Observatoire du Vatican

L’Observatoire astronomique du Vatican (en italien : Specola vaticana) est l'institution scientifique du Saint-Siège confiée aux jésuites. Elle a pour vocation la recherche en astronomie mais aussi un rôle éducatif.

À l'origine, l'observatoire a pour vocation d'apporter les corrections nécessaires au calendrier. Il était situé à la Tour des vents à proximité du couloir du Musée du Vatican : en effet, cette tour, bâtie d'après les plans du frère dominicain, l’astronome Ignazio Danti, professeur à l’Université de Bologne, est traversée par le méridien qui indiquait au pape Grégoire XIII le jour de l’équinoxe de printemps nécessaire à la fixation exacte de la date de Pâques (temps pascal[1]). L'observatoire est ensuite déplacé à l'Université pontificale grégorienne de Rome.

L'observatoire se trouvant à la résidence d'été du pape à Castel Gandolfo dans les Monts Albains, près de Rome (Italie) est complété, sans être remplacé, par un second observatoire situé dans l'enceinte de l'Observatoire international du Mont Graham en Arizona (États-Unis), où se font désormais les observations et recherches demandant des instruments techniquement plus avancés[2].

Éléments d'histoire

En 1578, le pape Grégoire XIII confie aux Jésuites astronomes et mathématiciens du Collège romain, la tâche de préparer la réforme de l'ancien calendrier (1582). Le premier observatoire astronomique est créé dans la Tour des vents du Vatican, en vue de fonder cette réforme sur de solides observations du mouvement des astres. Le calendrier grégorien, promulgué en 1582 par le pape Grégoire XIII, a été développé par le jésuite mathématicien Christopher Clavius à partir des données astronomiques. Cet observatoire au Vatican est en activité jusqu'à la mort du directeur, Mgr Gilii, en 1821, puis il est fermé. Ses instruments ont été transférés à l'Observatoire du Collège. Une troisième installation a lieu à l'Observatoire du Capitole, entre 1827 et 1870.

En 1850, Angelo Secchi, alors directeur de l'observatoire du Vatican, fait construire un nouvel instrument d'observation astronomique sur le toit de l'église Saint-Ignace-de-Loyola. Toutefois, lorsque le père Secchi meurt en 1878, il existe de graves tensions entre le Saint-Siège et le gouvernement italien : en effet l'armée du Royaume d'Italie confisque l'observatoire du collège romain ; afin d'établir la carte du ciel, le pape crée l'observatoire du Vatican[3]. Toutefois, l'observatoire, au sein de l'université, est maintenu et rebaptisé Regio Osservatorio al Collegio Romano (« Observatoire Royal du Collège romain ») ; il reste en service jusqu'en 1923. Puis il est rouvert dans les années 1930, époque à laquelle la fumée et les lueurs du ciel de la ville rendent impossibles les observations utiles à Rome[2].

L'Observatoire déménage à Castel Gandolfo, à 25 kilomètres au sud-est de Rome. En 1961, les mêmes problèmes apparaissent désormais à Castel Gandolfo.

Observatoire du Vatican au sein de l'Observatoire international du Mont Graham

L'Observatoire fonde le Vatican Observatory Research Group (VORG), avec des bureaux à l'Observatoire Steward de l'Université de l'Arizona de Tucson[2].

En 1993, l'observatoire du Vatican, par l'intermédiaire du VORG installe son télescope, le Vatican Advanced Technology Telescope sur le Mont Graham au sein de l'Observatoire international du Mont Graham.

Le siège de l'Observatoire est maintenu à Castel Gandolfo, une dépendance du Vatican. Au début de 2008, le Vatican annonce que, dans le cadre d'un réaménagement du palais pontifical, la résidence jésuite est transférée dans un ancien couvent à proximité du palais, tandis que son ancien espace serait utilisé pour fournir plus de place pour la réception de visiteurs diplomatiques. Le personnel de l'Observatoire a salué l'initiative, la structure architecturale du château convenant mal à une utilisation moderne et scientifique de l'Observatoire. Les activités de recherche de l'observatoire se poursuivent en Arizona.

Les membres astronomes du clergé y travaillent et participent aux recherches conjointement avec les scientifiques laïcs. L'observatoire est membre de l’Union astronomique internationale (IAU) et du Centre international d’astrophysique relativiste (ICRA).

Le directeur actuel de l'observatoire, Guy Consolmagno, a succédé en 2015[4] à José Gabriel Funes, comme lui prêtre jésuite et astronome. De nombreux chercheurs ont travaillé à l'observatoire. En 2008 le Prix Templeton a été attribué au cosmologue Michał Heller, un des adjoints scientifiques de l'observatoire. En 2010, le Prix George Van Biesbroeck a été attribué à l'ancien directeur de l'observatoire, le jésuite américain, George Coyne[5].

Références

  1. L'observatoire du Vatican (site du Vatican)
  2. (en) George Johnson, « Vatican’s Celestial Eye, Seeking Not Angels but Data », The New York Times, (lire en ligne)
  3. La Carte du Ciel : Histoire et actualité d'un projet scientifique international de Jérôme Lamy
  4. Bolletino Quotidiano, Rinunce e nomine, 18.09.2015
  5. (en) Dennis Sadowski, « American Astronomical Society honors former Vatican Observatory head », Catholic News Service, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Sabino Maffeo, The Vatican Observatory, in the service of nine Popes, Rome, Vatican observatory publications,

Articles connexes

Liens externes

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