Notre-Dame d'Étang

Notre-Dame d'Étang est une statuette de Vierge à l’enfant en pierre, du XIe siècle ou du XIIe siècle, conservée à l’église de Velars-sur-Ouche. Elle ne doit pas être confondue avec le monument à Notre-Dame d'Étang, qui se situe près de Velars-sur-Ouche, sur la montagne d'Étang, en Côte-d'Or.

Monument à
Notre-Dame d’Étang
Présentation
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d’Or
Ville Velars-sur-Ouche
Coordonnées 47° 18′ 13″ nord, 4° 54′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or

Description de la statue

Cette statuette en pierre peinte, haute de quatorze centimètres, représente la Vierge, assise sur un siège, tenant sur ses genoux l’enfant Jésus, dont la tête a disparu. Marie est habillée d’une robe d’un brun rouge et d’un manteau vert. L’enfant Jésus est revêtu d’une robe rouge. L’usage est d’orner la statue d’une robe de tissu et de poser sur sa tête une couronne d’orfèvrerie.

La statue tient son nom de la montagne d'Étang sur laquelle elle a été découverte en 1435[1]. Ce sommet situé à une dizaine de kilomètres de Dijon domine la commune de Velars-sur-Ouche.

Cette statuette est exposée dans l’abside de l’église Saint-Blaise de Velars-sur-Ouche. Elle suscite un pèlerinage marial, qui se manifeste en particulier le et le .

Pèlerinage

Le pèlerinage à Notre-Dame d’Étang est connu depuis au moins le XIVe siècle. Dans l’année, des pèlerins isolés gravissent la montagne d’Étang. Les deux fêtes principales, au cours desquelles la statuette est portée en procession de l’église de Velars à la montagne d’Étang, sont le –fête de la Visitation et anniversaire de la découverte de la statue– et le , date instituée en 1865 pour les habitants de Velars et des villages proches.

Monument à Notre-Dame d'Étang sur la montagne d'Étang

Histoire de Notre-Dame d'Étang

Selon la tradition[2], dans la 1ère moitié du XIIIe siècle une petite fille, Blandine, persécutée par sa marâtre aurait gravi la montagne à la recherche d'une source particulière. Celle-ci guérissait des maux ; et malades et infirmes qui s'y rendaient invoquaient sur ses bords la Vierge Marie. La petite fille arrivée à la source se serait mise à prier. Ne redescendant pas dans la vallée, elle fut portée disparue. Lorsque son père serait parti à sa recherche, il aurait vu au sommet de la montagne d'Étang la source de tarir et laisser sur le lit de sable fin l'image de la statue de Sainte-Marie accueillant, les bras tendus, une enfant, sa fille.

La statue de Notre-Dame d’Étang, qui tient donc son nom de la montagne d’Étang, fut connue des puissants au moins dès le XIVe siècle, comme en atteste un pèlerinage que firent le duc de Bourgogne Philippe le Hardi et son épouse en 1372. La statuette aurait été cachée à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle. Le , des pâtres la découvrirent sur la montagne d’Étang, en creusant le sol[3] après avoir observé d'un bœuf blanc s'agenouillait chaque fois qu'il atteignait un endroit précis où poussaient des boutons d'or et des digitales roses[4] appelées aussi dés de Notre-Dame.

Un enfant aveugle de naissance recouvra la vue après avoir été conduit près de la statuette. L’abbé de Saint-Bénigne de Dijon, seigneur de Velars, fit transporter la statue dans son église, mais Notre-Dame d’Étang revint miraculeusement sur le lieu de sa découverte. La statuette fut alors placée dans une chapelle qui existait au sommet de la montagne. Au XVIe siècle, une chapelle plus accessible fut construite au plateau Saint-Joseph ; la statuette y fut déposée en 1526.

Dans les années 1630, on construisit près de la chapelle un couvent de Minimes, dont Louis XIII confirma la fondation par des lettres patentes de 1638. Une confrérie de Notre-Dame d’Étang fut fondée en 1640. Des personnages célèbres firent le pèlerinage de Notre-Dame d’Étang. Selon la tradition, sainte Jeanne de Chantal y vint avec saint François de Sales en 1604, et l’évêque de Genève composa alors une prière à la Vierge. Sainte Chantal y retourna en 1610. Parmi les pèlerins figurèrent aussi Bossuet, Louis XIV, le prince de Condé, qui offrit à Notre-Dame d’Étang des drapeaux conquis lors de ses batailles. En 1636, alors que Dijon était menacée par les troupes du général autrichien Gallas, la statue de Notre-Dame d’Étang fut amenée à Saint-Bénigne, et les Dijonnais considérèrent que Notre-Dame d’Étang les avait protégés de l’invasion. De nombreux autres miracles furent attribués à l’intercession de Notre-Dame d’Étang, notamment la cessation d’épidémies et de sécheresses.

À la Révolution, le monastère des Minimes fut supprimé et la statuette de Notre-Dame d’Étang transférée en 1791 dans l’église Saint-Blaise de Velars-sur-Ouche, où elle se trouve toujours. Elle fut cachée un moment dans une muraille de l’église pendant la Terreur. Le pèlerinage à Notre-Dame d’Étang reprit au début du XIXe siècle. Le , les pèlerins étaient estimés entre trois mille et quatre mille[5]. Au lendemain de la guerre de 1870, l’affluence au pèlerinage augmenta considérablement : quinze mille personnes participèrent à celui du . Ce succès se poursuivit jusqu’au début du XXe siècle. Le , des fêtes importantes furent organisées pour le couronnement de la statue, accordé par le pape Pie X ; vingt-cinq mille personnes y auraient assisté. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’affluence au pèlerinage s’est beaucoup réduite : les pèlerins étaient deux cents le [6].

Monument à Notre-Dame d'Étang

Le monument à Notre-Dame d’Étang, construit de 1877 à 1896, s’élève à l’extrémité nord de la montagne d’Étang, à 545 mètres d’altitude. Il se compose d’une chapelle octogonale surmontée d’une tour lanterne, supportant une statue colossale de Vierge à l’enfant.. Le monument constitue un repère pour les voyageurs arrivant à Dijon par la route ou le chemin de fer empruntant la vallée de l'Ouche. Propriété de la commune de Velars-sur-Ouche, il a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du .

Histoire

Cet édifice a été bâti à l’initiative de l'abbé Bernard Javelle (1832-1897), curé de Velars-sur-Ouche, à une époque où le pèlerinage à Notre-Dame d’Étang connaissait un succès très important. Le monument a été entièrement financé par les souscriptions de personnes privées. Sa construction sur les plans de l'architecte Mairet a duré dix-neuf ans, de 1877 à 1896. L’inauguration s’est déroulée le .

Description architecturale

Intérieur du monument à Notre-Dame d'Étang : statues adossées à la colonne centrale

Le monument a été accolé à la chapelle ancienne, qui avait été reconstruite en dernier lieu en 1689. Il comporte une chapelle octogonale percée de trois grandes portes en arc brisé, qui est en partie couverte par une terrasse à laquelle on accède par une tourelle d’escalier. La chapelle est surmontée d'une tour lanterne à huit grandes fenêtres, coiffée d'une coupole. Celle-ci porte un chapiteau sur lequel s’élève une statue colossale haute de huit mètres, en fonte dorée, de la Vierge soutenant de la main gauche l’enfant Jésus qu’elle présente de la main droite. Cette statue, mise en place en 1893, ne s’appelle pas Notre-Dame d’Étang ; c’est une effigie de la Vierge à l’enfant sans ressemblance avec la statuette de Notre-Dame d’Étang. Elle a été réalisée dans les fonderies de Louis Gasne à Tusey, dans la Meuse, et pèse près de dix tonnes. Elle n’est pas l’une des plus grandes statues mariales de France, celle de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay mesurant 16 mètres de haut ; celle de Notre-Dame de la Garde, à Marseille, mesurant 11,2 mètres.

À l’intérieur de la chapelle, quatre autels sont adossés à la puissante colonne centrale qui soutient la statue de la Vierge. Ils sont surmontés de statues de saint Bénigne, saint Bernard, saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal. Trois de ces autels sont situés en face des grandes portes de la chapelle, qui s’ouvraient, lors des pèlerinages, pour permettre à la foule stationnant hors du monument de voir le prêtre célébrer la messe.

Restauration

Depuis son inauguration, le monument a nécessité des réparations. Une réfection complète a été décidée au début du XXIe siècle. La statue monumentale a été déposée en , restaurée, redorée et remise en place en . Les travaux sont financés notamment par l’État, la commune de Velars et la Fondation du Patrimoine. L’association des amis de Notre-Dame d’Étang, héritière de la confrérie, recueille également des fonds pour la restauration, sous le slogan : « Sauvons Notre-Dame d’Étang », qui devrait être : « Sauvons le monument à Notre-Dame d’Étang ».

Le monument à Notre-Dame d'Étang à l'été 2020, après sa restauration.

Bibliographie

  • R. P. Dejoux, Histoire de la découverte de l’image miraculeuse de Nostre-Dame d’Etang, Et du culte qu’on lui a rendu jufqu’à prefent., Dijon, Arnauld Jean-Baptiste Augé, 1726, 180 p.
  • Bernard Javelle, [Léon-Claude] Forthey, Notre-Dame d’Étang, Dijon, J. Marchand, [1877], 22 p.
  • G[ustave] Chevallier, Histoire de Notre-Dame d’Étang, Dijon, Jobard, 1907, 53 p.
  • [Henri Ballet], Notre-Dame d’Etang au XIXe siècle Son Culte et ses Chapelains, Dijon, Jobard, 1912, VI-320 p.
  • 1435 Notre-Dame d’Etang 1935 Memento Au demi-millénaire de la dévotion., Dijon, Jobard, 65 p.
  • Pierre du Jeu, Le pèlerinage de Notre-Dame d’Etang à Velars-sur-Ouche, [Saint-Léger-Vauban], Presses monastiques, 1960, 31 p.

Références

  1. « L’an de grâce 1435, le 2 juillet, une petite statue de Notre-Dame était trouvée, sur la montagne d’Etang ». ([Henri Ballet], Notre-Dame d’Etang au XIXe siècle Son Culte et ses Chapelains, Dijon, Jobard, 1912, p. [1]).
  2. Contes et légendes de Bourgogne, G. Perron-Louis, éditions Fernand Nathan, Paris, 1956.
  3. Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, t. 17, 1913-1921, p. DXXXII-DXLII.
  4. Contes et légendes de Bourgogne, G. Perron-Louis, précité
  5. [Henri Ballet], Notre-Dame d’Etang au XIXe siècle Son Culte et ses Chapelains, Dijon, Jobard, 1912, p. 103.
  6. « Plus de 200 pèlerins à Notre-Dame-d'Etang », Le Bien public, 4 juillet 2001.

Lien externe

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