de langue grecque et citoyens romains, les habitants du Pont sont désormais des « Romées » (Ῥωμαίοι) : ils deviendront, après l'effondrement de la partie occidentale de l'Empire, des sujets de l'« empire des Romées » (Βασιλεία Ῥωμαίων, que nous appelons « byzantin ») ; plus tard, les Turcs les appelleront « Roum » (nom qui, en turc, signifie « Grecs »).

    À la suite de la quatrième croisade et de la partition consécutive de l'Empire byzantin, Kotyora devient un port de l'empire de Trébizonde en 1204. Aux XIIIe et XIVe siècles, elle devient l'une des escales génoises de la mer Noire.

    Après la conquête de l'empire de Trébizonde par les Ottomans en 1461, la ville est appelée Ordu. Elle fait partie du Sandjak de Janik (Samsun) jusqu'à la fin de l'Empire ottoman en 1922. Au fil des années, les habitants adoptent progressivement l'islam et la langue turque pour échapper au « haraç » (double-capitation sur les non-musulmans) et à la « pédomazoma » (enlèvement des garçons pour le corps des janissaires), mais une partie de la population locale reste grecque pontique et arménienne : elle est expulsée en 1923 selon le traité de Lausanne. Ordu devient une province avec la proclamation de la République de Turquie.

    Géographie

    Sa superficie est de 5 962 km2.

    Climat

    Ordu à un climat pontique, de type climat subtropical humide (Köppen: Cfa ), chaud et humide en été, doux et humide en hiver, avec des chutes de neige occasionnelles.

    Relevé météorologique de ORDU, Turquie
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 3,8 3,8 5,1 8,3 12,4 16,5 19,4 19,8 16,7 12,9 8,7 5,8 11,1
    Température maximale moyenne (°C) 10,8 12 15,2 15,5 19,2 24 26,8 27,3 24,3 20,3 13 4,4 18,1
    Record de froid (°C) −7,2 −6,7 −4,7 −1,4 3,4 8,4 12,6 13 8,2 2,5 −1,5 −3,2 −7,2
    Record de chaleur (°C) 25,8 32,8 27,2 36,5 35,8 37,2 37,1 36,3 36,4 34,2 29,7 17,2 37,2
    Précipitations (mm) 94,8 78,7 77,9 69,6 54,6 75,9 63,9 68,5 79,4 133,4 127 112,1 1 034,1
    Source : Meteoroloji Genel Müdürlüğü[3]

    Population

    AnnéeNombre d'habitantsAnnéeNombre d'habitants
    1965543 8632009723 507
    1970608 7212010713 183
    1975664 2902011714 390
    1980713 5352012741 371
    1985763 8572013731 452
    1990830 1302014724 268
    2000887 7652015728 949
    2007705 4192016750 588
    2008709 218

    Au recensement de 2017, la province était peuplée d'environ 750 588 habitants, soit une densité de population d'environ 128 hab./km2.

    Chiffres du recensement du 31 janvier 2017
    Commune Population Augmentation % Nombre de mairies Nombre de quartiers Population ville Citadins % Superficie km² Densité
    Akkuş 24.820 7,61 1 42 24.820 100,00 697 36
    Altınordu 205.396 1,53 1 92 205.396 100,00 410 501
    Aybastı 30.325 17,08 1 21 30.325 100,00 250 121
    Çamaş 8.273 -3,74 1 23 8.273 100,00 81 102
    Çatalpınar 13.580 -1,49 1 23 13.580 100,00 101 134
    Çaybaşı 13.310 1,39 1 26 13.310 100,00 102 130
    Fatsa 114.940 3,48 1 79 114.940 100,00 363 317
    Gölköy 32.242 11,36 1 30 32.242 100,00 421 77
    Gülyalı 7.975 -0,24 1 13 7.975 100,00 62 129
    Gürgentepe 14.092 1,96 1 20 14.092 100,00 185 76
    İkizce 16.201 8,23 1 25 16.201 100,00 148 109
    Kabadüz 9.020 5,73 1 16 9.020 100,00 290 31
    Kabataş 10.492 -1,06 1 18 10.492 100,00 74 142
    Korgan 29.388 0,13 1 29 29.388 100,00 254 116
    Kumru 30.877 -0,60 1 37 30.877 100,00 296 104
    Mesudiye 16.689 5,90 1 68 16.689 100,00 1.046 16
    Perşembe 31.065 -0,09 1 53 31.065 100,00 217 143
    Ulubey 19.306 5,85 1 41 19.306 100,00 295 65
    Ünye 122.597 1,55 1 85 122.597 100,00 569 215
    Ordu 750.588 2,97 19 741 750.588 100,00 5.861 128
    Évolution démographique de la province d'Ordu
    2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
    705 746708 079709 420710 444711 670713 018714 375715 409719 278
    2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
    723 507719 183714 390741 371731 452724 268728 949750 588742 341
    Entre 2000 et 2006 les chiffres sont basés sur des estimations de l'Institut statistique de Turquie. Depuis 2007, les chiffres proviennent de l'ADNKS (système d'inscription au registre d'état civil basé sur l'adresse).
    (Sources : [1])

    Administration

    La province est administrée par un gouverneur (en turc : vali). Enver Yilmaz (AKP) est le maire d'Ordu.

    Subdivisions

    La province est divisée en 19 districts (en turc : ilçe, au singulier).

    Économie

    L'économie d'Ordu est basée sur le commerce mais aussi sur l'agriculture notamment de la noisette et de sa transformation industrielle, la récolte représente près de la moitié de la production mondiale. D'autres fruits sont produits comme la pomme, le kiwi, la fraise, la figue. La pêche prend aussi une grande place dans l'économie de la province. L'industrie forestière est fleurissante. Le tourisme est en développement dans la province.

    Transport et communications

    Infrastructures routières

    Ordu est reliée à l'ensemble de la mer Noire par la route nationale de la côte de la mer Noire (D010), ainsi qu'au centre du pays par la route nationale (D855). Une rocade est en construction au sud de la ville qui contourne la ville par la (D010) jusqu'à l'aéroport à l'est de la ville.

    Tramway

    Un projet de 2 lignes de tramway est à l'étude (axe est-ouest) et (nord-sud).

    Desserte ferroviaire

    Un projet de 2 lignes de LGV est à l'étude. L'une reliera Ankara-Ordu et l'autre LGV rejoindra la mer Noire à la Méditerranée via Ordu afin de désenclavée la région de la mer Noire.

    Communications extérieures

    La ville est desservie par l'aéroport international d'Ordu-Giresun (code AITA : OGU) situé à l'est de la ville. Un nouveau port est en étude par les autorités locales afin de satisfaire le flux de commerce. Ordu possède également une gare routière.

    Sport

    Les principaux clubs de football d'Ordu sont Orduspor, Güzelordu Spor, Fatsa Belediyespor, Rusumat-4 Gençlik Ve Spor, Soyaspor Gençlik . Le stade 19 Eylül est la principale enceinte de la ville consacrée au football.

    Enseignement

    La ville héberge l'université d'Ordu depuis 2006.

    Médias

    Journaux

    Radios

    TV

    Jumelages

    Notes et références

    1. (tr) « Données démographiques », sur Le site de l'Institut statistique de Turquie (consulté le ).
    2. Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, pages 11, 15, 20 à 23, 27 à 29 et 39, (ISBN 3-14-100919-8)
    3. (en) « İllerimize Ait İstatistiki Veriler », Meteoroloji Genel Müdürlüğü (consulté le )
    4. (en) « Ana Sayfa », sur Mesudiye Gazetesi (consulté le ).

    Liens externes

    • Portail de la Turquie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.