Nikolaï Ivanovitch Nebogatov

Nikolaï Ivanovitch Nebogatov (en russe : Николай Иванович Небогатов) est un amiral russe né le , décédé en 1922.

Nikolaï Ivanovitch Nebogatov
Николай Иванович Небогатов

Naissance
Décès
à Moscou
Origine Empire russe
Arme Marine
Grade Amiral
Années de service 18691905
Commandement Groza
Grad
Cruiser
croisuer Amiral Nakhimov
3e escadre du Pacifique
Conflits Guerre russo-japonaise

Famille

Il épousa Nadejda. Il eut trois enfants de cette union :

  • Elena Nicolaïevna Nebogatov ;
  • Natalia Nikolaïevna Nebogatov ;
  • un fils dont le nom est inconnu.

Biographie

Nikolaï Ivanovitch Nebogatov fut très tôt attiré par une carrière dans la marine. Il sortit diplômé de l'Académie de Marine en 1869. En 1896, il termina ses études à l'Académie navale de Nikolaïev.

Carrière militaire

Photographie de l' Amiral Nakhimov entre 1888 et 1893

Le Nikolaï Ivanovitch Nebogatov est promu au grade d'aspirant de marine. Il est élevé au grade de sous-lieutenant le . Du au , il sert sur le clipper Razboïnik, en tant qu'officier supérieur. Le , il est élevé au grade de capitaine de second rang[1]. Le , il est nommé commandant à bord de la canonnière Groza, puis transféré comme commandant de bord, le , sur la canonnière Grad. Le , il commande à bord du croiseur Cruiser. Il est promu capitaine de premier rang[2], en , puis commande à partir du , le croiseur blindé Amiral Nakhimov[3]. Le , il est nommé directeur de l'École d'artillerie de la Flotte de la Baltique, puis assure, du au , le commandement de l'ancien cuirassé Minine utilisé par l'école d'artillerie de marine. Le , il est nommé au poste de chef adjoint de la formation et du détachement de l'artillerie de la Flotte de la mer Baltique. Le , Nebogatov est élevé au grade de kontr-admiral et commande à partir du un détachement de la Flotte de la mer Noire. Le , il est placé à la tête de la célèbre troisième escadre de la Flotte du Pacifique, la deuxième escadre se trouvant sous le commandement de Rojdestvenski. Cette troisième escadre se composait de navires obsolètes, le cuirassé Nicolas Ier[4], le croiseur blindé Vladimir Monomaque[5], les cuirassés Amiral Ouchakov[6], Amiral Senyavine[7], Amiral Apraxine[8], ainsi que de nombreux navires de transport.

Bataille de Tsushima

Photographie du Vladimir Monomaque

Au début de l'automne 1904, certains amiraux considèrent la deuxième escadre du Pacifique comme faible. Après la réunion qui se tient le , la décision est prise de renforcer l'escadre du Pacifique en lui adjoignant la deuxième escadre de la flotte de la Baltique commandée par Rojdestvenski.

Elle est divisée en deux escadres :

  • Première ligne :
  • Le cuirassé Empereur Nicolas Ier
  • Le cuirassé de défense côtière Amiral Ouchakov
  • Le cuirassé Amiral Senyavine
  • Le croiseur blindé Vladimir Monomaque
  • Deuxième ligne :
  • Le cuirassé Empereur Alexandre II (mise en service )
  • Le cuirassé Pobeda (Gloire) (mise en service - mis au rebut )
  • Le croiseur Amiral Kornilov (mise en service - mis au rebut )
  • Le croiseur blindé Mer d'Azov (mise en service 1890 - mis au rebut en 1919)
Orel

Les deux escadres se rejoignent le dans la baie de Cam Ranh (au sud de l'Annam, Viêt Nam actuel). Le , première journée de la bataille de Tsushima, aucun des navires de Nebogatov ne connaît le terrible sort des cuirassés de l'amiral Rojdestvenski. Le commandant de la flotte est cependant grièvement blessé. La plupart des navires russes étant coulés ou capturés, Nebogatov prend donc le commandement du reste de la flotte. Lors de la sombre matinée du , il remet en tant que vaincu cinq de ses navires de guerre aux Japonais : l’Empereur Nicolas Ier, le cuirassé Orel[9], l' Amiral Apraxine, et Amiral Senyavine. Seul le croiseur Izoumroud demeure dans l'escadre.

Pendant la nuit de la veille, du au , le cuirassé Amiral Ouchakov s'était conduit héroïquement, mais il est coulé au matin du . Cette même journée, Nebogatov décide se rendre. Il expose ses raisons à ses officiers, en substance : « Je serai fusillé pour cette décision, mais je suis vieux. Vous êtes jeunes, la Russie a besoin de vous pour préparer le futur ». Il signe la capitulation avec l'amiral Tōgō à bord du navire-amiral Mikasa. En signe de reconnaissance de la sagesse de sa décision, Togo lui laisse son épée [10].

Alors qu'il est encore retenu prisonnier par les Japonais, l'Amirauté russe le renvoie de l'armée, le .

Jugement et emprisonnement

De retour de captivité, Nikolaï Ivanovitch Nebogatov comparaît devant un tribunal militaire. Il est reconnu coupable, avec d'autres officiers de la Marine impériale de Russie, le . Il est donc condamné à mort, mais sa peine est commuée à dix années d'emprisonnement en forteresse.

Il est libéré après vingt-deux mois d'emprisonnement, en , sur ordre de Nicolas II, selon certains en raison de son mauvais état de santé, selon d'autres en l'honneur de l'anniversaire du tsar.

Décès et inhumation

Nikolaï Ivanovitch Nebogatov décéda en 1922 à Moscou, ou selon d'autres sources, en 1934 à Mikhaïlovka, petit village de Crimée. Il fut inhumé aux côtés de son épouse et de ses filles au cimetière de Vvedenskom.

Notes

  1. Grade équivalent à celui de Lieutenant dans l'infanterie et l'aviation
  2. Grade équivalent à celui de colonel dans l'infanterie et l'aviation
  3. Mise en service 1888 - coulé lors de la bataille de Tsushima le
  4. Mise en service 1892 - capturé par les Japonais le 28 mai 1905 - navigua ensuite sous pavillon japonais et porta le nom de Iki - coulé le
  5. Mise en service 1885 - sabordé le 28 mai 1905
  6. Mise en service 1896 - coulé le 28 mai 1905
  7. Mise en service 1896 - capturé par les japonais le 28 mai 1905 - navigua sous pavillon japonais et porta le nom de Mishima - coulé en 1936
  8. Mise en service 1899 - capturé le 28 mai 1905 - navigua sous pavillon japonais et porta le nom d' Okinoshima - mis au rebut en 1939
  9. Mise en service en - capturé par les Japonais le - navigua sous pavillon japonais et porta le nom de Iwami - coulé comme navire cible le )
  10. Jacques Mordal : 25 SIECLES DE GUERRE SUR MER, Marabout UNIVERSITE, 1962

Sources

Liens externes

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