Musée du jouet de Catalogne

Le musée du jouet de Catalogne de Figueres en Espagne, se trouve à la Casa Terradas, construite en 1767. Présente la collection de Josep Maria Joan i Rosa, qui comprend 10 000 pièces. 5 000 d'entre elles sont exposées au public. Il a reçu, entre autres, le Prix National de Culture Populaire en 1999 et la Creu de Sant Jordi en 2007.

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Le musée

Le Musée du Jouet de Catalogne propose un voyage à travers l'histoire du jouet industriel en Catalogne. Les jouets de votre enfance, et ceux des générations précédentes : théâtres de marionnettes, chevaux en carton, cuisines, balles, poupées, toupies, jouets en étain avec une corde, avions, voitures, trains, tricycles, jeux de construction, ours en peluche, jeux de l'oie, cirques, marionnettes, robots, et de nombreux autres apportant des moments passionnants et imaginatifs de jeux d'enfants.

Il fut inauguré en 1982 et parmi les 4 000 pièces exposées d'une collection de plus de 15 000 jouets et jeux, vous pourrez en découvrir certains ayant appartenu à des personnalités comme Joan Brossa, Quim Monzó, Ernest Lluch, Salvador Puig Antich, Terenci Moix, etc. Vous pouvez également visiter un espace dédié aux vingt premières années de Salvador Dalí avec ses jouets, ses cartes postales en mouvement et les photographies de son l'album de famille. La visite est accompagnée par la musique de Pascal Comelade et d'Erik Satie[1].

Parcours par le musée

Chapitres « Jouer à l'Antiquité » et « L'essor des jeux d'enfants »

Le jeu est une activité présente tout au long des siècles et des civilisations, même dans les plus anciennes. Les premières informations dont nous disposons sur les jeux proviennent de l'Égypte ancienne (3100 av. J.-C.) et de Babylone (2600 av. J.-C.), où les jeux de plateau Senet et Ur ont été découverts à l'occasion de fouilles. Ces deux jeux étaient très populaires et prisés. Ils furent retrouvés dans de nombreuses sépultures, ainsi que dans des sépultures royales, dans le cas du jeu d'Ur.

Des cerfs-volants planaient déjà dans le ciel d'Orient en l'an 1000 av. J. -C., même si l'origine de ce jeu est certainement plus ancienne.

Les anciennes civilisations greco-romaines créèrent également des jeux et des jouets qui existent encore aujourd'hui : yoyo, ballons, toupies, boules, poupées, dés, figurines d'animaux, etc. Plusieurs de ces objets fabriqués avec des os, de l'argile, de l'ivoire, du verre, du plomb et des pierres furent découverts lors des fouilles d'Empúries et de Tarragone. Des divertissements pour les enfants, des jeux d'adresse et de force, des passe-temps de hasard ou de stratégie (beaucoup pour les adultes) étaient l'expression d'une attitude ludique ou d'une rivalité athlétique. Étroitement liés aux diverses facettes de l'activité humaine, ils revêtent également un caractère religieux, festif et funéraire (les poupées étaient par exemple déposées dans les tombes d'enfants).

Chapitres « Jeux en plein air », « Voyages » et « Animaux »

Les jouets que vous pourrez voir dans cette salle, qui comprend les chapitres Jouer en plein air, Voyages et Animaux sont très différents les uns des autres, mais tous encouragent le mouvement. La roue est un élément commun à la plupart des jouets qui forment ces trois chapitres.

Sur la vitrine Jouer en plein air, se trouvent des articles de sport : bicyclettes, tricycles, trottinettes, cerceaux, cordes, patins, jouets de plage, balles, toupies, etc. Ce sont des jouets qui encouragent l'activité physique et l'amusement, surtout à l'extérieur.

Sur la vitrine Voyager, le mouvement est déterminé par le fait que les jouets qui la composent sont en partie des reproductions de moyens de transport de tous types, construits avec différents matériaux : trains électriques, voitures avec des caractéristiques différentes, calèches, avions, dirigeables, motos, bateaux, tramways, etc.

Enfin, la vitrine Animaux présente des jouets ressemblant d'animaux: oies, chats, chevaux, éléphants, etc. La plupart de ces jouets sont fabriqués en carton ou en bois teinté, munis de roues pour se déplacer ou fonctionnant sur le même principe qu'un balancier. Il est intéressant de comparer ces pièces au chien de plastique créé par AmbiToys à Amsterdam en 1995, qui bouge sa queue et ses oreilles lorsqu’on le fait déplacer.

Chapitres « Dominus Vobiscum » et « Vie de famílle »

Au musée, il y a une série de jouets symboliques, qui permettent l'enfant d'imiter le monde des adultes au travers de la représentation mentale d'objets fictifs et de rôles sociaux reproduisant la réalité, et cela plus ou moins fidèlement selon l’époque. Par le jeu et le jouet, l'enfant assimile de nombreuses informations sur la vie de l'adulte.

Dans ce domaine, il y a des jouets religieux comme des églises, des autels avec des éléments leur donnant du sens, des personnages qui font des processions et plusieurs chasubles. Au début du XXe siècle en Catalogne, il était courant que les enfants s'amusent à imiter des prêtres, comme vous pouvez le voir dans les diverses photographies qui accompagnent les pièces. Des enfants jouaient à baptiser des poupées, à célébrer la messe ou à porter le viatique. Avec la proclamation de la République en 1931, ce jeu a disparu.

Dans ce domaine, vous pouvez également voir des poupées d'époques et de matériaux différents, des catalanes typiques faites en carton aux poupées de cire, en porcelaine et en feutre, ainsi que la première Barbie, en plastique, datant de 1959. Traditionnellement, la poupée a rempli la fonction sociale de préparer les filles au rôle qui leur était assigné dès leur plus jeune âge : le soin des enfants et de la maison. Le monde intérieur est également représenté par une petite cuisine, des ensembles de vaisselle de thé, des aliments et repas en miniature pour des maisons de poupée, et des ustensiles comme des fers à repasser et des machines à coudre.

Chapitres « Monde du spectacle », « Illusions d'optique » et « Magie et illusionnisme »

Il y a des jeux et des jouets qui altèrent et confondent notre perception visuelle ; d'autres amplifient notre capacité interprétative. Ainsi, nous apprenons que tout ce que nous voyons n'est pas réel et que les formes ne sont pas telles que nous les percevons, ce qui contredit le sens commun le plus élémentaire. La réalité et la fiction se confondent et tout semble possible.

Dans ce domaine, les éléments qui créent des illusions d'optique sont mis en évidence: les personnages et les jeux qui attendrissent nos yeux et stimulent notre cerveau, en nous divertissant, comme l'anamorphose où un miroir cylindrique nous ramène aux proportions réelles d'une image déformée; ou le zootrope, ancêtre du cinéma et des projecteurs de format différent où le mouvement est la clé.

Les objets et jouets permettant d'explorer la créativité et l'interprétation y trouvent aussi leur place : ombres chinoises, cirques et, en particulier, théâtre de marionnettes (principalement de Palouzíe et Seix i Barral), des marionnettes et des polichinelles caractérisés par des personnages comme le diable, le loup, l'agriculteur ou le berger, mis en scène dans des histoires simples ayant un lien avec la tradition populaire catalane et où ne manque pas la personnification du bien et du mal.

En outre, il existe plusieurs tours de magie et d'illusions. Certains sont de nature professionnelle et d'autres, pour se divertir. Ces derniers étaient utilisés lorsqu'on voulait surprendre et divertir tout en imitant les spectacles populaires qui apparaissaient dans les variétés du théâtre ou du cirque.

Chapitre « Meccano »

Meccano est certainement le jouet le plus innovateur du début du XXe siècle. L'apparition de ce jeu de construction mettait l'ingénierie à la portée de tous les enfants et les adolescents. L'une des caractéristiques de ce jouet est qu'il pouvait devenir plus complexe au fur et à mesure que l'enfant grandissait. L'enfant pouvait commencer avec une boîte plus ou moins petite et bon marché, ajouter des boîtes complémentaires et finir par réaliser des constructions sophistiquées avec des pièces allongées, des plaques et des supports, ainsi que des poulies, des roues, des moteurs et des axes.

Il n'est donc pas étonnant que Meccano ait également remporté un grand succès auprès des adultes qui commençaient à s'intéresser à la fonction éducative des jouets, en accord avec le nouveau modèle éducatif du début du XXe siècle.

Fabriqué en 1901 à Liverpool (Angleterre) par Hornby Trains, Meccano fut rapidement exporté dans le monde entier. Son créateur, Frank Hornby (1863-1936), avait demandé un brevet en 1901 pour produire son invention sous le nom de Mechanics Made Easy (Mécanique facile), qui deviendra Meccano en 1907. En Catalogne, le fabricant Palouzíe en a obtenu la représentation pour la péninsule Ibérique en 1919, et il les fabriqua à Barcelone avec Novedades Poch à partir des années 1930.

Chapitres « Jeux de plateau » « Jeux de société » « Jeu de l'Oie » et « Puzzles »

Le jeu peut être un rituel, une action symbolique, une compétition pacifique, un défi pour l'intellect et le caractère, une activité récréative ou un simple passe-temps. Les jeux se caractérisent par leur important aspect ludique, ainsi que par un contenu éducatif, voire moralisateur. C'est le cas des jeux dits de société. À la fin du XIXe siècle, Francisco Schmidt a écrit un livre sur ces jeux (Juegos de sociedad: colección de juegos de prendas penitencias, juegos de salón, adivinanzas, homónimos refranes y juegos al aire libre), dans lequel il affirmait : «  Ces jeux ont été créés pour distraire et pour aider à la diffusion des habitudes urbaines et des bonnes manières, afin de donner des occasions de montrer les facultés spirituelles et humoristiques, ainsi que la connaissance de la galanterie et de la politesse  ».

Les jours de fêtes et de vacances, les longs repas familiaux ou les jours de pluie sont de bonnes occasions pour faire une partie. Cependant, et bien que jouer soit très plaisant, l'objectif est de gagner, contre un ou plusieurs adversaires, et même contre soi-même. L'intelligence, la sagesse et l'adresse du joueur sont mises au service de l'objectif. C'est pourquoi un puzzle peu devenir un véritable défi.

Chapitre « Les vingt premières années de Salvador Dalí »

Dans le musée, nous avons un espace dédié à l'enfance et à l'adolescence d'un habitant de Figueres probablement le plus connu internationalement, le peintre Salvador Dalí Domènech (1904-1989). Il s'agit d'une chronique composée d'images qui relate les vingt premières années du jeune Dalí, avec des références à ses parents, à son frère, sa sœur, à sa famille, à ses études, à ses premières expositions et collaborations éditoriales. C'est aussi une évocation de Figueres et de Cadaqués, un souvenir de la ville et du paysage de bord de mer de ces années.

Au début du XXe siècle, tant à Figueres qu'à Cadaqués, Salvador Dalí Cusí, le père du peintre, était un personnage bien connu, au caractère fort et extravagant. Il était le notaire de Figueres. Au cours de ses premières années, le génie d'Empordà ne se trouvait qu'en Salvador, le fils du notaire. Bien que la famille de Salvador n'ait jamais fait d'album photo, ils aimaient se prendre en photo, raison pour laquelle autant d'images de la période 1900-1928 sont conservées. Les photographies proviennent de différentes archives des familles Dalí et Domènech, ainsi que des amis de leur entourage proche.

Chapitres de « Mouvement magique » et « Intergalactiques »

En regardant les pièces qui composent les chapitres Mouvement magique et Intergalactiques, nous pouvons remarquer deux différences majeures : les matériaux qui les composent et la façon de les faire fonctionner. Alors que les jouets de mouvement magique sont principalement en étain lithographié et bougent avec un mecanisme à ressort, les intergalactiques sont essentiellement en plastique et sont alimentés par des piles.

L'évolution du jouet est intrinsèquement liée au développement des matériaux de production. En Catalogne, les industries consacrées à la fabrication de jouets sont apparues à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Pour leur production, des matériaux traditionnels de l'époque étaient utilisés : bois, tissu, carton, cuir, porcelaine, papier peint et d'étain lithographié, plomb, caoutchouc, céramique, verre ... Plus tard, de nouveaux matériaux tels que la bakélite, l'Amberol, le celluloïd et le plexiglas seront incorporés.

Au début des années 1950, le plastique commencera à être utilisé massivement dans l'industrie du jouet. En tant que matériel malléable, il permet de fabriquer des jouets de très différentes tailles et les entreprises du secteur y ont vu un grand potentiel.

Le fonctionnement des jouets évoluera parallèlement. Ils passeront d’être munis de roues et d’une ficelle afin de pouvoir les trainer, à inclure un mécanisme à ressort avec une clé pour pouvoir les mettre en mouvement. En outre, l'utilisation de contrepoids va être remplacée par de petites piles ou des piles alcalines.

Chapitre «  Maquette ferroviaire d’Andreu Costa Pedro »

À la fin du XIXe siècle, des jouets ingénieux dotés de technologies novatrices on fait leur apparition. C’est ainsi qu’apparurent les trains miniatures qui, avec le temps, ont évolué vers le maquettisme et le modélisme ferroviaire. De grands fabricants comme Märklin, Hornby, HAG, Fleischmann, etc., et de nombreux artisans ont contribué à diversifier la fabrication de reproductions à échelle réelle.

Le modélisme ferroviaire a été l’un des grands hobbys d’Andreu Costa Pedro, créateur de cette maquette aux grandes dimensions (7,5 × m), réalisée de 1994 à 2013. Après la mort de M. Costa, sa fille en a fait don au musée.

Dans les années 1960, mû par le désir de satisfaire sa demande de cadeau aux Rois mages (équivalents du Père Noël en Catalogne) qui n’avait jamais été réalisée, Andreu Costa avait acheté une locomotive à l’échelle H0, des wagons et des voies. Il construit sa première maquette en 1964. Dix ans plus tard, disposant de plus de place chez lui, il en construit une deuxième. Dès 1994, après avoir pris sa retraite, il en fait une troisième, celle qui est exposée au musée. Non content de créer le circuit et la partie électrique des maquettes, Andreu Costa passait de longues heures à les décorer (montagnes, ponts, lacs, etc.), pour leur donner plus de réalisme et de détails.

Chapitre « La collection des collections de Guy Selz »

Ces pièces proviennent de la généreuse donation de Philippe et Dorothée Selz au musée de la collection que leurs parents, Françoise et Guy Selz, construisirent pendant cinquante ans (1925-1976), et qu'ils ont eux-mêmes complétée : papiers froissés, croix, ex-votos, poupées, animaux, masques, soldats de plomb, images populaires, tableaux d'images, etc. Cela confirme les propos du conservateur du Musée des Arts décoratifs de Paris, François Mathey, selon qui : « Même la collection la plus secrète finit inéluctablement, tôt ou tard, dans un musée. C'est une bonne nouvelle qu'un musée s'enrichisse à son tour de tout ce qui avait été négligé ou ignoré. »

Dans sa jeunesse, Guy Selz s'intéressait à la créativité et l'art populaire. Cela le conduisit à collectionner des objets insolites, surprenants ou captivants, sans hiérarchie ni frontière entre les genres et les arts.

Il faisait preuve du même état d'esprit lorsqu'il invitait des amis chez lui. À Ibiza, où il a tenu un bar de 1933 à 1936 et à Paris, où il était critique d'art pour Elle, revue dont il fut également le secrétaire général, il établit des amitiés authentiques avec des personnes du monde de la culture, parmi lesquelles Jacques Prévert, Walter Benjamin, Gisèle Freund, André Breton, Eugène Ionesco, Rafael Alberti, Jean-Paul Sartre, Agnès Varda, Juliette Greco, Alexander Calder, Foujita et les artistes catalans à Paris, Rabascall, Xifra, Miralda, Benet Rossell, etc.

Objets remarquables

Boulanger

Les Grecs conçurent un jeu pour enfants imitant les occupations des adultes, et comme une sorte de préparation à l'avenir qui les attendait. En 2010, une figurine datant du Ve-VIe siècle av. J.-C. qui faisait référence à une profession, fut retrouvée dans la nécropolis du sud de la ville grecque d'Emporion. Le boulanger, assis sur un tabouret, prend de la main droite une pelle circulaire soutenant cinq petits pains ronds et une baguette. On peut voir les traits du visage de la figurine : les yeux, le nez, la bouche. Cette figurine, commune à l'époque grecque, fut retrouvée dans une tombe d'enfant.

Hochet

Le hochet, ou zing-zing, était le premier véritable jouet que recevait un bébé grec ou romain. Fait en terre cuite ou en métal, son intérieur renfermait des petites pierres ou des pièces de monnaies destinées à produire un son grâce au mouvement afin de distraire et d'attirer l'attention du bébé ou pour le calmer. On a également attribué au hochet un sens plus sacré, puisqu'il semble qu'il aurait également servi à éloigner les mauvais esprits ; il servirait donc de talisman ou d'amulette. La forme de ces objets pouvait varier. Certains étaient en forme d'animal, alors que d'autres, comme celui-ci, avaient la forme de deux disques joints.

L'essor des jeux d’enfants

Nombre des jeux avec lesquels les enfants s’amusaient au XIXe siècle (et auxquels des enfants d’aujourd’hui jouent peut-être encore) venaient tout droit de l’Antiquité. Certains, comme le jeu de morpion (numéro 45), étaient particulièrement populaires au Moyen Âge. On aperçoit sur cette auca des toupies (numéros 6 et 9), des balles (numéro 21) et des soldats (numéro 29). L’ethnologue et folkloriste Joan Amades s’est penché sur cette auca catalane et a observé que dans les jeux d’enfants survivent « les traces et le fond de diverses cérémonies et us rituels des liturgies primaires ».

Bugat I-970

L’auto Bugat, en tôle lithographiée, fabriquée par Payá Hermanos en 1930, a fait fureur chez les enfants de l’époque. C’est le jouet le plus important jamais construit par cette industrie installée à Ibi (dans la province d’Alicante). C’est aussi un objet prisé par de nombreux collectionneurs. Pour sa fabrication, Payá s’était inspiré de la mythique Bugatti T35, qui avait remporté plus de 2 000 courses et qui reste l’une des automobiles les plus célèbres de l’histoire des voitures de sport. Bien qu’aussi fidèle que possible à la voiture originale, Payá avait dû la commercialiser sous le nom de Bugat I-970, à défaut d’avoir obtenu l’autorisation du constructeur alsacien de la vendre sous le nom de Bugatti.

Les patins de Quim Monzó

Ces patins, fabriqués en fer, bois, cuir et caoutchouc, se caractérisent par leur extensibilité, de sorte que la base pouvait être étendue lorsque le pied du propriétaire augmentait. Le musée expose ceux ayant appartenu à l'écrivain Quim Monzó, qui se souvient de les avoir reçus quand il avait environ quatre ans et de les avoir utilisés jusqu'à ses quatorze ans. D'après ses explications, il se rendit compte, lorsqu'il fit don de ses patins au musée et en regardant l'usure de la gomme de devant, qu'il n'a jamais appris à freiner du pied gauche.

Chat en carton sur roues

Ce chat en carton avec ses yeux immenses est une création d’Antoni Penas Sardà de 1930. Au début du XXe siècle, le cheval en carton sur roues et des variations représentant d’autres animaux sont devenus des jouets très populaires en Catalogne. Penas a fondé son entreprise en 1892, qui s'est spécialisée dans la fabrication industrielle de jouets en carton. Jusqu'alors, ces jouets étaient fabriqués à petite échelle et avaient un caractère essentiellement privé et artisanal.

Pepa Catalane

La poupée est, et a été, un des jouets les plus présents au long de toutes les époques et dans toutes les cultures. En Catalogne, l'une des plus connues est la Pepa Catalane. Fabriquée à la fin du XIXe siècle, cette poupée de carton peint pouvait articuler ses bras et ses jambes, et était vêtue d'une robe de tissu simple et caractérisée par des chaussures à talons. La Pepa Catalane a été fabriquée en différentes tailles, d'environ quinze centimètres à un mètre, faisant varier ainsi le prix de vente. En raison du prix abordable de cette poupée pour tous les budgets, elle a été très populaire.

Procession d'étain

La procession, fabriquée en étain par le fondeur et graveur allemand Ernst Heinrichsen, date de 1880. Son entreprise a été l'un des principales spécialistes dans ce secteur entre 1839 et 1945. L'expansion du jouet en plomb et en étain se produira aux XVIIIe et XIXe siècles. Le métal est fondu dans un moule, généralement en pierre noire, en donnant aux figures la forme plate ou le volume désiré en fonction de la profondeur de la gravure du moule. Outre les soldats de plomb, les fondeurs ont produit une vaste gamme de meubles, de véhicules et de scènes représentant des aspects culturels et de la vie quotidienne de nombreux peuples.

  • «Le Théâtre des Petits» de Seix i Barral. En 1915, l'éditeur Seix i Barral a lancé sur le marché ce qui deviendrait le théâtre de jouet le plus populaire et doté d'un important aspect éducatif : le Théâtre des petits. Ce petit théâtre, modèle CC, a remporté le prix d'honneur décerné par l’Association Développement des Arts Décoratifs lors de la troisième Exposition de jouets, tenue à Barcelone en 1917. Seix i Barral a publié jusqu'à 27 œuvres, comme La mégère apprivoisée ou La science plus que le pouvoir, qui en plus du texte, comprend les personnages et les décors.

Zootrope

Le zootrope, inventé par W. G. Horner en 1834, va être introduit en Catalogne par la maison Borràs de Mataró en 1897, avec des pièces de ce genre. On trouve aussi des zootropes faits par Rais, à la ville de Gràcia. Ce jouet optique se compose d'un cylindre en métal ou en carton, avec plusieurs fentes verticales à travers lesquelles il faut regarder. À l'intérieur, se trouve une bande interchangeable composée d'une série de dessins représentant les différentes phases d'un mouvement ou d'une action. En tournant l'appareil avec la main, l'illusion du mouvement se crée.

Le petit prestidigitateur, de Joan Brossa

Joan Brossa, poète, dramaturge et artiste plasticien catalan (1919-1998), avait une prédilection pour l’univers du jouet. Il était en particulier fasciné par la magie, la prestidigitation, l’illusionnisme et le transformisme. C’est sans doute ce qui explique ses liens d’amitié et de collaboration avec le musée. Brossa a fait don au musée d’un grand nombre des jouets qu’il a collectionné tout au long de sa vie. Pour lui, « la vie suit son cours. Elle monte et descend, elle range et dérange les efforts. Elle est parfois fenêtre, elle est parfois miroir. Jeux, magie, théâtre, cinéma et poésie font partie de cette illusion nécessaire qu’est l’art ».

Tour Eiffel de Meccano

L'entrée du musée est présidée par une tour Eiffel construite en 1932 avec des pièces de Meccano pour les représentants de la marque anglaise dans la péninsule ibérique, Palouzíe et Novedades Poch. Elle comporte 9 832 pièces et 8 623 vis, et il fallut de très nombreuses heures de travail pour la reáliser. Il est facile de faire le parallèle entre le jouet et la tour. Les deux représentent parfaitement leur époque : la tour Eiffel authentique, érigée à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889. Elle était le symbole de la modernité et un défi dans la construction en fer, alors que Meccano, créé à Liverpool en 1901, mettait en valeur l'innovation comme l'emblème du jouet éducatif.

Stand des pièces de Meccano

Meccano était vendu en boîtes contenant un « assortiment » de plusieurs pièces permettant de réaliser des constructions différentes (grues, automobiles, édifices, horloges, ponts). Avec l'assortiment numéro 7 par exemple, les enfants pouvaient construire jusqu'à 899 modèles différents. Il était également possible d'acheter des pièces séparées pour agrandir l'assortiment ou remplacer des pièces. Le meuble d'exposition, datant de 1930, provient de la boutique de jouets Le Paquebot Normandie de Paris, et présentait des pièces de Meccano vendues séparément. C'est pourquoi la partie de devant est une vitrine avec les différents modèles de pièces exposées, alors que la partie postérieure a cinq tiroirs où était rangé le stock.

Grand Jeu de l’Oie

Le gagnant du Jeu de l'Oie est le joueur qui termine le parcours de 63 cases. Le hasard des dés dicte la fortune du joueur. C'est pourquoi certaines personnes comparent ce jeu avec l'aventure de la vie. L'origine de ce jeu est incertaine. Vu les jeux pratiqués au Moyen-Orient et en Asie, il a peut-être été créé en Italie vers 1580. Peu après son invention, le duc de Toscane, Francesc I de Medicis, l'offrit au roi d'Espagne Philippe II. Différentes versions de ce jeu furent imprimées ou enregistrées à Londres et Lyon à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.

Puzzle

La quadrature parfaite du carré. Le raisonnement logique, la base des mathématiques, fait partie de la solution des puzzles. Certains contiennent une formulation géométrique, comme la quadrature parfaite d'un carré, qui consiste à remplir le carré de pièces plus petites, toutes de tailles différentes. En 1978, le hollandais A. J. W. Duijvestijn découvrit la plus petite quadrature qui pouvait exister : un carré de 112 x 112 composé de 21 carrés. Le musée possède un fonds considérable de puzzles en bois, plastique, carton, métal et verre, qui s'est enrichi grâce au don que l'ingénieur Francesc Castanyer Figueras a fait de sa collection.

L'ours en peluche des frères Dalí

En 1910, les parents de Dalí se rendent à Paris, où ils achètent, pour leurs deux fils, cet ours en peluche qui, dès ce moment, deviendra un compagnon de jeu inséparable d'Anna Maria, de Salvador et, indirectement, du reste de la famille. Des années plus tard, Federico García Lorca visitera l'Empordà, invité par son ami Dalí. Le poète baptisera l'ours « Don Osito Marquina », pour sa ressemblance avec le dramaturge Eduardo Marquina. De retour à Grenade, Lorca écrira plusieurs lettres à l'ours. Le musée en conserve et en expose deux. Don Osito Marquina occupera une place privilégiée dans l'amitié entre Lorca et Dalí.

Le costume de Salvador Dalí

Dans cette photographie de studio, Salvador Dalí avait seulement deux ou trois ans. Il apparait déguisé en paysanne catalane riche. Même si on n’en sait pas concrètement la raison, il était courant d’habiller les petits garçons avec des robes de fille. Le carnaval est le moment de se déguiser, de faire semblant que nous sommes une autre personne. Cependant, il y a toujours un costume plus populaire selon l’époque, les tendances et l’actualité du moment. Dans la première moitié du XXe siècle, un de ces costumes récurrents était celui de paysan et de paysanne.

Charlot de Schuco

Charlie Chaplin a été immortalisé par Schuco, société allemande fondée en 1912 et leader mondial notamment pour ses véhicules de collection. Ce jouet, fabriqué en 1925 avec du tissu, du feutre et de l'étain peint, fonctionne à ressort. Le mécanisme permet que Chaplin et sa canne bougent simultanément. Entre 1920 et 1940, il était courant pour les personnages des films les plus populaires d'apparaitre sous forme de jouet. Chaplin, Groucho Marx et Shirley Temple en sont des exemples.

La science-fiction du jouet

À partir de 1950, et surtout entre 1960 et 1990, les progrès de la science et de la technique, l'exploration de l'espace par les États-Unis et par l'Union soviétique, ainsi que l’intérêt de l'industrie audiovisuelle (cinéma, télévision et bande dessinée) vers le genre de la science-fiction, vont faire en sorte que l’industrie du jouet reflète ce monde. Les astronautes, les robots, les soucoupes volantes, les avions... ont captivé l'attention des enfants dans un jeu d'aventure et de fantaisie. Ce robot en plastique fabriqué par Lemssa en 1965 en est un bon exemple.

Locomotive électrique HAG réf. no 181

HAG, fabricant suisse de trains miniatures réputé pour ses modèles solides et prisés des collectionneurs, est spécialisé dans les modèles de trains suisses à échelle H0 (l'échelle la plus étendue et qui correspond à 1/87, avec une largeur de voie de 16,5 mm). Cette locomotive électrique de 1989 en est un exemple. Elle imite à la perfection les Re 4/4 (no 162) de l'entreprise opératrice de l'infrastructure ferroviaire suisse BLS (Bern-Lötschberg-Simplon), la ligne reliant l'Italie et la Suisse. Entrée en service en 1964, la locomotive Re 4/4 tirait autant de trains express que de marchandises lourdes et pouvait circuler à une vitesse maximale de 140 km/h.

Locomotive diesel électrique Märklin réf. no 3066

Avec le modèle 3066, le fabricant allemand de trains miniatures Märklin, entreprise fondée en 1859, reproduisit la locomotive diesel de la série 204 (à l'origine 202) de la Société Nationale des Trains Belges (SNCB). La véritable locomotive avait été construite par l'entreprise AFB, sous la licence de l'entreprise suédoise NoHAB, également fournisseur de General Motors. Ces locomotives, construites depuis 1955, atteignirent 140 km/h. Les conducteurs de trains les appelaient gros nez en raison de l'aspect de leur face avant. SNCB les destina aux trajets internationaux de voyageurs et de marchandises légères entre Cologne et Paris. Elles furent opérationnelles jusque dans les années 2000.

Locomotive à vapeur Märklin réf. no 3093

L'entreprise allemande Märklin, de renommée internationale dans le domaine du modélisme ferroviaire, fabriqua la miniature (échelle H0, qui correspond à 1/87, avec une largeur de voie de 16,5 mm) de la locomotive à vapeur nº. BR 18 478, appartenant à l'entreprise allemande Deutsches Bahn. Ces locomotives, qui pesaient 149 tonnes et pouvaient atteindre 130 km/h, étaient utilisées pour des trains express. La société Maffei, de Munich, fut chargée de la fabrication de la locomotive entre 1918 et 1930. Des années plus tard, la compagnie espagnole MZA en acheta quatre exemplaires après les avoir adaptés à la largeur des voies espagnoles.

Couple de squelettes mexicains pour la Toussaint

Ce jouet cadavérique, fait en terre cuite à Oaxaca de Juárez vers 1960, est utilisé le jour des Morts (1er ou 2 novembre), célébration religieuse et traditionnelle et l'une des fêtes les plus anciennes et typiques du peuple mexicain. Elle est le résultat de la fusion entre les rites basés sur des croyances indigènes et les fêtes catholiques introduites par les Européens, notamment à partir de 1521. Parmi les divers ornements et offrandes présents à la fête, nous trouvons des figures de squelettes ainsi que des éléments funéraires élaborés en bois, du papier, du sucre, du papier mâché, du plâtre et du tissu par les artistes et les artisans populaires mexicains.

Les poupées érotiques de Madame Zka

En 1962, Guy Selz publia dans La Brèche, la revue dirigée par son ami André Breton, un article sur Madame Zka et ses poupées en tissu, que Selz avait obtenues par l'intermédiaire du peintre et collectionneur d'art brut Jean Dubuffet. Madame Zka vivait depuis quinze ans recluse dans son propre monde, dans la petite chambre blanche d'un hôpital psychiatrique où elle passait son temps à coudre. Les détails et la perfection des poupées, ainsi que leur allusion sexuelle, le fascinèrent. Dans l'article, Selz écrivit qu'il trouvait étrange et étonnant le résultat obtenu à partir de bouts de vêtements cousus par une « folle » et quelques souvenirs travaillés minutieusement.

Poisson japonais en bois

Le Japon présente une grande variété de jouets réalisés avec des matériaux différents selon la région : argile dans les zones de cultures de riz, papier à proximité des grandes villes et bois dans les zones forestières du nord. Les jouets artisanaux, comme ce poisson, sont en général fabriqués dans des ateliers familiaux. Le type de production fait en sorte que les pièces sont imparfaites. En effet, les formes ne sont pas épurées et les couleurs semblent peu brillantes. Cette imperfection rend ce jouet unique, contrairement à ceux fabriqués par la production industrielle. Ce poisson comporte le sceau de l'artisan. En effet, les idéogrammes forment son nom.

Taureau jaune et bleu

Guy Selz obtint ce taureau lors d'une exposition où avait lieu une vente d'art populaire mexicain organisée par l'UNESCO à Paris vers 1960. Ses enfants, Dorothée et Philippe, racontent qu'il s'y était rendu pour couvrir l'évènement pour le magazine Elle. Cette pièce attira tellement son attention que le commissaire de l'exposition lui promit qu'elle lui serait réservée. André Malraux, ministre de la Culture de l'époque, inaugura l'exposition et, émerveillé par le taureau, voulait aussi l'acheter. Cependant, le commissaire lui a indiqué qu'il s'était déjà engagé envers le journaliste, ce qui, semble-t-il, contraria Malraux.

Notes et références

  1. Generalitat de Catalunya, Agència Catalana del Patrimoni, « Musée du Jouet de Catalogne · Visitmuseum · Catalonia museums », sur visitmuseum.gencat.cat (consulté le )

Voir aussi

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