Mountain Wilderness

Mountain Wilderness est une association internationale dont le but principal est la « sauvegarde de la montagne, sous tous ses aspects. » Mountain Wilderness est une ONG, dotée de sections nationales.

En France, Mountain Wilderness est reconnue d'utilité publique.

Historique

Mountain Wilderness est avant tout la formalisation d'un état d'esprit dans une structure collaborative. L'objectif de départ était de permettre aux alpinistes du monde entier de se regrouper pour pouvoir engager des actions concrètes de défense de la montagne. Fondée sur des valeurs partagées par une communauté de pratiquants de la montagne, l'association voit le jour sous la forme d'un regroupement international en 1987[1]. Lors du congrès fondateur, un texte définissant valeurs et objectifs de l'association est adopté et publié sous le nom de « Thèses de Biella ». Mountain Wilderness met en avant les points suivants :

  • la notion de wilderness est une part importante de l'équilibre naturel, équilibre que l'homme menace consciemment ou non par sa présence et ses activités ;
  • à l'échelle individuelle, de l'alpiniste chevronné au pratiquant occasionnel de la montagne, tous doivent être informés et encouragés à adopter des pratiques respectueuses de la montagne et des autres ;
  • les élus doivent être conseillés et sensibilisés aux problèmes et enjeux relatifs à la montagne ;
  • de façon plus générale, une culture et un respect de la montagne sont à promouvoir, pour assurer la sauvegarde ou le retour à un équilibre entre activités humaines et survie des montagnes.

Mountain Wilderness est donc premièrement le regroupement d'alpinistes de tous niveaux et de tous horizons dans une association de défense de l'environnement ; l'esprit au sein des sections nationales en est cependant parfois plus proche du club d'alpiniste que de l'association. Plusieurs actions de terrains amènent les membres actifs à réaliser des ascensions ou à parcourir la montagne, en plus des actions administratives et citoyennes. L'ascension du mont Blanc en 1998 avec des parlementaires italiens, suisses et français, pour soutenir la protection internationale du mont Blanc, est un exemple d'engagement bien particulier de l'association.

Au-delà des actions spectaculaires de ce type, Mountain Wilderness s'est donné pour objectif d'inciter tout un chacun à réfléchir sur sa pratique de la montagne et son rapport à la Nature en général. L'association, par la voix de ses garants et d'alpinistes reconnus, cherche à remettre en question le consumérisme et l'état d'esprit propriétaire qui semble avoir gagné, non seulement les montagnes, mais la société occidentale dans son ensemble. Ce débat, menant parfois à des actions de protestation critiquées, se formalise également dans des dossiers concrets, tels que l'urbanisation des vallées ou les pratiques de sports mécanisés en montagne. Dans tous les cas, la notion de wilderness est au cœur des actions engagées par ses membres.

La section française est fondée en , lors du congrès d'Evian[2].

Actions

Mountain Wilderness a engagé plusieurs types d'actions. Au niveau international, des actions ponctuelles sont organisées pour mettre en application les engagements formulés dans les Thèses de Biella : nettoyage du K2 en 1990, formations ciblées en Himalaya et en Afghanistan, etc.

Les sections nationales mènent des actions de concertations et lobbying dans les projets d'aménagement, organisent des opérations ponctuelles et assurent le bon fonctionnement de l'association.

Mountain Wilderness soutient la cause tibétaine[3].

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle française de 2017 qui oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron, Mountain Wilderness France appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate FN[4].

Sections nationales

Mountain Wilderness est dotée d'associations nationales affiliées à l'association internationale. Ces sections « locales » s'investissent principalement dans les dossiers nationaux. Sections nationales existantes à ce jour :

Créations de sections à l'étude :

  • Bulgarie

France

Bernard Amy est un des fondateurs de Mountain Wilderness France, dont il devint président, succédant à Haroun Tazieff et Patrick Gabarrou[12]. François Labande co-fonde la section française de l'ONG Mountain Wilderness dont il est secrétaire de 1988 à 1994 puis président de 1995 à 2002 avant d'en devenir le président d'honneur et un de ses garants internationaux. Elle est aujourd'hui présidée par Frédi Meignan, qui succède à Hugues Thiébault en .

L'association est reconnue d'utilité publique depuis le . Elle est titulaire d'un agrément de protection de l'environnement dans le cadre national français, valable cinq ans à compter du [13].

Elle organise plusieurs actions et participe en tant qu'ONG aux débats sur les aménagements en montagne et sur les parcs nationaux. Dans le cadre de la sauvegarde du massif du Mont-Blanc, Mountain Wilderness France travaille fréquemment avec les sections suisse et italienne, notamment à la promotion du projet de zone protégée transnationale dans le massif.

Actions et projets de la section française :

  • « Silence ! », campagne d'actions contre le bruit en montagne et les dégâts liés à l'utilisation des 4x4, quads, hélicoptères... ;
  • groupe de travail sur le transit international et le transport en montagne ;
  • soutien du projet de Parc national dans les Calanques de Marseille ;
  • protection du Mont Blanc et du massif italo-franco-suisse ;
  • actions ponctuelles de nettoyage de sites[14];
  • actions de lobbying dans les projets d'aménagements et d'urbanisation en montagne ;
  • concours et portail « Changez d'approche »[15]

Critiques

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L'association Mountain Wilderness, dans son action comme dans son discours, est critiquée par plusieurs acteurs de la montagne. Dans les actions de lobbying liées aux projets d'aménagements de la montagne, des groupes financiers ou des entreprises ont pointé du doigt le refus de compromis de l'association. Les actions pour la préservation du silence en montagne provoquent des réactions hostiles chez les pratiquants des activités motorisées (4×4, héliski...)

L'accusation d'élitisme est souvent portée contre l'association, dont les opposants critiquent le souhait d'accaparation de la montagne par une communauté de pratiquants, bridant la liberté des autres. L'association répond à cette critique en insistant sur le fait que son action d'éducation a au contraire pour objectif d'amener le plus de gens possible vers une pratique respectueuse de la montagne. Cette « pratique respectueuse » telle que formulée dans les Thèses de Biella reste le point de désaccord fondamental entre partisans et opposants à l'association, et à un plus large niveau, une fracture souvent inconsciente séparant les consommateurs de loisirs de montagnes et les autres. Par ailleurs, une part non négligeable d'habitants du domaine montagnard tirent leurs revenus des activités dénoncées par l'association : ainsi, les actions menées ne rencontrent pas toujours un support unanime au sein des locaux.

Au-delà de ces clivages d'intérêts, Mountain Wilderness, et bien d'autres associations de défense de l'environnement, cristallise un débat de société relatif à la place de l'homme dans son milieu naturel. Ces questions ont à voir non seulement avec les pratiques les plus courantes (loisirs, habitat...) mais aussi, et peut-être surtout, s'inscrivent dans une perspective anthropologique de plus long terme, questionnant non sans anxiété sur l'avenir d'un homme colonisateur de son espace vital et de celui des autres espèces.

Références

  1. Christophe Lachnitt, Entre la vie et le vide: Les alpinistes professionnels et la peur, p. 126
  2. Historique
  3. François Labande, Sauver la montagne, Genève (Suisse), Olizane, , 397 p. (ISBN 978-2-88086-325-8 et 2880863252, lire en ligne), p. 175 « Chapoutot va prendre ses distances avec Mountain Wilderness, en désaccord sur deux sujets sans rapport entre eux, l'équipement des voies d'escalade et le soutien à la cause tibétaine. ».
  4. « "Le pire est malheureusement possible!" : l’appel de 61 associations et ONG avant le second tour », lejdd.fr, 29 avril 2017.
  5. Allemagne
  6. Catalogne
  7. France
  8. Grèce
  9. Italie
  10. Suisse
  11. Belgique
  12. https://www.mountainwilderness.fr/nous-connaitre/fonctionnement/le-ca/bernard-amy-le-garant-voyageur.html
  13. Arrêté du 15 mars 2019 portant publication d'une liste d'associations agréées au titre de la protection de l'environnement dans le cadre national
  14. [PDF]« Etat des lieux du gouffre Berger », sur moutainwilderness (consulté le ).
  15. Portail "changer d'approche"

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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