Obi Emelonye

Obi Emelonye est un réalisateur et producteur nigerians, né le à Port Harcourt. Il est connu pour avoir réalisé plusieurs films à succès de Nollywood, ces dernières années, et pour participer à une professionnalisation accrue de ce cinéma.

Biographie

Après un diplôme des arts du théâtre de l'Université du Nigeria et des études de droit finalisées au Royaume-Uni, il exerce comme avocat[1], puis se tourne vers la réalisation de films. Bien que vivant au Royaume-Uni depuis le milieu des années 1990, installé à Chelsea avec sa femme et ses trois enfants, il s'attache à trouver une identité cinématographique africaine[2], des codes qui soient compréhensibles de la population nigeriane et de la diaspora, et un mode de narration africain[3].

Un de ses premiers succès en Afrique est Mirror Boy, tourné en Gambie et au Royaume-Uni, avec l'actrice Genevieve Nnaji[4]. L'année suivante, le film Dernier Vol pour Abuja (Last Flight to Abuja), avec l'actrice Omotola Jalade Ekeinde[5], est la première réalisation nigériane à générer un chiffre d'affaires supérieur aux films américains au Nigeria, films qu'il a devancé au box-office. Ce film s'appuie sur ses propres expériences de trajet en avion en Afrique. La date de sortie de ce film, en , a coïncidé, de façon imprévue, avec le crash du vol 992 de Dana Air dans la banlieue de Lagos, faisant 163 personnes, mais les familles des victimes l'auraient encouragé à ne pas reporter cette sortie, souhaitant avant tout que les conditions d'une meilleure sécurité aérienne soient débattues[6],[7].

Il réalise ensuite Oni Ozy, puis Thy Will Be Done, avec deux actrices bien connues en Afrique, Mercy Johnson et Mary Njoku. Les situations, l'intrigue, et les choix de mise en scène de ces films s'adressent au public africain : « Nous devons garder notre audience », explique-t-il, « Le Nigeria compte 170 millions de personnes. L’Afrique, un milliard. » Mais Thy Will Be Done est présenté en avant-première à Londres, Obi Emelonye n'oubliant ni la diaspora nigériane au Royaume-Uni, ni les sociétés susceptibles de financer ses réalisations : « On a besoin de financement extérieurs. En projetant ce film ici, on montre aux sponsors anglais qu’il y a de l’avenir dans l’industrie du film en Afrique. Il y a 5 millions de Nigérians immigrés dans ce pays. Même si 1% d’entre eux voient notre film, il sera en tête du box office. »[3].

Il travaille également pour la télévision nigériane, avec notamment en 2015 Love Struck et The Calabash, une série d'une centaine d'épisodes[1].

Filmographie

An Film Rôle
Réalisateur Scénariste Producteur Dir. artistique Dir. Casting Dir. musicale
2004 Echoes of War  Oui
2006 The London Successor  Oui  Oui
2006 Lucky Joe  Oui  Oui
2008 The Asylum  Oui
2009 Quiet Storm  Oui  Oui
2011 The Mirror boy  Oui  Oui  Oui  Oui
2012 Dernier Vol pour Abuja (Last Flight to Abuja)  Oui  Oui  Oui  Oui  Oui
2013 Ony Ozi  Oui  Oui  Oui
2015 Thy Will Be Done  Oui  Oui  Oui
2015 Love Struck (Tv)  Oui  Oui
2015 The Calabash (Tv)  Oui  Oui

Notes et références

Notes

    Références

    1. Oladipo 2014, BBC.
    2. Biographie sur le site Africultures
    3. Bouillon 2015, Le Monde.
    4. Njoku 2011, The Vanguard (Nigeria).
    5. Vanguard 2013, Courrier International.
    6. Mark 2014, Courrier International.
    7. André 2015, Africa Tech.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Benjamin Njoku, « My Mirror Boy story, by Obi Emelonye », Vanguard (Nigeria), (lire en ligne).
    • (en) Petr Szczepanik et Patrick Vonderau, Behind the Screen : Inside European Production Cultures, Palgrave Macmillan, , 276 p. (lire en ligne), p. 177, 179-180.
    • Rédaction Vanguard, « Cinéma. Omosexy, reine de Nollywood », Courrier International, traduit du Vanguard, (lire en ligne).
    • Monika Mark, « Cinéma. Une catastrophe qui fait recette », Courrier International, traduit du Guardian, (lire en ligne).
    • (en) Tomi Oladipo, « 'Nigeria's Netflix' takes Nollywood to a global audience », BBC News, (lire en ligne).
    • Sophie Bouillon, « Londres, une première marche pour Nollywood », Le Monde, (lire en ligne).
    • Sophie Bouillon, « Nollywood sur un boulevard », Libération, (lire en ligne).
    • Peggy André, « Nollywood donne un sens à la vie des nigérians – Obi Emelonye, réalisateur », Africa Tech, (lire en ligne).

    Liens externes

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