Cobra royal

Ophiophagus hannah

Ophiophagus hannah
Cobra royal
Classification selon ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Elapidae

Genre

Ophiophagus
Günther, 1864

Espèce

Ophiophagus hannah
(Cantor, 1836)

Synonymes

  • Hamadryas hannah Cantor, 1836
  • Naja bungarus Schlegel, 1837
  • Hamadryas ophiophagus Cantor, 1838
  • Naja vittata Elliott, 1840
  • Hamadryas elaps Günther, 1858
  • Naja ingens Van Hasselt, 1882
  • Dendraspis hannah borneensis Deraniyagala, 1960
  • Dendraspis hannah bungarus Deraniyagala, 1960
  • Dendraspis hannah elaps Deraniyagala, 1960
  • Dendraspis hannah sinensis Deraniyagala, 1960
  • Dendraspis hannah vittata Deraniyagala, 1960
  • Dendraspis hannah brunnea Deraniyagala, 1961
  • Dendraspis hannah nordicus Deraniyagala, 1961

Statut de conservation UICN


VU A2acd : Vulnérable

Statut CITES

Annexe II , Rév. du 18/01/1990

Ophiophagus hannah, le Cobra royal[1], unique représentant du genre Ophiophagus, est une espèce de serpents de la famille des Elapidae[2].

Étymologie

Le nom de genre, Ophiophagus, vient du grec ophis, « serpent », et phagein, « manger ». Le nom spécifique, hannah, dérive du nom des nymphes arboricoles dans la mythologie grecque[2].

Répartition

Aire de répartition d'Ophiophagus hannah.

Cette espèce se rencontre[2] :

Habitat

Le cobra royal vit dans les forêts tropicales les plus impénétrables et aussi dans les accessibles parcs et jardins. Il est présent jusqu'à 2 000 m d'altitude.

Description

Cobra royal mâle adulte
Cobra royal, parc national de Kaeng Krachan, Thaïlande

Le cobra royal, le plus long serpent venimeux du monde, a une taille comprise entre 3 et 4 mètres ; les plus grands individus peuvent atteindre les 5,5 m, avec une longueur maximale connue de 5,71 m, attribuée à un spécimen du zoo de Londres[3].

Lorsqu'il se sent menacé, il adopte une posture d'intimidation caractéristique en dressant jusqu'à un tiers de la longueur de son corps (entre 1 et 1,8 m au-dessus du sol) tout en déployant son capuchon puis il siffle et souffle de manière terrifiante[4] : il peut attaquer et même, contrairement au naja, poursuivre sa proie dans cette impressionnante position dressée[5] ; toutefois généralement il évite les confrontations et cherche plutôt à s'enfuir ou à se cacher.

Contrairement à la plupart des autres espèces de serpents, le mâle est plus long et plus lourd que la femelle[6].

Son poids peut atteindre 15 kg. Sa peau est noire, verdâtre ou brune, souvent avec des bandes transversales blanches ou jaunes ; lorsque le serpent est encore jeune, ces lignes sont plus distinctes.

Le cobra royal peut vivre 20 années.

L'espèce est considérée comme vulnérable selon la liste rouge de l'UICN à cause du déclin constaté de ses populations[7].

Les soldats grecs et macédoniens d'Alexandre le Grand mentionnent des rencontres avec un énorme serpent qui pouvait accomplir ces prouesses, et seul le cobra royal correspond à une telle description.[réf. souhaitée]

Chasse et régime alimentaire

Cobra royal tuant un python réticulé

Comme l'indique son nom générique (Ophiophagus), le cobra royal est un ophiophage. Sa nourriture se compose apparemment exclusivement de serpents et de lézards, venimeux ou non. Il se nourrit notamment des couleuvres (notamment les espèces du genre Ptyas), des serpent-coraux asiatiques, des bungares, des pythons[8],[9],[10].

Il présente également des mœurs cannibales à l'occasion.

De plus d'autres petits vertébrés figurent occasionnellement parmi son régime alimentaire comme des lézards (varans, geckos…) et de petits mammifères.

Selon les auteurs, le Cobra royal est décrit soit comme diurne, soit comme nocturne ou à la fois diurne et nocturne[9],[10]. C'est un bon nageur.

Venin

Homme tenant un cobra royal

La dose létale 50 (DL50) du cobra royal est de 1,31 mg/kg en intraveineuse, ce qui fait de son venin l'un des moins toxiques de tous les élapidés, cependant la grande quantité de venin injecté rend la morsure de cette espèce extrêmement dangereuse. On impute toutefois à ce serpent bien moins d'accidents qu'au Cobra indien ou même aux vipéridés du genre Daboia et Echis, responsables de la grande majorité des envenimations en Asie.

Son venin contient une neurotoxine qui attaque le système nerveux de la victime et induit rapidement une vision brouillée, des vertiges et une paralysie faciale. Dans les minutes et les heures qui suivent, le système respiratoire cesse de fonctionner et la victime tombe dans un coma hypoxique. La mort s'ensuit par asphyxie.

Deux types de sérum anti-venin sont réalisés spécifiquement pour traiter les morsures de cobra royal. La Croix-Rouge de Thaïlande en produit un et le Central Research Institute en Inde produit l'autre. Les deux sont réalisés en faibles quantités et ne sont pas distribués très largement. Dans les cas d'envenimations sévères, une respiration artificielle doit être mise en œuvre.

Les cobras royaux n'ont pas de prédateurs naturels, bien que les mangoustes soient réputées pour attaquer les jeunes et voler les œufs. Cependant la plus grande menace est due à l'empiètement des hommes sur son territoire et à la perte de son habitat qui conduit à une chute du nombre de ces serpents.

Reproduction

Cobra royal.

Chose exceptionnelle chez les serpents, le couple de cobras royaux reste uni et monogame pendant toute la saison de reproduction[11]. De plus, le cobra royal, ovipare, est le seul serpent à construire un nid pour ses œufs[2]. La femelle se love autour de broussailles sèches (feuilles mortes des bambous) et en les resserrant, créant un cercle grâce à son grand corps, elle obtient un amas de branchages arrondi qui se réchauffe en se décomposant, ce qui assure aux œufs une température stable.

Elle pond entre 20 et 40 œufs au printemps[8], deux mois après l'accouplement ; les œufs mettent entre 60 et 80 jours pour éclore. Les jeunes font entre 45 et 60 cm à l'éclosion. Ils présentent des bandes blanches et noires et sont déjà venimeux. Comme les cobras royaux sont des mangeurs de serpents par instinct, la mère cobra royal quitte les jeunes peu avant leur éclosion pour éviter de les manger, essentiellement parce qu'elle n'a pas mangé depuis deux mois.

Le Cobra royal mâle garde le nid jusqu'à l'éclosion des petits, patrouillant dans une vaste zone autour du nid, ce qui constitue un comportement unique[8].

Publications originales

  • Cantor, 1836 : Sketch of undescribed hooded serpent with fangs and maxillar teeth. Asiatic Researches, Calcutta, vol. 19, p. 87-94.
  • Günther, 1864 : The reptiles of British India. p. 1-452 (texte intégral).

Notes et références

  1. Fondation Goodplanet (trad. Valérie Denot, photogr. Mark Laita), Sauvages, précieux, menacés, Éditions de La Martinière, , 192 p. (ISBN 978-2-7324-5444-3), p. Cobra royal pages 92,93, 98 et 99
  2. Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  3. Le Cobre royal sur www.viesauvage.tourpassion
  4. Marie-Paul Zierski et Philipp Röhlich, La grande encyclopédie des animaux, Terres éditions, , 320 p. (ISBN 978-2-35530-295-4), p. Cobra royal pages 109 et 110
  5. Stéphane Hergueta, Tous les reptiles du monde, Milan Jeunesse, , 94 p. (ISBN 2-7459-2178-9), p. Le cobra royal page 74
  6. http://animals.pawnation.com/difference-between-male-female-king-cobras-6998.html
  7. UICN, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  8. Animal Diversity Web, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  9. Lim Boo Liat: Venomous Land Snakes of Malaysia. In: P. Gopalakrishnakone, L. M. Chou: Snakes of Medical Importance. Venom and Toxin Research Group, National University of Singapore, 1990, S. 414.
  10. R. C. Sharma: Fauna of India and the adjacent countries - Reptilia, Volume III (Serpentes). Kolkata, 2007, (ISBN 978-81-8171-155-7), S. 309.
  11. Collectif (trad. Martine Lamy), Le règne animal, Gallimard Jeunesse, , 624 p. (ISBN 2-07-055151-2), p. Cobra royal page 393

Liens externes

  • Portail de l’herpétologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.