Napoléon en Mars désarmé et pacificateur

Napoléon en Mars désarmé et pacificateur (ou Napoléon en Mars pacificateur) est une statue d'Antonio Canova.

Description

La statue est un nu héroïque colossal (3,45 m de haut au niveau de la main gauche) en marbre blanc représentant le dieu Mars sous les traits de l'empereur Napoléon Ier.

Napoléon est idéalisé, dans une nudité triomphante, tenant de sa main gauche un sceptre avec à son sommet un aigle. Un manteau lui tombe du bras gauche en drapé et de sa main droite il porte une Niké dominant un orbe. Son glaive en repos est suspendu à un tronc d'arbre[1].

Histoire

La statue a été réalisée par Antonio Canova entre 1802 et 1806, alors que le Premier Empire était à son apogée et que les images divines de Napoléon se multipliaient.

À la demande de Napoléon, Canova se rendit à Paris pour réaliser un buste, avant de rentrer à Rome pour réaliser le reste de la sculpture. Le physique du nu idéalisé s'appuie sur l'iconographie d'Auguste[2]. Il a toujours été destiné à être exposé dans un vestibule intérieur plutôt qu'isolé sur une place ; certains[Qui ?] soutiennent que la statue était destinée à orner le centre de la cour du Palazzo del Senato (it) de Milan en s'appuyant sur les plans de l'architecte Luigi Canonica (it). François Cacault et Vivant Denon visitèrent Canova alors qu'il travaillait à la statue. Cacault écrivit, en 1803, que la statue devait être « la plus parfaite de ce siècle »[réf. souhaitée], et Denon écrivit en 1806 à Napoléon que la statue serait dans le musée Napoléon « parmi les empereurs, dans la niche où le Laocoon est, de telle manière qu'il serait le premier objet que l'on voit en entrant »[réf. souhaitée]. Canova acheva la statue en 1806, mais, quand Napoléon la vit en , il la refusa, au prétexte qu'elle était « trop athlétique »[réf. souhaitée]. En effet, à cette époque il désirait donner l'image du législateur au travail[3] plutôt que de l'Imperator héroïque et divinisé.

En 1814, la statue était dans la Salle des Hommes Illustres, cachée derrière une toile. C'est sans doute là que le duc de Wellington la vit pour la première fois. Après la défaite de Waterloo, Canova a réclamé le retour de ses sculptures pillées du musée Napoléon vers leurs collections originales, et, comme il était encore considéré comme le meilleur artiste vivant, les mécènes anglais réclamaient ses œuvres en particulier. Les œuvres telles que l'Apollon du Belvédère furent restituées, et il fut proposé à Canova de racheter le Napoléon en Mars désarmé et pacificateur. Finalement, le gouvernement anglais le racheta en 1816 pour 66 000 Francs, que le musée du Louvre utilisa pour réaménager les antiquités. Le duc de Wellington collectionnait les œuvres de Canova, et le prince régent lui proposa la statue plus tard dans l'année. Napoléon en Mars désarmé et pacificateur fut installé au pied de l'escalier de Robert Adam dans sa résidence londonienne Apsley House, où il est toujours.

Copies

En 1811, une copie en bronze a été fondue par les frères Righetti. Depuis 1859, elle est dans la cour du Palazzo dell'Accademia e della Pinacoteca di Brera[4].

Annexes

Notes et références

  1. G Hubert et G Ledoux-Lebard, Napoléon : Portraits contemporains bustes et statues, Paris, Arthena, , p. 136.
  2. Le portrait de Pauline Bonaparte par Antonio Canova intitulé Vénus Victrix s'en rapproche.
  3. Voir par exemple le Napoléon dans son cabinet de travail de Jacques-Louis David en 1812.
  4. Le 25 octobre, la victoire a été enlevée du globe.

Articles connexes

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