Olivier Ertzscheid

Olivier Ertzscheid, né en 1972, est un chercheur français en sciences de l'information et de la communication, qui enseigne en tant que maître de conférences à l'université de Nantes et à l'Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon. Il s'intéresse principalement à l'évolution des dispositifs et des usages numériques, en particulier dans le domaine de la culture, des métiers du livre et de la documentation. Il publie régulièrement dans les médias qui traitent de ces questions (OWNI, rubrique « Écrans » de Libération, etc.), ainsi que sur son blog.

Olivier Ertzscheid
Biographie
Naissance (48-49 ans)
Nationalité  Français
Thématique
Titres maître de conférences
Profession Enseignant-chercheur
Travaux
  • Qu'est-ce que l'identité numérique ?, Identité numérique et e-réputation (2013)
  • Identité numérique et e-réputation, (2011)
Intérêts sciences de l'information et de la communication
Données clés

Activités de recherche

En tant que chercheur en sciences de l'information et de la communication, Olivier Ertzscheid s'intéresse plus particulièrement aux effets du numérique sur l'écosystème documentaire, depuis la transformation des bibliothèques aux nouvelles pratiques de lecture-écriture, en passant par l'évolution des logiques et des outils d'indexation. Dans cette perspective, il porte une attention soutenue aux choix techniques et stratégiques des grands acteurs du Web, tels que Google, Facebook ou Apple, dont il examine l'emprise croissante sur l'ancienne culture du livre comme sur les nouveaux usagers.

Dans l'article « L’homme est un document comme les autres : du World Wide Web au World Life Web », publié en 2009 dans la revue Hermès[1], Olivier Ertzscheid développe l’idée qu’avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, l’identité de l'individu fonctionne désormais comme un document : c'est un ensemble de données qu’on indexe, qu’on agrège et qu’on relie. Dans le même esprit, il a écrit de nombreux articles ou billets de blog sur les multiples dispositifs qui visent à capter ou à automatiser les comportements de l'utilisateur connecté.

S'il en dénonce les dangers potentiels[2], Olivier Ertzscheid n'est cependant pas un adversaire du Web. Il s'efforce au contraire de promouvoir une formation à la culture numérique, considérant Internet comme un média de publication que les élèves et étudiants doivent apprendre à utiliser[3].

C'est enfin un ardent défenseur des biens communs numériques, de l'open access et du domaine public.

Présence médiatique

Pour la sortie de son livre Qu'est-ce que l'identité numérique ?[4] en 2013, Olivier Ertzscheid a débattu avec l'Atelier des médias[5].

Dans une interview pour Le Figaro en 2010, Olivier Ertzscheid réagit sur la polémique du livre numérique[6] et le projet Google Books. Pour lui, les États européens ont pris du retard dans la numérisation des livres. Il critique Europeana  projet de bibliothèque numérique de la Commission européenne datant de 2008  qu'il juge « invisible aux yeux des internautes » contrairement à Google Books[7].

En 2008, Olivier Ertzscheid estime que les élèves « utilisent Google de manière trop exclusive et à seulement 10 % de ses possibilités réelles. C'est-à-dire qu'ils se contentent du moteur web Google sans s'attarder sur d'autres services tout aussi intéressants (recherche d'images et surtout actualités) ni sur les options de recherche avancées »[8]. Dans cet entretien avec Libération, il ajoute que la plupart des internautes n'utilisent pas les outils comme Google et Wikipédia au maximum de leurs possibilités.

L'« affaire » refdoc

En 2012, Olivier Ertzscheid a participé activement à une pétition de chercheurs contre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le sujet de cette controverse était l'accès payant aux articles de chercheurs qui pouvaient, par ailleurs, se trouver gratuitement sur la Toile. De plus, le droit d'auteur n'était pas respecté par le CNRS. Les auteurs ne touchaient rien de ces ventes. Comme une journaliste précise, « Olivier Ertzscheid milite pour que ses productions soient disponibles gratuitement sur son blog ou sur des plateformes d’archives ouvertes. Il insiste pour que ses contrats d’édition comportent “une clause permettant de déposer une version numérique dans des sites d’archives ouvertes, sans aucun délai d’embargo”[9]. »

Publications

  • Olivier Ertzscheid et Gabriel Gallezot, « Chercher faux et trouver juste : Serendipité et recherche d’information », Colloque bilatéral franco-roumain, CIFSIC Université de Bucarest, (lire en ligne, consulté le ).
  • Olivier Ertzscheid, Créer, trouver et exploiter les blogs, Paris, ADBS éd, coll. « L'essentiel sur... », , 64 p. (ISBN 978-2-84365-102-1, notice BnF no FRBNF41276891).
  • Olivier Ertzscheid, Identité numérique et e-réputation,  éd. IUT de la Roche-sur-Yon, (ISBN 978-2915760033).
  • Olivier Ertzscheid, Qu'est-ce que l'identité numérique ? : enjeux, outils, méthodologies, Marseille, OpenEdition press, coll. « Encyclopédie numérique », , 72 p. (ISBN 978-2-8218-1337-3, notice BnF no FRBNF43694476).
  • avec Gabriel Gallezot et Brigitte Simonnot, À la recherche de la ”mémoire” du web : sédiments, traces et temporalités des documents en ligne, dans Christine Barats (Dir.), Manuel d'analyse du Web en sciences humaines et sociales, Paris, Armand Colin, coll. « Collection U », , 258 p. (ISBN 978-2-200-28627-9 et 2-200-28627-9, OCLC 829994941, notice BnF no FRBNF43534263, lire en ligne), p. 53–68
  • Olivier Ertzscheid, Les classiques connectés, Montpellier, Éditions Publie.net, , 202 p. (ISBN 978-2-37177-473-5, notice BnF no FRBNF45176508).
  • Olivier Ertzscheid, L'appétit des géants : pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes, Caen, C&F éditions, coll. « Blogollection », , 382 p. (ISBN 978-2-915825-70-1, notice BnF no FRBNF45280866).
  • Olivier Ertzscheid, Le monde selon Zuckerberg : portraits et préjudices, Caen, C&F éditions, coll. « Interventions », , 112 p. (ISBN 978-2-37662-013-6).

Notes et références

  1. Olivier Ertzscheid, « L'homme, un document comme les autres », Hermès, no 53, , p. 33-40. (ISSN 0767-9513, lire en ligne)
  2. Olivier Ertzscheid, « Le Web 4.0 sera celui du génome, et y a de quoi flipper », L'Obs avec Rue89, (lire en ligne).
  3. Olivier Ertzscheid, « Et si on enseignait vraiment le numérique ? », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Compte-rendu sur l'ouvrage par Benjamin Caraco, « Olivier Ertzscheid, Qu'est-ce que l'identité numérique ? Enjeux, outils, méthodologies », Le Bulletin des bibliothèques, no 2, , p. 192-193. (lire en ligne [PDF]).
  5. Ziad Maalouf, « Qu'est que l'identité numérique ? Entretien avec Olivier Ertzscheid », sur atelier.rfi.fr, (consulté le )
  6. Propos recueillis par Aurélie Mongour et Emilie Besse, « Google et la numérisation : avis croisés », sur evene.lefigaro.fr, (consulté le )
  7. Il est également interrogé dans Télérama sur le sujet : écouter l'entretien audio du 28 novembre 2008.
  8. Astrid Girardeau, « Wikipédia est un “projet” encyclopédique et un bien commun de l'humanité », sur ecrans.liberation.fr, (consulté le )
  9. Aurélie Champagne, « Le cnrs, “pignouf” qui pille les chercheurs ? », sur rue89.nouvelobs.com, (consulté le )

Liens externes

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