Norbert Elias

Norbert Elias est un écrivain et sociologue allemand, né le à Breslau et mort le à Amsterdam. Il est l'auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, Sur le processus de civilisation, paru, en France, en deux volumes, La Civilisation des mœurs et La Dynamique de l'Occident.

Pour les articles homonymes, voir Elias.

Biographie

Issu d'une famille de commerçants juifs aisés, Norbert Elias est le fils unique de Hermann et Sophie Elias. Il naît en royaume de Prusse à Breslau.

De 1907 à 1915, il est élève au Johannes-Gymnasium de Breslau[1].

Mobilisé durant la Première Guerre mondiale en 1915, il passe une période de six mois sur le front oriental, où il est affecté dans le service des transmissions[1]. Puis, il est déplacé sur le front de l'ouest, « probablement en septembre 1916 lors de ce qu'on a appelé la seconde bataille de la Somme »[2]. Après près d'un an d'une expérience au front traumatisante au point qu'il en refoulera le souvenir jusqu'à sa mort[3], il revient dans sa ville et exerce le métier d'aide-infirmier pour blessés de guerre, tout en entamant dès 1918 ses études de médecine à l'université de Breslau. Il entreprend parallèlement des études de philosophie (universités de Breslau, Heidelberg, où il se forme à la sociologie allemande, et Fribourg). La psychanalyse freudienne est alors en plein essor. Tout en se distanciant ensuite du mouvement des psychanalystes, il reconnaîtra sa dette envers Freud qui avait proposé « le modèle le plus clair et le plus avancé de la personne humaine »[4]. Il abandonne ses études de médecine au bout de quelques années[5], tout en estimant ensuite que cette discipline fut très importante pour son parcours[3].

En 1924, Elias obtient son doctorat de philosophie avec une thèse, dirigée par Richard Hönigswald, intitulée Idee und Individuum. Eine kritische Untersuchung zum Begriff der Geschichte (Idée et individu. Une étude critique de la notion d'histoire), malgré son désaccord avec les positions néo-kantiennes de son directeur[6]. Il participe en 1929 comme auditeur au deuxième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. Après avoir annulé son projet d'habilitation à l'université de Heidelberg avec Alfred Weber, frère de Max Weber, il part à l'université de Francfort en 1930 préparer une habilitation au sein de l'Institut de recherche sociale auprès de Karl Mannheim, dont il devient l'assistant, habilitation qu'il déposera en 1933 mais ne soutiendra jamais. En effet, l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes en 1933 va provoquer l'interdiction de publication de son mémoire d'habilitation[1]. Celui-ni ne sera publié qu'en 1969, sous le titre La Société de cour (de). Fuyant l'Allemagne nazie, il s'exile en 1933 en Suisse, puis à Paris, où il essaie en vain de trouver un poste.

Il finit par s'établir à Londres en 1935 où il se consacre à la rédaction de son livre Sur le processus de civilisation[7], grâce au soutien d'un comité d'assistance aux réfugiés juifs[3]. Cet ouvrage sera finalement publié à Bâle grâce à son père en 1939. Sa mère est arrêtée et déportée à Auschwitz où elle meurt, probablement en 1941. Commence alors une longue carrière d'enseignant précaire en Angleterre. Après avoir été interné huit mois sur l'île de Man en tant que réfugié allemand, il bénéficie d'un contrat d'assistant de recherche à la London School of Economics. Après la guerre, il subvient à ses besoins en donnant des cours dans le cadre de l'éducation pour adultes[8] et en participant à un groupe de travail sur les thérapies de groupe mené par Siegmund Foulkes[9]. Il obtient enfin à 57 ans, en 1954, un poste d'enseignant-chercheur (lecturer puis reader) à l'université de Leicester[7] et prend sa retraite en 1962. Il part ensuite diriger pendant deux ans le département de sociologie de l'université Legon au Ghana.

Il devient peu à peu célèbre grâce à la réédition en Allemagne en 1969 de son œuvre Sur le processus de civilisation. Il est le premier lauréat du prix Theodor-W.-Adorno en 1977 et du prix européen d'Amalfi pour la sociologie et les sciences sociales en 1987. La même année, il est fait docteur honoris causa de l'université des lettres et sciences humaines de Strasbourg.

De 1979 à 1984, il exerce au Centre de recherche interdisciplinaire de l'université de Bielefeld. Il s'installe en 1975 à Amsterdam. Après avoir publié d'autres recherches comme ses Études sur les Allemands, il meurt le à Amsterdam.

On ne lui connaît aucune relation affective[3], même si une longue liaison avec la psychologue Ilse Seglow a été évoquée[8].

La fondation Norbert-Elias qu'il a créée en 1984 attribue tous les deux ans depuis 1999 le prix Norbert-Elias à de jeunes chercheurs en sociologie. De nombreuses chaires universitaires et centres de recherche ont été baptisés en son honneur.

Idées

La réception de l'œuvre d'Elias fut brouillée par les péripéties de l'histoire évoquées précédemment : ce n'est qu'à partir de la fin des années soixante que ses ouvrages commencent à être traduits en français. Ils portent sur l'histoire de l'autocontrôle de la violence et l'intériorisation des émotions (dans des domaines aussi divers que les manières de table, le sport, la musique, les rapports entre les sexes ou la mort) ainsi que sur les conséquences d'une redéfinition des relations d'interdépendance (dans le rapport au temps, au groupe de référence ou à la situation) qui ouvre à une véritable « révolution copernicienne » en sociologie. Ses livres rendent compte de l'originalité d'une pensée qui a su inventer de nouveaux objets, mais aussi des façons nouvelles d'aborder la recherche sociologique.

La notion d'interdépendance est au cœur même de la théorie d'Élias. Il l'explique ainsi :

« Comme au jeu d'échecs, toute action accomplie dans une relative indépendance représente un coup sur l'échiquier social, qui déclenche infailliblement un contre-coup d'un autre individu (sur l'échiquier social, il s'agit en réalité de beaucoup de contrecoups exécutés par beaucoup d'individus) limitant la liberté d'action du premier joueur[10]. »

Norbert Elias nous met en garde contre les définitions a priori des notions de micro et macro-social ; ce sont des notions relatives : une relation nationale sera micro par rapport à une relation internationale mais macro par rapport à un jeu de 4… Il rejette par ailleurs explicitement les visions évolutionniste et téléologique de l'histoire[11].

Rapport entre individu et société

Pour Norbert Elias, toute société humaine assure quatre fonctions, dont bénéficient chacun de ses membres[12] :
- une fonction économique, relative à la production des biens de survie et d'existence ;
- une fonction politique de contrôle de la violence, interne au groupe comme vis-à-vis d'autrui ;
- une fonction de savoirs, qu'il s'agisse de savoirs à caractère magique, mythique ou scientifique ;
- une fonction sentimentale d'intégration de l'autocontrôle, c'est-à-dire relative à la capacité à maîtriser ses émotions.

Or, d'après lui, ces fonctions se développent selon une dynamique d'interdépendance. La fonction économique, par exemple, habilite le pouvoir à lever des forces armées, elles-mêmes nécessaires à lever l'impôt qui assure les capacités économiques. En conceptualisant ainsi ce processus, Elias entend dépasser la traditionnelle dichotomie entre "l'individu" et "la société", chacun de ces deux pôles se développant selon lui en fonction de l'autre sans que l'on puisse prétendre que l'un des deux influe sur l'autre plus que de façon réciproque.

Les théories d'Elias sont rassemblées dans un ouvrage paru en Allemagne en 1987[13] et qui fera plus tard grandement référence en sociologie, La Société des individus. Il est composé de trois parties rédigées à des époques différentes :
- la première en 1939 ;
- la deuxième dans les années 1940-1950 ;
- la troisième en 1987.
Elias entend sortir de l'impasse conceptuelle et idéologique que constitue le clivage entre les "deux sociologies" (holistes/individualistes méthodologiques et souvent, derrière, collectivistes/individualistes), en faisant appel au concept d’interdépendance et la référence au temps long.

Cette analyse le conduit à proposer une théorie des configurations qui vise à résoudre la tension entre "structure et agentivité", problématique qui débouchera par la suite sur le courant interactioniste en sociologie. L'individu a donc une identité propre, mais il est inséré dans un milieu, et les relations avec celui-ci vont conduire à lui transmettre des valeurs, un schéma de comportements, un habitus social. Il est lui, son prénom (l'identité du je), mais aussi ceux (et les institutions) avec qui il s'est formé (l'identité du nous), dont son nom peut donner l'indice et dont il dépend (et inversement).

Le processus d'individualisation progressif en Europe de l'Ouest depuis la Renaissance, qu'il avait décrit dans Sur le processus de civilisation, et dont le premier article de cet ouvrage devait constituer la conclusion, s'accompagne paradoxalement d'un contrôle plus étroit du milieu social sur l'individu, au fur et à mesure que ce que l'on nomme la "société" (tribu, village, nation) croît, que la spécialisation requiert plus de coordination, d'automatismes et d’autocontrôle, que la chaine d’interdépendance se complexifie et se rallonge. Elias rappelle ainsi que l'éducation d'un enfant consiste à faire incorporer à celui-ci en quelques années tous les mécanismes d'auto-contrôle que la société a construits au long des siècles.

Processus de civilisation

Publié en 1939, il paraît beaucoup plus tardivement dans sa traduction française en deux volumes : La Civilisation des mœurs (1973), et La Dynamique de l'Occident (1975). Elias y analyse la civilisation occidentale comme le produit d'un processus séculaire de maîtrise des instincts, d'apprivoisement des désirs et de domestication des pulsions humaines les plus profondes[14]. Il considère que l'organisation sociale des cours royales a joué un rôle majeur dans cette lente évolution.

Ce processus est compris par Norbert Elias comme un effet de la « curialisation », c'est-à-dire de l'extension des pratiques de la cour à l'ensemble de la société : la cour, en particulier le Versailles de Louis XIV, qui était le modèle des cours européennes à l'époque classique, imposait en effet à ses membres une pacification des mœurs (dont l'interdiction du duel est le symbole), un contrôle de soi extrême, en particulier sur les pulsions agressives, ce contrôle de soi débouchant sur une distanciation intellectuelle par rapport aux conduites (ne rien laisser paraître, affecter l'indifférence) et sur l'importance nouvelle donnée à la parole et à un langage « noble », « raffiné », « distingué » (dont la préciosité est une forme caricaturale). La « société de cour » a ainsi favorisé la réflexion sur soi, en particulier sur les pulsions et les émotions contraintes et refoulées, réflexion d'analyse psychologique dont des écrivains comme La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales) ou Saint-Simon sont des représentants exemplaires. Au XIXe siècle, le processus de civilisation s'étendra à la bourgeoisie puis aux classes populaires.

L'ouvrage de Hans-Peter Duerr, Nudité et pudeur. Le mythe du processus de civilisation[15], a remis en cause les thèses de Norbert Élias, réfutant l'idée de civilisations anciennes dépourvues d'un système normatif moral complexe et élaboré.

Sport et violence

Dans Sport et civilisation : la violence maîtrisée (co-écrit avec Eric Dunning: Quest for Excitement. Sport and Leisure in the Civilizing Process. Oxford: Blackwell, 1986), Norbert Elias considère qu'il y a une rupture entre des pratiques anciennes très violentes et le sport moderne réglementé. Cette thèse est remise en cause par différents travaux dont ceux de Sébastien Nadot dans Rompez les lances ! Chevaliers et tournois au Moyen Âge[16] et dans Le Spectacle des joutes. Sport et courtoisie à la fin du Moyen Âge[17], qui mettent en évidence que les jeux physiques présportifs du Moyen Âge connaissent déjà de multiples systèmes de contrôle de la violence.

Antisémitisme

Dans un de ses premiers textes, en 1929, Norbert Elias distingue deux manières de conceptualiser l'antisémitisme en Allemagne. La première, « éclairée » ou individualiste, voit dans l'antisémitisme le produit de militants antisémites, qui mobilisent des groupes populaires à l'encontre de la population juive et disparaissent lorsqu'un travail de pédagogie est correctement mené. Il y privilégie une seconde vision, sociologique, d'après laquelle l'antisémitisme est tributaire de la situation sociale de la population juive allemande et de ses rapports aux autres groupes. Il explique ainsi que l'antisémitisme croît et décroît en fonction de configurations sociales, plutôt que d'agitateurs antisémites.

Ainsi, la bourgeoisie allemande des années 1930 s'en prend pour lui à la population juive pour les mêmes raisons qu'elle attaque le prolétariat organisé. Les positions dirigeantes occupées par des politiciens juifs dans la République de Weimar ou parmi les responsables du mouvement ouvrier les constituent en cible des monarchistes et des fascistes. L'urbanisation de la population juive l'assimile, aux yeux de la petite paysannerie et du petit commerce dénués de pairs juifs, aux grossistes, aux négociants ou aux propriétaires terriens. Dans les termes de Norbert Elias, "la bourgeoisie allemande chrétienne devenue conservatrice, qui doit à présent se battre relativement âprement dans un espace économique qui s'est atrophié, mène, sous la forme de l'antisémitisme, un combat contre le concurrent qui s'oppose à ses intérêts, qui est perçu comme appartenant à un groupe spécial, toujours plus ou moins ostensible, facile à désigner"[18].

Bibliographie en langue française

Première édition en français en 1981.

Les livres de Norbert Elias traduits en français sont, dans l'ordre chronologique des éditions originales[3] :

  • La société de cour, Flammarion, 1985, puis Calmann-Lévy, 1994 (préface de Roger Chartier, traduction de Pierre Kamnitzer et Jeanne Etoré)
  • Sur le processus de civilisation, traduit partiellement (manquent dans cette édition les pages 1 à 122 du second tome, publiées en 2021) et publié en deux parties :
    • La Civilisation des mœurs, Calmann-Lévy, 1973, puis Pocket, 2002 (traduction de Pierre Kamnitzer)
    • La Dynamique de l’Occident, Calmann-Lévy, 1975, puis Pocket, 2003 (traduction de Pierre Kamnitzer)
  • Logiques de l'exclusion : enquête sociologique au cœur des problèmes d'une communauté (avec John L. Scotson), Fayard, 1997, puis Pocket, 2001 (avant-propos de Michel Wieviorka, traduction de Pierre-Emmanuel Dauzat)
  • Écrits sur l'art africain, Kimé, 2002 (traduction de Jean-Bernard Ouédraogo et Françoise Armengaud)
  • Qu'est-ce que la sociologie ?, Pandora, 1981, puis Pocket, 2003 (traduction de Yasmin Hoffman)
  • Du temps, Fayard, 1997, puis Hachette, 2014 (traduction de Michèle Hulin, postface de Michaël Schröter)
  • La Solitude des mourants, Christian Bourgois, 1987, puis Pocket, 2002 (traduction de Sybille Muller et Claire Nancy)
  • Engagement et distanciation : contribution à la sociologie de la connaissance, Fayard, 1993, puis Pocket, 1998 (avant-propos de Roger Chartier, traduction de Michèle Hulin)
  • La Société des individus, Fayard, 1991, puis Pocket, 2004 (avant-propos de Roger Chartier)
  • Sport et civilisation : la violence maîtrisée (avec Eric Dunning), Fayard, 1994, puis Pocket, 1998 (avant-propos de Roger Chartier, traduction de Josette Chicheportiche et Fabienne Duvigneau)
  • Norbert Elias par lui-même (entretiens avec Arend-Jan Heerma van Voss et Abram van Stolk), Fayard, 1991, puis Pocket, 1995, puis Hachette, 2013 (traduction de Jean-Claude Capèle)
  • Mozart : sociologie d'un génie, inachevé, Seuil, 1991 (traduction de Jeanne Etoré et Bernard Lortholary)
  • Au-delà de Freud : sociologie, psychologie, psychanalyse, La Découverte, 2010 (présentation de Marc Joly, postface de Bernard Lahire, traduction de Nicolas Guilhot, Marc Joly et Valentine Meunier)
  • Théorie des symboles, Seuil, 2015 (préface de Marc Joly, traduction de Damien-Guillaume Audollent et Marie Blanche Audollent)
  • L'Utopie, La Découverte, 2014 (introduction de Quentin Deluermoz, traduction de Hélène Leclerc, Delphine Moraldo et Marianne Woolven)
  • J'ai suivi mon propre chemin, Un parcours dans le siècle, propos autobiographiques, suivi de Respect et critique, discours de réception du prix Adorno, Éditions sociales, 2016 (traduit et présenté par Antony Burlaud)
  • La dynamique sociale de la conscience : sociologie de la connaissance et des sciences, La Découverte, 2016 (préface par Bernard Lahire, traduit par Marc Joly, Delphine Moraldo, Marianne Woolven & Hélène Leclerc)
  • Humana conditio, Édition EHESS, 2016 (traduit par Laurent Cantagrel, présenté par Falk Bretschneider)
  • Les Allemands, lutte de pouvoir et développement de l'habitus aux XIXe et XXe siècles, Seuil, 2017 (traduction de Marc de Launay et Marc Joly, préface de Roger Chartier)
  • Le Déclin de l'art de cour, CNRS éditions, 2019 (traduction Anthony Burlaud et Barbara Thériault, préface de Roger Chartier)
  • Moyen Âge et procès de civilisation, EHESS éditions, 2021

Commentaires en français

  • Christian de Montlibert, Discours de Laudatio pour Norbert Elias, Strasbourg, université des lettres et sciences humaines, 1988
  • Alain Garrigou et Bernard Lacroix (sous la direction de), Norbert Elias, la politique et l'histoire, La Découverte, 1997
  • Nathalie Heinich, La Sociologie de Norbert Elias, La Découverte, 1997 (réédition en 2002)
  • Sabine Delzesceaux, Norbert Elias, une sociologie des processus, L'Harmattan, 2002
  • Sophie Chevalier et Jean-Marie Privat (sous la direction de), Norbert Elias, vers une science de l'homme, devenu Norbert Elias et l'anthropologie, CNRS, 2005
  • Florence Delmotte, Norbert Elias : la Civilisation et l'état, université de Bruxelles, 2007
  • François Lartillot (coord.), Norbert Elias : Études sur les allemands, lectures d'une œuvre, L'Harmattan, 2009
  • David Ledent, Norbert Elias, vie, œuvres, concepts, ellipses, 2009
  • Samuel Lézé, « Le psychisme dans la civilisation » (note critique de Au-delà de Freud : sociologie, psychologie, psychanalyse, La Découverte, 2010), La vie des idées, 2011
  • Marc Joly, Devenir Norbert Elias, Fayard, 2012
  • Quentin Deluermoz (sous la direction de), Norbert Elias et le XXe siècle, le processus de civilisation à l'épreuve, Perrin, 2012
  • Nathalie Heinich, Dans la pensée de Norbert Elias, CNRS éditions, 2015
  • Sabine Delzescaux, Norbert Elias, distinction, conscience et violence, Armand Colin, 2016
  • Claire Pagès, Elias, Les Belles Lettres, 2017

Bibliographie chronologique en langue allemande

  • 1939 : Über den Prozeß der Zivilisation. Soziogenetische und psychogenetische Untersuchungen. Erster Band. Wandlungen des Verhaltens in den weltlichen Oberschichten des Abendlandes et Zweiter Band. Wandlungen der Gesellschaft. Entwurf einer Theorie der Zivilisation. Bâle, Verlag Haus zum Falken (publié en anglais sous le titre The Civilizing Process, vol. I. The History of Manners, Oxford: Blackwell, 1969, et The Civilizing Process, vol. II. State Formation and Civilization, Oxford: Blackwell, 1982).
  • 1965 (avec John L. Scotson) : The Established and the Outsiders. A Sociological Enquiry into Community Problems, Londres, Frank Cass & Co. (Originally published in English.)
  • 1969 : Die höfische Gesellschaft. Untersuchungen zur Soziologie des Königtums und der höfischen Aristokratie (based on the 1933 habilitation). Neuwied/Berlin: Luchterhand. (Published in English as The Court Society, Oxford: Blackwell, 1983).
  • 1970 : Was ist Soziologie?. München: Juventa. (Published in English as What is Sociology?, Londres, Hutchinson, 1978).
  • 1982: Über die Einsamkeit der Sterbenden in unseren Tagen, Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Published in English as The Loneliness of the Dying, Oxford: Blackwell, 1985).
  • 1982 (edited with Herminio Martins and Richard Whitley) : Scientific Establishments and Hierarchies. Sociology of the Sciences Yearbook 1982, Dordrecht: Reidel.
  • 1983 : Engagement und Distanzierung. Arbeiten zur Wissenssoziologie I, edited by Michael Schröter, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp. (Published in English as Involvement and Detachment. Contributions to the Sociology of Knowledge, Oxford: Blackwell, 1987.)
  • 1984 : Über die Zeit. Arbeiten zur Wissenssoziologie II, edited by Michael Schröter, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp. (Published in English as Time. An Essay, Oxford: Blackwell, 1991).
  • 1985 : Humana conditio. Betrachtungen zur Entwicklung der Menschheit am 40. Jahrestag eines Kriegsendes (8. ), Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Not available in English).
  • 1986 (avec Eric Dunning) : Quest for Excitement. Sport and Leisure in the Civilizing Process. Oxford: Blackwell.
  • 1987 : Die Gesellschaft der Individuen, edited by Michael Schröter, Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Original 1939, published in English as The Society of Individuals, Oxford: Blackwell, 1991).
  • 1987 : Los der Menschen. Gedichte, Nachdichtungen, Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Poetry, not available in English).
  • 1989 : Studien über die Deutschen. Machtkämpfe und Habitusentwicklung im 19. und 20. Jahrhundert, edited by Michael Schröter, Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Published in English as The Germans. Power struggles and the development of habitus in the 19th and 20th centuries, Cambridge: Polity Press 1996.)
  • 1990 : Über sich selbst, Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Published in English as Reflections on a life, Cambridge: Polity Press, 1994).
  • 1991 : Mozart. Zur Soziologie eines Genies, edited by Michael Schröter, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp (publié en anglais sous le titre Mozart. Portrait of a Genius, Cambridge: Polity Press, 1993).
  • 1991 : The Symbol Theory. Londres, Sage. (Originally published in English.)
  • 1996 : Die Ballade vom armen Jakob, Frankfurt am Main: Insel Verlag (Drama, not available in English).
  • 1998 : Watteaus Pilgerfahrt zur Insel der Liebe, Weitra (Austria): Bibliothek der Provinz (Not available in English).
  • 1998 : The Norbert Elias Reader: A Biographical Selection, edited by Johan Goudsblom and Stephen Mennell, Oxford: Blackwell.
  • 1999 : Zeugen des Jahrhunderts. Norbert Elias im Gespräch mit Hans Christian Huf, edited by Wolfgang Homering, Berlin: Ullstein. (Interview, not available in English).
  • 2002 : Frühschriften. Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp. (Early writings, not available in English.)
  • 2004 : Gedichte und Sprüche. Frankfurt am Main: Suhrkamp. (Translations of poems in English and French).

Notes et références

  1. Ralf Baumgart/Volker Eichener, Norbert Elias zur Einführung, Junius, 1991, p. 183.
  2. Stéphane Audoin-Rouzeau, Combattre, éd. Seuil, 2008, p. 45-46.
  3. Quentin Deluermoz (sous la direction de ), Norbert Elias et le XXe siècle, Perrin, 2012
  4. Elias: Au-delà de Freud : Sociologie, psychologie, psychanalyse, éd.: Éditions La Découverte, 2010, Coll.: Textes à l'appui, (ISBN 2707157600)
  5. Norbert Elias (trad. de l'allemand), J'ai suivi mon propre chemin, Paris, éditions sociales, , 124 p. (ISBN 978-2-35367-022-2), p. 29
  6. Norbert Elias, La Société des individus
  7. Ralf Baumgart/Volker Eichener, op. cit., p. 184.
  8. Marc Joly, Devenir Norbert Elias, Fayard, , 472 p. (ISBN 978-2-213-66678-5)
  9. Norbert Elias, La société des individus, Paris, Pocket, , 320 p. (ISBN 978-2-266-14312-7), rappelé par Roger Chartier dans l'avant-propos
  10. Elias, La Société de cour, p. 152-153.
  11. Nathalie Heinich, La Sociologie de Norbert Elias, La Découverte, 2002
  12. Norbert Elias, Sébastien Chauvin et Florence Weber, « Un texte de Norbert Elias (1987) : « The Retreat of Sociologists into the Present » », Genèses, no 52, , p. 133-151
  13. Norbert Elias, Die Gesellschaft der Individuen, Schröter, Francfort, Suhrkamp. Trad fr. La sociétés des individus, Fayart, 1991. Préface de Roger Chartier. Réed. Agora, 1998 et 2004
  14. Thibault Isabel, « Un malaise dans la civilisation ? », L'inactuelle, (lire en ligne)
  15. Hans Peter Duerr, Nudité et pudeur. Le mythe du processus de civilisation, Paris, Maison des sciences de l'Homme, 1998, 472 pages.
  16. Sébastien Nadot, Rompez les lances ! Chevaliers et tournois au Moyen Âge, éd. Autrement, Paris, 2010.
  17. Sébastien Nadot, Le Spectacle des joutes. Sport et courtoisie à la fin du Moyen Âge, PU Rennes, 2012.
  18. (de) Norbert Elias, "Soziologie des deutschen Antisemitismus", in Gesammelte Schriften, Francfort, Suhrkamp, , p. 117-126

Annexes

Articles connexes

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