Olivier Lecerf

Olivier Lecerf, né le à Merville-Franceville-Plage (Calvados) et mort le à Reugny (Indre-et-Loire), est un chef d'entreprise français. Il fut le PDG du groupe de BTP Lafarge,de à .

Biographie

Famille et formation

Olivier Maurice, Marie, Guy Lecerf naît le à Merville-Franceville-Plage. Il est le fils de Maurice Lecerf, fabricant de drap, et de Colette Lecerf, née Lainée[1].

Après des études à l'école Saint-Louis-de-Gonzague, il entre à la Faculté de droit à Paris. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et du Centre d'études industrielles de l'Université de Genève[1].

Carrière

Il commence sa carrière comme attaché de direction à l'Omnium pour l'importation et l'exportation en . Il rejoint le groupe Lafarge en . En , il participe au lancement de l'activité de l'entreprise au Brésil, et développe par la suite la présence du groupe au Canada. A la fin des années 1960, Lafarge Canada est devenu le troisième producteur de ciment du pays [2]. En , Olivier Lecerf cumule les fonctions de président à Montréal et à Vancouver devient la base d'où le groupe prépare son expansion en Amérique du Nord[3].

La carrière d'Olivier Lecerf s'accélère au sein du groupe, alors dirigé par Marcel Demonque, grande figure du patronat dans la France des Trente Glorieuses[4].

PDG du groupe Lafarge

A la mort du PDG de Lafarge en , Olivier Lecerf, qui est âgé de 45 ans, prend la direction de l'entreprise[2],[5]. La multinationalisation du groupe est déjà bien amorcée : cotée à la Bourse de Londres depuis , la Société Lafarge l’est aussi un an plus tard à celles de Francfort et de Düsseldorf. La mise en place du holding traduit l’accession du groupe à ce statut de multinationale. En parallèle de son internationalisation et de son expansion à de nouveaux marchés, le groupe diversifie également ses métiers autour du ciment[6],[7].

Patron chrétien, Olivier Lecerf fait aussi figure dans les années 1980 de "jeune turc" s'étant déjà confronté à la concurrence internationale parmi les autres dirigeants français[8],[9]. Pressenti pour prendre la présidence du Conseil national du patronat français à la suite de François Ceyrac en , Olivier Lecerf refuse de se présenter[10]. Il participe à la European Round Table aux côtés d'autres industriels du continent[11].

Lorsqu'Olivier Lecerf quitte la présidence de Lafarge en , le groupe qui est devenu le n°2 mondial du ciment figure également dans le classement AT. Kearney des 56 entreprises les plus performantes du monde[12],[13]. Il est remplacé à la tête du groupe de BTP par Bertrand Collomb mais en reste le président d'honneur. Il est également membre du conseil d'administration de l'Oréal de jusqu'à , année au cours de laquelle il met fin à son propre mandat[14].

Décès

Olivier Lecerf décède le à Reugny (Indre-et-Loire) à l'âge de 77 ans[15].

Publications

  • Olivier Lecerf, Au risque de gagner. Le métier de dirigeant - Entretiens avec Philippe de Woot et Jacques Barraux, Paris, Editions De Fallois, , 249 pages p. (ISBN 978-2877061209)[16]

Vie privée

Il a épousé le Anne Bazin de Jessey. Il est père de quatre enfants[1].

Distinctions

Fondation Olivier Lecerf

Bertrand Collomb et Lafarge créent en une fondation au nom d'Olivier Lecerf à l’Académie des sciences morales et politiques[18]. Celle-ci remet chaque année un prix à un dirigeant pour récompenser son management "humaniste"[19].

Notes et références

  1. « Biographie Olivier Lecerf », sur Who's who in France (consulté le )
  2. « Olivier Lecerf », Les Echos, (lire en ligne)
  3. Léon Dubois, Lafarge Coppée, 150 ans d'industrie, Paris, Pierre Belfond, , 320 pages p. (ISBN 978-2714421463, lire en ligne)
  4. « Lafarge, deuxième cimentier mondial change de tête M. Olivier Lecerf, la succession tranquille », Le Monde, (lire en ligne)
  5. Mireille Rusinak, Les bons, les brutes et les autres. Les grands patrons : comment ils ont pris le pouvoir et comment ils l'ont gardé, Paris, Éditions Belfond, , 320 p. (ISBN 9782714422743, lire en ligne), p. Chapitre 2 : En tandem, ou en famille
  6. « Les ambitions de Lafarge », Le Monde, (lire en ligne)
  7. Dominique Barjot, « Lafarge : l'ascension d'une multinationale à la française (1833-2005) », Relations Internationales, (lire en ligne)
  8. Arthur Nazaret, « Lafarge : la chrétienté est-elle le ciment du recrutement ? », Le Nouvel Obs, (lire en ligne)
  9. Maria Green Cowles, « L’ERT (European Round Table of Industrialists) : les grands industriels et la promotion du grand marché européen », Milieux économiques et intégration européenne au XXe siècle, , p. 233-240 (lire en ligne)
  10. Benoit Collombat (dir.), David Servenay (dir.), Frédéric Charpier, Martine Orange et Erwan Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, Paris, La Découverte, 792 pages p. (lire en ligne)
  11. « Dessous de table », L'Humanité, (lire en ligne)
  12. Favilla, « Olivier Lecerf », Les Echos, (lire en ligne)
  13. « Lafarge Coppée devient le numéro deux mondial du ciment », Le Monde, (lire en ligne)
  14. « L'Oreal : suppression du droit de vote double », Boursier, (lire en ligne)
  15. « Disparition Olivier Lecerf, président d’honneur du groupe Lafarge », Le Moniteur, (lire en ligne)
  16. Andrée Muller, « Au risque de gagner. Le métier de dirigeant », L'Express, (lire en ligne)
  17. « Légion d'honneur », Le Monde, (lire en ligne)
  18. « Le Prix et la Fondation Olivier Lecerf, présentés par Bertrand Collomb », sur Canal Académie (consulté le )
  19. « Germe reçoit le prix Olivier Lecerf du management humaniste », Focus RH, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Mireille Rusinak, Les bons, les brutes et les autres. Les grands patrons : comment ils ont pris le pouvoir et comment ils l'ont gardé, Paris, Éditions Belfond, , 320 p. (ISBN 9782714422743, lire en ligne), p. Chapitre 2 : En tandem, ou en famille
  • Léon Dubois, Lafarge Coppée, 150 ans d'industrie, Paris, Pierre Belfond, , 320 pages p. (ISBN 978-2714421463, lire en ligne)

Liens externes

Articles connexes

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