Nicolas-Sylvestre Bergier

L’Abbé Nicolas-Sylvestre Bergier, né le à Darney et mort le à Paris, est un théologien et antiquaire français.

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Nicolas-Sylvestre Bergier

Portrait d'abbé Nicolas-Sylvestre Bergier. Réunion des musées nationaux Grand Palais
Biographie
Naissance
Darney
Ordination sacerdotale
Décès
Paris

Biographie

Issu d'une famille originaire de Darney, à l'époque paroisse relevant du diocèse de Besançon, il est ordonné prêtre en , puis devient docteur en théologie le à Besançon. Il poursuit ensuite ses études à Paris.

En 1749, il est nommé curé de la paroisse franc-comtoise de Flangebouche puis, en 1765, principal du collège de Besançon avant de devenir chanoine de Notre-Dame de Paris en 1769. À partir de 1771, il est en outre confesseur de Madame Adélaïde, fille de Louis XV.

Il se distingue d’abord à deux reprises comme lauréat de l’Académie de Besançon, l’une pour une pièce d’éloquence, l’autre pour une dissertation historique. Instruit dans les langues anciennes et modernes, il tourne toutes ses idées vers la critique sacrée, la mythologie et l’histoire, et se voue à la défense du christianisme attaqué par les philosophes.

Frequentant les philosophes les plus avancés des années 1760 (Diderot, d'Holbach), il en devient un adversaire résolu pour des raisons religieuses.

Il écrit de nombreux ouvrages contre les philosophes des Lumières, entre autres. Il s'en prend particulièrement à Rousseau, dont il dénonce les contradictions de la pensée dans Le Déisme réfuté par lui-même (1765). Dans sa Réfutation du système de la nature, ou Examen du matérialisme (1771), il s'en prend à d'Holbach.

Influencé malgré son conservatisme par les lumières, il critique fermement les justifications de l'esclavage des africains et affirme l'unité de l'espèce humaine. Mais conservateur dans l'âme, il refuse cependant d'appeler à l'abolition de l'esclavage : « il se refuse à entrer en opposition avec le pouvoir établis, fut-ce pour la défense de principes moraux essentiels »[1]. Certains de ses arguments seront encore cités au XIXe siècle par des abolitionnistes comme Victor Schoelcher[1].

Bergier est l'auteur principal des trois volumes consacrés à la Théologie par l'Encyclopédie méthodique, publiés de 1788 à 1790

Agrégé à l’académie de Besançon, il est aussi membre associé de l’Académie des inscriptions. Son frère, Claude-François, aussi né à Darney, où il est mort en 1784, est auteur de plusieurs ouvrages de circonstance et d’un Essai sur l’histoire de la société civile, traduit de l’anglais de Ferguson.

Publications

  • Le Déisme réfuté par lui-même, 1765[2] ;
  • L'origine des dieux du paganisme et le sens des fables, 1767 ;
  • Certitude des preuves du Christianisme[3], 1768[4] ;
  • Apologie de la religion chrétienne, 1769 ;
  • Réfutation du système de la nature (de d’Holbach) ou Examen du Matérialisme, 1771 ;
  • Traité historique et dogmatique de la vraie religion, 1780.
  • Dictionnaire théologique
    Plusieurs fois réimprimé, notamment en 1854 par les frères Gaume, en 7 vol. in-8, avec des additions du cardinal Thomas Gousset, et en 1858, avec des augmentations par Mgr Jean-Marie Doney.

Notes et références

  1. L'abbé Bergier et l'esclavage des Noirs, Yves Bénot, 2004, Persée
  2. « Bergier, Déisme réfuté par lui-même », sur Gallica
  3. Texte sur Gallica.
  4. Voltaire répondit de manière grinçante à ce texte dans ses Conseils raisonnables à Monsieur Bergier, pour la défense du christianisme. Par une société de bacheliers en théologie. Texte en ligne.

Sources

  • Biographie moderne, 2e éd., t. 1, Leipzig, P.-J. Besson, 1806, p. 212.
  • Biographie nouvelle des contemporains, t. 2, Paris, Librairie historique, 1821, p. 378.
  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 5, Paris, Firmin-Didot, 1853, p. 514.
  • Albertan-Coppola (Sylviane), Des Monts-Jura à Versailles, le parcours d’un apologiste du XVIIIe siècle : l’abbé Nicolas-Sylvestre Bergier (1718-1790), Paris, éditions Honoré Champion, 2010.
  • Didier Masseau, Les ennemis des philosophes. L'antiphilosophie au temps des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000.

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