Observatoire de Haute-Provence

L'observatoire de Haute-Provence (OHP) est un observatoire astronomique situé à Saint-Michel-l'Observatoire, près de Forcalquier et Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence (France). Depuis le , il est inscrit aux titres des monuments historiques[1].

Histoire

L'implantation de l'observatoire s'explique par la pureté de l'atmosphère du pays de Forcalquier. Si la qualité des images de l'observatoire de Haute-Provence n'est pas excellente, le nombre de nuits utilisables pour la photométrie s'avère exceptionnel.

À la suite de la création du Centre national de la recherche scientifique par le gouvernement du Front populaire, la décision de construire un tel observatoire fut prise durant l'été 1936 et le choix du site fut fait le par un comité scientifique dirigé par Jean Perrin. Les travaux débutèrent en 1937 près du village de Saint-Michel. Mais le début de la Seconde Guerre mondiale a ralenti considérablement l'avancement du projet. Les ouvriers locaux construisirent un mur bas à travers la colline, sans réelle fonction autre que celle d'empêcher les sangliers d'entrer sur le site. Le but de cette manœuvre était de les préserver du Service du travail obligatoire STO édicté par le gouvernement de Vichy, au bénéfice de l'Allemagne, pour qu'ils restent dans leur village pendant la durée de la guerre.

Le premier télescope sur les lieux est le 80 cm (diamètre du miroir primaire) déjà sur place en 1932 pour tester la qualité du site. Il est installé sur l'observatoire officiel en 1945. Sa particularité est son absence de système de pointage assisté par informatique. Il doit être positionné manuellement, y compris pour les grandes amplitudes de mouvements, ce qui l'apparente au maniement d'une bôme de mât de voilier. Pour ces raisons, il est souvent destiné aux étudiants faisant un stage d'astronomie l'été ou remplaçant les techniciens de coupole prenant leurs congés.

Ce n'est qu'en 1958 qu'est entré en service le premier grand télescope, celui de 1,93 m, précédant celui de 1,52 m en 1967.

L'observatoire resta longtemps le plus important d'Europe. La situation a depuis bien évolué et les plus importants ensembles d'équipements astronomiques dans le monde se sont installés à haute altitude et, notamment, dans les environs de la Cordillère des Andes, en Amérique latine. La plus grande hauteur géographique permet d'obtenir une turbulence atmosphérique plus faible (le seeing), offrant des images plus nettes. Le plus faible diamètre (relatif) des instruments de l'observatoire permet, cependant, d'étudier les objets en spectroscopie et en photométrie. Les observations sont possibles pendant un nombre très important de nuits tout au long de l'année, la présence du mistral nettoyant le ciel nocturne très rapidement.

C'est à l'observatoire de Haute-Provence que la première planète extrasolaire (ou exoplanète) autour d'une étoile de la séquence principale, 51 Pegasi b, fut découverte en 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz avec le spectrographe ÉLODIE du télescope de 1,93 m. Depuis 2006, l'instrument SOPHIE (spectromètre de haute précision) a pris la relève ; c'est cet instrument qui assure le suivi des observations faites par le satellite spécialisé français CoRoT. Cet instrument a permis la confirmation de l'existence de la planète Kepler-88b, autour de l'étoile Kepler-88, en [2].

Le , l'observatoire et les lunettes jumelles du petit prisme objectif, l'observatoire et le télescope du grand prisme objectif, l'observatoire et le télescope Schmidt ont fait l'objet d'une inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[3]

Activités de recherches annexes

L’observatoire de Haute-Provence possède aussi une station importante d'étude de l'atmosphère à l'aide d'instruments LIDAR, de spectromètre ou de ballons stratosphériques. Plusieurs réseaux internationaux de mesure des paramètres de l'atmosphère y sont représentés comme le NDACC (Network for the Detection of Atmospheric Composition Changes), PHOTON/AERONET (surveillance des aérosols) ou PAES (Pollution à l'échelle synoptique).

Depuis 2009, le CNRS (départements INEE et INSU) a financé l'installation d'une plateforme d'étude du chêne pubescent (Quercus Pubescens), l'Oak Observatory at OHP (O3HP).

Ainsi, au fil des ans, l'endroit est devenu un lieu d'observation pour les Sciences de la Planète et de l'Univers.

L'observatoire de Haute-Provence est une unité de service et de recherche du CNRS (INSU) qui est fédérée avec le laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM) au sein de l'observatoire astronomique de Marseille-Provence depuis le . Il est aussi conventionné avec l'Institut Pierre Simon Laplace pour les recherches en physique de l'atmosphère, et fait partie de la fédération de recherches Écologie Risque et Environnement ECCOREV pour la partie environnementale.

Centre d'astronomie associé

La construction d'un planétarium au centre d'astronomie, à proximité de l'observatoire, a débuté en 2020. Celui-ci devrait compter environ 80 places. C'est un des lieux les plus visités de la région de Forcalquier. En été, des expositions grand public y sont présentées.

Direction

Les personnalités suivantes se sont succédé à la direction de l’établissement :

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Dufay, L’Observatoire de Haute Provence, CNRS, 1946
  • Jean-Marie Homet, l'Observatoire de Haute Provence, Édisud, 1995

Articles connexes

Liens externes

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