Nicolas Toinard

Nicolas Toinard ou Thoynard est un philologue et numismate français, né à Orléans le , baptisé à l'église de Saint-Pierre-Lentin[1] le [2], et mort le .

Biographie

Nicolas Toinard a commencé à publier en 1669 son Harmonie de l'Écriture chez André Cramoisy avant d'en faire publier quelques planches chez Elzevier, à Amsterdam, jusqu'à la mort de Daniel Elzevier en 1680. Il en a donné plusieurs épreuves à ses amis, parmi lesquels John Locke. Le texte n'a été publié qu'après sa mort, en 1707, sous le titre Evangeliorum harmonia Græco-Latina comme le rapporte Jean Le Clerc en 1708.

C'est pendant son séjour à Paris, entre 1677 et 1679, que John Locke rencontre Nicolas Toinard au cours de réunions du cercle de Justel. Il va s'ensuivre une correspondance assidue entre John Locke et Nicolas Toinard, entre 1678 et 1704.

D'après Richard Simon, le premier contact entre Nicolas Toinard et le petit concile de Bossuet date de l'année 1678, après la publication de son Histoire critique de l'Ancien Testament pour réduire ses prétentions à la critique rationnelle de la Bible.

En , Eusèbe Renaudot qui travaille avec Bossuet sur le Dicours sur l'histoire universelle prend contact avec Nicolas Toinard pour lui demander de vérifier l'exactitude des dates[3].

Dans le Phénomène littéraire, Nicolas Toinard dévoile le larcin fait par Richard Simon qui a inséré presque en entier d'une dissertation de l'abbé de Longuerue. Le Journal de Trévoux donne le détail de la brochure de Thoynard dans l'article VIII, de , p. 117-136 (lire en ligne). Ce Phénomène littéraire a été critiqué par M. Barat du collège Mazarin dans un écrit du imprimé dans la Bibliothèque critique de Simon sous le titre Réflexions sur le Phénomène littéraire, qui se trouve dans le Journal de Trévoux au mois de article VIII avec quelques Apositlles des journalistes où l'auteur rétablit la chronologie des textes. Richard Simon répond à l'article du Journal de Trévoux dans le tome 2 de la Blibliothèque critique, p. 445-473 qui fait l'objet d'une observation de Jean Le Clerc dans la Bibliothèque choisie, tome XVIII, p. 192-193. En 1710, Eusèbe Renaudot en intervenu pour faire condamner les livres de Richard Simon[4].

En 1691, Jean Le Clerc rapporte dans le tome XXI de la Bibliothèque universelle et historique que Nicolas Toinard est un numismate célèbre à Paris et qu'ayant montré trois médailles Samaritaines à des Pères de la Société de Jésus en leur faisant part de ses idées sur ces médailles opposées à celles de Joseph Juste Scaliger, ceux-ci en parlèrent au P. Hardouin qui a publié ces pensées dans une Lettre Latine en s'en attribuant la paternité (Bibliothèque universelle et historique, 1691, p. 130-136).

Jean Le Clerc rend compte dans le livre Bibliothèque choisie de 1708, tome XV (p. 247-290) de Evangeliorum harmonia Græco-Latina publié par Nicolas Toinard en 1707. Il rapport que Toinard avait commencé à travailler sur ce livre trente ans plus tôt et en avait publier que cinq ou six exemplaires complets qu'il avait distribué à ses amis. Il avait alors refusé de la publier en plus grand nombre pour le diffuser auprès du public. Le Clergé de France avait pourtant proposé de prendre à sa charge la publication et de lui faire une pension. Ce n'est finalement qu'après sa mort que Julien Fleury[5], chanoine de Chartres publia le texte. Jean Le Clerc rapport qu'un certain nombre d'études qu'il avait annoncées n'ont pas été retrouvées chez lui comme la dissertation sur les Médailles Samaritaines, sur l'Histoire de la guerre judaïque, et les Antiquités de Joseph, pour la fin de la vie d'Hérode, dont il avait fait publier plusieurs feuilles chez le Sieur Wetstein.

Publications

  • Notæ in nummum rabbinicum, André Cramoisy, Paris, 1685
  • In Lactantium De Mortibus persecutorum notæ, Seneuze, Paris, 1690
  • De Commodi imperatoris aetate in nummis inscripta, dissertatio Nicolai Toinardi, Paris, 1690
  • Discussion de la suite des Remarques nouvelles du P. Bouhours sur la langue françoise, pour défendre ou pour condamner plusieurs passages de la Version du Nouveau Testament de Mons, Et principalement ce que le P. Bouhours y a appris, Lucas, Paris, 1693
  • Difficultez proposées au Révérend Père Bouhours de la Compagnie de Jésus, sur sa traduction françoise des quatre évangélistes, chez Adrian Braakman, Amsterdam, 1696 (lire en ligne)
  • Phénomène littéraire, causé par la ressemblance des pensées de deux auteurs, touchant les antiquités des Caldéens et des Égyptiens ; où l'on voit la fausseté du grand nombre d'années que quelques écrivains, soit anciens ou modernes, donnent aux observations célestes prétendues faites par ces deux nations, André Cramoisy, Paris, 1705
  • Evangeliorum harmonia Græco-Latina, Paris, 1707
  • Harmonie, ou Concorde évangélique contenant la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ selon les quatre évangélistes, suivant la méthode et avec les notes de feu M. Toinard, chez Jean-Baptiste Lamesle, Paris, 1716 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Inrap : Saint-Pierre-Lentin
  2. Remarque : On trouve dans le Dictionnaire de la noblesse, tome XV, de François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois qu'Anne de Beauharnais, fille de François II de Beauharnais s'est mariée par contrat du 27 février 1628 avec Nicolas Thoynard qui a été ensuite conseiller du roi et président au siège Présidial d'Orléans (voir)
  3. Fabrice Preyat, Le Petit concile de Bossuet et la christianisation des mœurs et des pratiques littéraires sous Louis XIV, Lit Verlag, Berlin, 2007, p. 27 (ISBN 978-3-8258-8716-2) (aperçu)
  4. Fabrice Preyat, Le Petit concile de Bossuet et la christianisation des mœurs et des pratiques littéraires sous Louis XIV, p. 264-265
  5. Silvestre (París), Manuel du libraire et de l'amateur de livres, Silvestre, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Nicolas Toinard, dans Louis Ellies Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII, p. 296-297 (lire en ligne)
  • John Locke, Lettres inédites de John Locke à ses amis Nicolas Thoynard, Philippe van Limborch et Edward Clarke
  • Henri Ollion, Notes sur la correspondance de John Locke suivies de trente-deux lettres inédites de Locke à Thoynard (1678-1681), Auguste Picard & fils, Paris, 1908
  • (en) Giuliana Di Biase, Natural Philosophy, Inventions and Religion in the Correspondence between John Locke and Nicolas Toinard (1678-1704), dans Philosophy Study, July 2013, Vol. 3, no 7, p. 569-595 (ISSN 2159-5313) (lire en ligne)

Liens externes

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