Note de bas de page

La note en bas de page (ou note de bas de page) est une forme littéraire, consistant en une ou plusieurs lignes ne figurant pas dans le texte. Elle se place au bas de la page d'un livre (autrefois dans les marges aussi, parfois en fin de chapitre ou en fin de volume). Sa fonction consiste soit à citer une référence, une source, soit à disposer des arguments ailleurs que dans le texte, soit à ajouter un commentaire. Du point de vue typographique, la note en bas de page est composée dans un corps (dimension) inférieur à celui du texte et elle est signalée par un appel de note (renvoi), sous forme d'astérisque, de chiffre ou de lettre.

Historique

« Les marges des manuscrits et des premiers livres imprimés de théologie, de droit, de littérature ou de médecine fourmillent de gloses qui, comme la note en bas de page de l'historien, mettent le lecteur en mesure d'effectuer un retour en amont, depuis l'argumentaire achevé jusqu'aux textes qui le fondent et sur la base desquels il se développe. Pierre Lombard, dont les commentaires sur les Psaumes [Magna glossatura in Psalmos, vers 1160] et les épîtres de Paul “représentent sans doute l'accomplissement de la glose”, énumère systématiquement ses sources dans des gloses marginales » (Anthony Grafton, Les Origines tragiques de l'érudition, trad., Seuil, 1998, p. 34).

Dès les origines de l’imprimé, trois types distincts de commentaires, avec leurs espaces respectifs, existent :

  • la glose, qui entoure le texte ;
  • la « manchette de hache » qui borde le texte en marge et occupe toute la largeur du bas de page ;
  • les notes infrapaginales (qui occupent l’espace inférieur de la page) et les notes finales (qui occupent l’espace postérieur au texte) (Roger Laufer, « L'espace visuel du livre ancien », Revue française d'Histoire du livre, nouvelle série, juillet-août-sept. 1977, no 16 : 569-581, p. 578).

Le Dictionnaire historique et critique (1696-1702) de Pierre Bayle fourmille de notes en bas de page.

Edward Gibbon fit de la note en bas de page une véritable forme littéraire, dans son Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain (en anglais) (1776-1788, 6 vol.).

L'historien Leopold von Ranke, dans son Histoires des peuples romans et germains (en allemand) (1824) rendit la note en bas de page indispensable dans tout travail historique, érudit, objectif.

L'insertion

Règles en typographie

Exemple : les notes en bas de page seront utilisées pour rajouter des informations ou des commentaires personnels et devront être rédigées en Bodoni MT (ou Times New Roman), corps 10, interligne simple. Elles répondent à une numérotation continue pour la totalité de l’article. Les références infrapaginales seront au contraire situées dans le corps de l’article, en fin de citation, entre parenthèses. Dans ce dernier cas, il faut indiquer l’auteur, la date, le volume (s’il y en a plusieurs) et la page renvoyant à une bibliographie située à la fin du texte.

Par exemple : « Le tableau, quiconque l’écrit, il n’existe que dans le récit que j’en donne. » (Barthes, 1969, p. 140) (Interfrancophonies. Revue des littératures de l'Europe unie)[1].

Abréviations : lorsqu’on cite le même auteur ou le même ouvrage plus d’une fois dans un travail, il est possible d’utiliser des locutions latines (abréviations) au lieu de retranscrire à nouveau l’ensemble des informations bibliographiques déjà présentées.
Ibid. Qui signifie ibidem, c’est-à-dire « au même endroit ». À utiliser lorsqu’on cite la même œuvre dans deux notes de bas de page qui se suivent.
Id. Qui signifie idem, c’est-à-dire « le même ». À utiliser lorsqu’on cite des ouvrages différents d’un même auteur dans deux notes de bas de page qui se suivent. Si l’auteur est une femme, on aura Ead., qui correspond à eadem, le féminin d'idem.
Op. cit. Qui signifie opere citato, c’est-à-dire « (dans l’) œuvre déjà citée » dans le travail. À utiliser lorsqu’on cite une œuvre qui a déjà été citée dans une note de bas de page précédente.
Loc. cit. Qui signifie loco citato, c’est-à-dire « (dans le) passage cité ». À utiliser lorsqu’on cite une partie d’une œuvre qui a déjà été citée dans une note de bas de page précédente. Une partie d’œuvre peut être un article de périodique ou d’encyclopédie.

Règles en informatique

Les logiciels traitements de texte proposent généralement une fonctionnalité de note de bas de page.

Bibliographie

  • Anthony Grafton, Les Origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page, trad., Seuil, 1998.
  • Antoine Compagnon, La Seconde Main ou le travail de la citation, Seuil, 1979.
  • Histoire de l'édition française, 4 vol., sous la dir. de Henri-Jean Martin et Roger Chartier, 1982, Paris, Éditions Promodis.
  • Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale (1975), Imprimerie Nationale, 3e éd., 2002, p.128-130.
  • Andréas Pfersmann, Séditions infrapaginales - Poétique historique de l'annotation littéraire (XVIIe-XXIe siècles), Genève, Droz, coll. "Histoire des Idées et critique littéraire", 2011

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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