Motu

Un motu (/mo.tu/) est un îlot de sable corallien sur la couronne récifale d'un atoll ou à l'arrière d'un récif barrière d'île volcanique. Il s'agit généralement d'un banc de sable accumulé dans une zone où les courants marins ralentissent, où le sable peut se déposer, comme sur les bords d'une passe, à l'arrière d'un récif, ou sur un haut-fond. Quelques motus sont des restes d'un récif émergé plus ancien et sont formés uniquement d'un agrégat de concrétions calcaires reposant sur un socle récifal, et présentant une absence notable de dépôts sablonneux. Les motus alternent avec les hoas. La plupart portent une faible végétation, notamment des cocotiers. Ces îlots de sable sont parfois mal stabilisés, et peuvent disparaître ou se former à la suite, par exemple, d'une forte dépression tropicale.

Pour l’article homonyme, voir Motu (langue).

Cet article possède un paronyme, voir Motu proprio.

Ne doit pas être confondu avec Cayes.

Motu au sud de Raiatea en Polynésie française. La ligne blanche, juste derrière le motu, montre la séparation entre l'océan et le lagon.

Étymologie

Motu en formation sur les bords de la passe d'Avatoru, sur l'atoll de Rangiroa.

Ce mot d'origine tahitienne se retrouve dans la plupart des langues polynésiennes, et a pour sens : coupé, séparé ; sens le plus courant : île, îlot, péninsule.

Bien que dans les langues polynésiennes, il puisse désigner une grande île volcanique ou un atoll tout entier, les géographes (école française) sont convenus de l'utiliser en tant que terme scientifique spécifique pour les bancs d'origines détritique qu'on rencontre en chapelets ou en forme de langue sur les couronnes récifales des atolls d'une part et des récifs barrières des îles hautes, d'autre part. On retrouve le terme dans le nom de nombreux îles et îlots, par exemple dans Tuamotu.

Lieu d'habitat

Culture de pastèque sur un motu.
Habitation abandonnée sur l'atoll Canton, aux Kiribati.

Les motus forment l'essentiel des terres émergées d'un atoll, et les eaux de ruissellement forment souvent une nappe phréatique. Ils abritent une végétation tropicale apte à se développer sur ces sols fortement calcaires et salés, qui produit une fine couche d'humus. C'est l'habitat et le lieu de ponte de nombreuses colonies d'oiseaux marins et de tortues marines, lorsque le motu n'est pas occupé par l'être humain.

Depuis la colonisation humaine, des populations comme les Polynésiens ou les Mélanésiens s'y installent de façon temporaire ou permanente. L'alimentation est alors principalement tournée vers la pêche, mais ce milieu offre également de petites zones d'exploitation agricole vivrière. Certaines cultures y sont aujourd'hui commerciales, comme les pastèques ou le Tiare tahiti.

Dans le cadre du développement du tourisme, les motus des atolls et îles hautes sont des cadres recherchés pour l'installation de structures hôtelières. Ce type d'implantation à visée économique n'est pas sans poser de nombreux problèmes fonciers, sociétaux, et environnementaux. Les populations locales perçoivent ces implantations touristiques comme une perte de territoire. Elles transforment brutalement le milieu, bien que la conservation de l'aspect naturel du site soit fréquemment un objectif affiché des exploitants. L'implantation d'un hôtel entraîne également des problèmes au niveau des ressources en eau douce, la population touristique en étant une grande consommatrice. Lorsqu'une nappe phréatique d'un motu est puisée trop fortement, des infiltrations d'eau de mer surviennent et provoquent une salinisation de la réserve d'eau douce. Ce type de problème est présent également sur les zones de fort peuplement, et il est généralement résolu techniquement par l'installation de citernes de collecte des eaux de pluie et de dessalinisateurs. Dans les cas de motus d'îles hautes, une canalisation d'eau douce peut être installée pour relier le motu à travers le lagon jusqu'au système général d'alimentation en eau de l'île.

Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail du monde insulaire
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.