Nar6 Pryze

C'est très jeune qu'il se met à la musique. À 9 ans, au moment du décès de son père, l'enfant canalise son chagrin par la musique, puis l'écriture. Narcisse Priso a alors 12 ans quand il écrit ce qu’il appelle lui-même "de petits bouts de chansons".

La famille est musicienne. Son père jouait de la guitare à ses moments perdus, mais ses principales influences lui viendront de sa grand-mère. Jeune collégien (collège Alfred Saker de Douala), il intègre le groupe de musique de son établissement comme chanteur principal. Il poursuit son secondaire au Lycée d’Edéa. Son Baccalauréat en poche, Narcisse Priso décide de rentrer à Douala, capitale du Makossa, rythme auquel il consacre sa carrière [1].

Il est le cousin de l'athlète camerounais, Emmanuel Ngom Priso.

Le "Deïdo boy"[2] rencontre le "prince du Makassi", Sam Fan Thomas  au moment où celui-ci rentre de sa tournée américaine, ainsi que Samba Show ; ceux-ci croient en lui et l’incitent à enregistrer un premier album. Il portera désormais le nom Nar6 Pryze.

L’artiste enregistre cet album aux côtés d'Albert Broeuk’s, grand auteur-compositeur-arrangeur-producteur et surtout pionnier de l’industrie de la musique locale grâce à son studio "Dobell 16" à Douala. L'opus s'intitule "Itoued’a Muna" (Enfant Malheureux en langue Duala), que beaucoup ne (re)découvriront que 18 ans plus tard… ce premier album n’ira pas loin, du fait des désaccords des deux producteurs[1]. Malgré ce "départ raté", l'artiste s'accroche et enregistre un second album, "Muayé" (La Lumière).

Plusieurs années s'écoulent avant de voir arriver le troisième disque, "Love & Love" où figurera d’ailleurs le titre "Itued’a Muna", aura un grand succès [1]^,[3].

Quatre ans plus tard, Narcisse Pryze sort "Encore et toujours", (dont le titre phare est "Elégancia"), un album de Makossa dont l'artiste dira qu'il est taillé "sur mesure", pour celui qui aime se distinguer par son chic et son élégance. Le succès vient aussi avec le single "Esselé" [4]

Il enchaîne les concerts et tournées au Cameroun[5], en Afrique et aussi en Europe [6]^,[7]. Il est régulièrement invité à se produire sur les scènes régionales du Littoal, notamment à l'occasion des fêtes traditionnelles. [8]

En 2013, l'artiste sort son 5^e album "Sassayé". Produit par Salatiel[9], récompensé d'un "Balafon Music Awards" pour "son œuvre dans la promotion de la musique camerounaise" [10]

Cet opus de 10 titres a été enregistré à Douala, Buéa (Alpha Better Records), Frapfort (à Londres), au studio Kgroove et aussi Melissa à Paris[11].

C’est "un album de défi pour moi-même" dira l’artiste qui a décidé de "faire du makossa avec des épices étrangères… Je me suis permis de repenser l’orchestration du Makossa, car notre musique n’est pas compétitive en Europe. Le makossa est en train de devenir une musique locale" ; habitué des scènes européennes[1], il dit y avoir fait le malheureux constat d’un public à 95% camerounais. Or son désir est de communier avec le plus grand nombre d’étrangers autour de sa musique. En réalisant cet album, il souhaite résoudre l'équation en ce sens qu’il l’a voulu "ouvert", car aujourd’hui, on parle de la musique "africaine", celle qui accroche un large public et non plus seulement "un" seul pays, pour ne pas dire une seule ville. Il prend pour exemples les musiques ivoiriennes, nigérianes, ou encore ghanéennes. Pour lui, leur succès "réside dans leur composition où l’on retrouve des airs de makossa, du high life ou du ndombolo"[1]. l'artiste inscrit son album dans cette logique expliquant qu'il a essayé de ne pas abîmer l'authenticité et l'originalité de cette musique.

On note une "mutation" (pour reprendre son propos) qui n’étouffe pas pour autant le style originel du Makossa : "Un vrai artiste devrait savoir évoluer avec le temps et la mode ; tout est question d’orientation et d’orchestration", déclare-t-il. Une dizaine de titres aux influences hip-hop, techno, sont les ingrédients qui font la diversité de cet opus.[12]

Dans l'album « Sassayé » qui veut dire « Prenez-moi cadeau », Nar6 parle de l’amour, de la fraternité entre les frères et de Dieu. Ce disque a bénéficié des collaborations de certains musiciens congolais ayant officié aux côtés de Koffi Olomidé et de Papa Wemba[12]. L'album a été lancé en présence d'amis et de soutiens de l'artistes : ses "frères" Racyn Sagath (artiste) et Justice Beyené (artiste et producteur) ainsi que Cyrille Bojiko (animateur et propriétaire d’une radio), et Paul Mahel (présentateur télé sur Vox Africa). L'animateur vedette de la télévision panafricaine disait de Nar6 Pryze qu'il était "langoureux, savoureux mais surtout très technique"[13]

• 2004 : meilleure voix masculine de l'année [3]
• 2004 : second meilleur disque [3]^,[14]

• 2013 : Sassayé [12]
• 2008 : Encore et toujours [15] (11 titres, dont "Elegansia")
• 2003 : Love & Love [3]
• 1999 : Full Option [15]
• Muayé
• Ituwed'a Muna [1]

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