Nationalisme turc

Le nationalisme turc est une idéologie politique qui promeut et glorifie le peuple turc (soit en tant que groupe ethnique, national ou linguistique).

Des ouvriers turcs transportant une tête en bronze de Mustafa Kemal Atatürk, considéré comme le père fondateur du pays. La photographie date de 1933.

Histoire

Mustafa Kemal Atatürk

Après la chute de l'Empire ottoman, Mustafa Kemal arriva au pouvoir et tenta de faire oublier l’Empire ottoman, celui-ci étant fondé sur des principes religieux et non nationalistes. Atatürk introduisit la théorie de la langue-soleil d'Hilaire de Barenton au sein des cercles politiques et éducatifs turcs dans les années 1935, au moment où l'objectif souhaité était de « nettoyer » la langue turque des origines étrangères. Les chercheurs turcs de l'époque prétendirent également que les premiers Sumériens étaient des proto-turcs. Les mythes fondateurs du nationalisme turc sont accompagnés d’un discours censé démontrer la supériorité du peuple turc, décrit comme plus fort, plus intelligent, ayant inventé le feu, l’urbanisme moderne, le commerce, l’agriculture ou encore la métallurgie. La langue turque, pourtant entièrement remaniée dans les années 1930, fut parfois décrite comme la mère d'un grand nombre d'autres langues du monde[1].

Si la figure de Mustafa Kemal est particulièrement célébrée, les nationalistes vénèrent aussi des personnalités controversées telles que Alparslan Türkeş, fondateur du Parti d'action nationaliste en 1969, ou Talaat Pacha, l'un des principaux organisateurs du génocide arménien. Dans un premier temps, les nationalistes niant le génocide ont préféré en parler le moins possible. Par la suite, ils ont attribué la culpabilité aux Arméniens, qui auraient selon eux pactisé avec la Russie et tué des Turcs, justifiant une riposte à grande échelle du pouvoir. Jusqu'aux années 1990, il était très difficile pour les historiens turcs de porter un regard critique sur l'histoire de leur pays[1].

Variantes

Les idéologies associées au nationalisme turc inclut le panturquisme ou le touranisme (une forme de mysticisme national ethnique et racial), le néo-ottomanisme qui inclut des ambitions impériales dérivées de l'époque ottomane, l'anatolianisme qui considère la nation turque comme une entité séparée qui s'est développée après la conquête de l'Anatolie par Seldjouk, et enfin le kémalisme séculaire.

L'AKP du président Erdogan appartient à la mouvance néo-ottomane[1].

Loi d'insulte à la turquicité

L'article 301 du Code pénal turc dispose qu'« une personne qui dénigre publiquement la nation turque, la république de Turquie, la Grand Assemblée nationale de Turquie, le gouvernement de la république de Turquie et les organes judiciaires de l’État, peut être puni de six à deux mois d'emprisonnement. Cependant, cela ne peut être fait qu'avec la permission du ministre de la Justice »[2]. L'article dispose toutefois que « l'expression de la pensée destinée à critiquer ne doit pas constituer un crime ».

Références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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