Opération Zitronella

L'opération Zitronella (en français opération Citronnelle), également connue sous le nom d'opération Sizilien (en français opération Sicile) était un raid allemand de huit heures sur le Spitzberg, une île norvégienne, le [2].

Opération Zitronella
Carte du Svalbard avec le Spitzberg à l'ouest en rouge
Informations générales
Date 8 septembre 1943[1]
Lieu Spitzberg, Svalbard, Norvège
Issue Victoire allemande[2]
Dommages importants à Cap Linné, Cap Heer, Barentsburg, Finneset et Longyearbyen[2]
Belligérants
Norvège Reich allemand
Commandants
Captaine Bredsdorff[2]
Lieutenant Commander Vigtel[2]
Amiral Friedrich Hüffmeier
Forces en présence
152 soldats
Artillerie côtière
Canons antiaériens[1]
2 cuirassés
9 destroyers
600 soldats[1]
Pertes
11 tués
74 prisonniers[1]
9 tués
49 blessés
3 destroyers endommagés[1]

Seconde Guerre mondiale

Coordonnées 78° 54′ nord, 18° 01′ est

Contexte

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'archipel du Svalbard a été le théâtre d'un certain nombre d'opérations militaires. En , des Britanniques, des Canadiens et des Norvégiens libres débarquent au Spitzberg pendant l'opération Gauntlet. Le but était de détruire les riches mines de charbon ainsi que les équipements et les stocks, ce dont, à juste titre, les Allemands avaient l'intention de faire usage. Aucune tentative n'a été faite pour établir une garnison à cette époque et la population civile a été évacuée. En , une force norvégienne a débarqué à Barentsburg lors de l’opération Fritham, pour établir une présence permanente dans les îles, mais cette opération a rencontré des difficultés considérables. Néanmoins, durant l'été 1943, ils étaient bien établis.

Pendant ce temps, l'Allemagne avait mis en place un certain nombre de stations météorologiques habitées dans le secteur Arctique de l'Atlantique, afin d’améliorer les prévisions météorologiques qui étaient vitales pour la guerre contre les convois alliés du Royaume-Uni à destination de l'URSS. L'une des premières stations habitées, Knospe bourgeon »), a été créée dans la partie intérieure du Krossfjorden sur l’île principale à la fin de 1941, sous le commandement de H. R. Knöspel, après l'évacuation des populations norvégiennes et russes en .

Il a été décidé d'évacuer la station météorologique Knospe au cours de l'été 1942, alors que la saison libre de glace rendait possible une attaque alliée. Le sous-marin désigné pour l'évacuation du groupe de six personnes était l’U-435 commandé par le Kapitänleutnant S. Strelow. L'évacuation a eu lieu le , sans ingérence des Alliés.

Action

En , il a été décidé par le commandement naval allemand d’attaquer et détruire les installations alliées. Une force navale a été rassemblée, comprenant les cuirassés Tirpitz (dans ce qui sera son unique action offensive), Scharnhorst et neuf destroyers (cinq destroyers de classe Narvik : Z27, Z29 et Z30, Z31, le Z33, et l’Erich Steinbrinck, le Karl Galster, le Theodor Riedel, et le Hans Lody).

Le , un bataillon de troupes allemandes a été débarqué, soutenue par l'artillerie navale, et a saisi les installations de Barentsburg et forçant la garnison norvégienne à se retirer dans l'arrière-pays. Après avoir détruit les dépôts de charbon et d'autres installations, les forces allemandes se sont volontairement retirées d'une position difficile à défendre.

Conséquences

Sous le couvert de l'attaque, la Luftwaffe installa une station météorologique sur l’île Hopen. À la fin de la guerre, les dernières troupes allemandes, hors prisonniers de guerre, à retourner dans leur pays ont été les équipes météorologiques sur place qui sont rapatriées par un cargo norvégien en aout 1945[3],[4].

Malgré le succès sur le terrain, l’opération Zitronella/Sizilien n’a eu qu‘un succès mitigé. Elle ne procurait aucun avantage durable, les Alliés ayant rapidement soulagé les hommes sur le Spitzberg et rétabli la garnison. Le , le croiseur USS Tuscaloosa arriva à Barentsburg avec des renforts[5]. L'opération est qualifée par Morison comme un geste politique visant à démontrer à Hitler que la flotte de surface avait une valeur. Il suggère que l'effort était disproportionné par rapport aux résultats et que les mêmes résultats auraient pu être obtenus plus simplement[6].

Notes et références

  1. Torkildsen 1998, p. 221
  2. Torkildsen 1998, p. 221-222
  3. (de) Andreas Umbreit, Spitsbergen, Svalbard, Franz Josef Land, & Jan Meyen. Bradt Travel Guides, 2009, p. 37 (ISBN 1-84162-240-0)
  4. Rupert Holzapfel: Deutsche Polarforschung 1940/45 (PDF; 1,7 MB). In: Polarforschung 21(2), 1951, S. 85–97.
  5. Roskill 1960[réf. incomplète]
  6. Morison 1956[réf. incomplète]

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Samuel Eliot Morison, History of United States Naval operations in World War II, vol. X : The Atlantic Battle Won, May 1943- May 1945,
  • (en) Stephen Roskill, The War at Sea 1939-1945, vol. III,
  • (no) Torbjørn Torkildsen, Svalbard : vårt nordligste Norge, Aschehoug, in cooperation with Det norske svalbardselskap, , 3e éd. (ISBN 82-03-22224-2, lire en ligne)

Liens externes

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