Oratorio de l'Ascension

Lobet Gott in seinen Reichen (Louez Dieu dans ses royaumes) (BWV 11) aussi connue sous le nom d’Oratorio de l'Ascension, est une composition religieuse de Jean-Sébastien Bach composée à Leipzig en 1735. Elle a été classée par Wolfgang Schmieder comme cantate bien que Bach l'ait lui-même désignée comme oratorio.

Cantate BWV 11
Lobet Gott in seinen Reichen
Titre français Louez Dieu dans ses royaumes
Liturgie Ascension
Date de composition 1735
Auteur(s) du texte
6 : Johann Rist ; 11 : Gottfried Wilhelm Sacer; 2, 5, 7 , 9 : Luc, Marc, Actes
Texte original
Traduction de J-P. Grivois, note à note

Traduction française interlinéaire

Traduction française de M. Seiler
Effectif instrumental
Soli : S A T B
chœur SATB
Trompette I-III, timbales, flûte traversière I/II, hautbois I/II, violon I/II, alto, Continuo
Partition complète [PDF]

Partition Piano/Voix [PDF]
Informations et discographie (en)
Informations en français (fr)

Commentaires (en)
Ascension du Christ, fresque de Giotto (1267-1337), Église de l'Arena de Padoue

Histoire et livret

Bach écrivit cette composition à l'occasion de la fête de l'Ascension et l'aurait dirigée le . Pour cette destination liturgique, trois autres cantates ont franchi le seuil de la postérité : les BWV 37, 43 et 128. La genèse de cette œuvre est toujours sujette à interrogations. Il la désigna lui-même « Oratorium In Festo Ascensionis » (Oratorio pour la fête de l'Ascension).

Contrairement aux autres oratorios de Bach basés sur la narration biblique, le texte de l’Oratorio de l'Ascension est issu de différentes sources : le premier récitatif de l'Évangéliste, (deuxième mouvement), provient de Luc 24:50–51, le deuxième, (cinquième mouvement), de Act. 1:9 et Marc 16:19, le troisième, (septième mouvement), de Act. 1:10–11 et le dernier, (neuvième mouvement), de Luc 24:52a, Act. 1:12 et Luc 24:52b. Les paroles de la Bible sont rapportées par le ténor en tant qu'Évangéliste. Dans le troisième récitatif le ténor et la basse chantent tous deux un arioso[1].

Les textes additionnels aux sources bibliques et aux chorals sont de Johann Rist, de Gottfried Wilhelm Sacer et probablement de Picander qui avait déjà travaillé sur l'Oratorio de Noël auparavant.

Structure et instrumentation

L'oratorio est écrit pour quatre solistes, (soprano, alto, ténor, basse), chœur à quatre voix, trois trompettes, timbales, deux flûtes traversières, deux hautbois, deux violon, alto et basse continue.

Il y a 11 mouvements, les six premiers devant être joués avant le sermon, les cinq derniers après.

  1. chœur : Lobet Gott in seinen Reichen (Luc 1: 46-48)
  2. récitatif (ténor) (Évangéliste) : Der Herr Jesus hub seine Hände auf und segnete seine Jünger
  3. récitatif (basse) : Ach, Jesu, ist dein Abschied schon so nah?
  4. aria (alto) : Ach, bleibe doch, mein liebstes Leben
  5. récitatif (ténor) (Évangéliste) : Und ward aufgehoben zusehends und fuhr auf gen Himmel
  6. choral : Nun lieget alles unter dir
  7. récitatif (ténor, basse) : Und da sie ihm nachsahen gen Himmel fahren (Actes 1: 10-11)
  8. récitatif (alto) : Ach ja! so komme bald zurück
  9. récitatif (ténor) ( Évangéliste) : Sie aber beteten ihn an, wandten um gen Jerusalem von dem Berge
  10. aria (soprano) : Jesu, deine Gnadenblicke
  11. choral : Wenn soll es doch geschehen

Musique

Le chœur d'ouverture solennel et festif est basé sur la cantate (perdue) Froher Tag, verlangte Stunden, BWV Anh. 18. Les récitatifs pour basse et alto sont accompagnés par les flûtes dans un recitativo accompagnato (récitatif accompagné). Les arias pour alto et soprano sont toutes deux basées sur la cantate de mariage Auf, süß entzückende Gewalt, écrite en 1725 sur des paroles de Johann Christoph Gottsched. Bach réutilisera à peu de chose près l'aria de l'alto (Ach, bleibe doch, mein liebstes Leben) pour l’Agnus Dei de sa Messe en si mineur. L'aria pour soprano est une des rares pièces de son œuvre sans basse continue. Les deux flûtes à l'unisson, le hautbois et les cordes sont constitués en trio, avant de devenir un quatuor quand la chanteuse intervient. Cette absence de basse a probablement pour objectif de donner à la musique un aspect « céleste » et sans pesanteur terrestre (« Erdenschwere »). Les paroles originales de la cantate de mariage évoquaient l’« Unschuld » (l'innocence). Le premier choral, clôturant la première partie (le quatrième verset de Du Lebensfürst, Herr Jesu Christ de Johann Rist), est une modeste harmonisation à quatre voix de ce cantique liturgique luthérien, alors que le choral final, le septième verset de Gott fähret auf gen Himmel de Gottfried Wilhelm Sacer, est inséré dans une polyphonie instrumentale concertante. Semblable au choral final Nun seid ihr wohl gerochen de la sixième partie de l'Oratorio de Noël écrit six mois auparavant, la mélodie de choral, en mode mineur, apparaît dans le contexte triomphant d'un mode majeur développé par les instruments[1].

Sources

Notes et références

  1. Alfred Dürr: Johann Sebastian Bach: Die Kantaten. Bärenreiter, Kassel 1999, (ISBN 3-7618-1476-3)

Voir aussi

Liens externes

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