Olivier Le Daim

Olivier Le Daim, né vers 1428 et mort en 1484, est un des principaux conseillers du roi de France Louis XI.

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Biographie

Origine

D'origine modeste, Olivier de Neckere est le fils d'un barbier gantois établi à Thielt. Comme Necker signifie « le génie malfaisant des eaux » ou « le mauvais esprit » en flamand, on lui donna le surnom d'Olivier le Mauvais. C'est sous ce nom qu'on le rencontre pour la première fois dans un registre de comptes en 1461[1]. En , Louis XI anoblit son serviteur, lui accole le surnom de « le Dain » et interdit qu'on l'appelle « le Mauvais »[2]. Il reçut parfois aussi le surnom de le Diable.

Au service du roi de France

En 1457, fuyant le royaume de France, le dauphin Louis fait un séjour dans la ville de Thielt en Flandre, où il loge dans l'hôtellerie voisine de la maison des De Neckere. Il s'attache alors le jeune homme et en fait son barbier et valet de chambre. Lorsqu'en 1461, Louis revient en France pour monter sur le trône, celui-ci l'accompagne.

Pour récompense des services rendus en 1474, Louis XI par une même ordonnance change le nom de son valet en Le Daim, l'anoblit — il devient alors gentilhomme de la chambre du roi — et le fait comte de Meulan. Il devient propriétaire du château de Vaux-sur-Seine. Il fut également châtelain du Saussay à Ballancourt-sur-Essonne, seigneur de Villiers-le-Châtel à Cerny et de Vayres[3], et de Pont-Saint-Pierre, Noyon-sur-Andelle et Radepont en Vexin normand.

En 1476, il le nomme capitaine du château de Loches — qui sert de prison royale — et gouverneur de Saint-Quentin.

Olivier le Daim devient bientôt puissant et ne tarde pas à se faire des ennemis. En 1477, il parvient à s'emparer de la ville de Tournai au profit du roi de France[4].

Condamnation et exécution

À la mort du roi, en août 1483, ses adversaires le font incarcérer à la Conciergerie avec un autre favori, Jean de Doyat, qui ne sera condamné qu'à l'essorillement[5]. Le Daim est aussitôt mis en accusation dans plusieurs affaires : vols, meurtres, emprisonnements arbitraires, etc. Condamné à mort, il est pendu au gibet de Montfaucon le . Dans l'œuvre de Victor Hugo, le roi Charles VIII lui accorde, deux jours après sa mort, la grâce d'être enterré à Saint-Laurent au lieu de la cave de Montfaucon où sont habituellement entassées les dépouilles des pendus[6].

Olivier Le Daim en littérature

Louis XI et Olivier le Daim, gravure d'Auguste Hadamard, 1862.

La littérature a conservé de lui l'image de l'âme damnée du roi, notamment dans les œuvres suivantes :

Notes et références

  1. Boudet 1986 : Médiévales, p. 5-6.
  2. Picot 1877, p. 486, n. 1.
  3. « Le bailliage de La Ferté-Alais au milieu du XVIe siècle : Vayres-sur-Essonne, p. 6 », sur Paris et l'Ile-de-France au temps des paysans, par Jean Jacquart, Editions de la Sorbonne, 1990
  4. Alexandre-Guillaume Chotin, Histoire de Tournai et du Tournésis, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, tome II, 1840, p. 54
  5. J. A. Piganiol de la Force, Description historique de la ville de Paris, t. IV, p. 87, Les Libraires associés, Paris, 1765.
  6. Notre-Dame de Paris - Livre onzième - Chapitre V

Bibliographie

  • Jean-Patrice Boudet, « Genèse et efficacité du mythe d'Olivier le Daim », Médiévales, no 10 « Moyen Âge et histoire politique », , p. 5-16 (lire en ligne).
  • Jean-Patrice Boudet, « Faveur, pouvoirs et solidarités sous le règne de Louis XI : Olivier Le Daim et son entourage », Journal des savants, no 4, , p. 219-257 (lire en ligne).
  • Paul Murray Kendall (trad. Éric Diacon), Louis XI : « l'universelle araigne » [« Louis XI : The Universal Spider »], Paris, Fayard, , XXVIII-584 p. (ISBN 2-213-00038-7, présentation en ligne).
    Réédition : Paul Murray Kendall (trad. de l'anglais par Éric Diacon), Louis XI : l'universelle araigne [« Louis XI: The Universal Spider »], Paris, Pluriel, coll. « Pluriel », , 702 p., poche (ISBN 978-2-8185-0428-4).
  • Georges Picot, « Procès d'Olivier le Dain », Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques (Institut de France), Paris, Alphonse Picard, t. 108, , p. 485-537 (lire en ligne).

Liens externes

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