Motocyclette

Une motocyclette, plus couramment désignée par son abréviation moto, est un véhicule motorisé, sans carrosserie, à deux roues le plus souvent monotraces, pouvant être équipé d'un side-car. Inventée au XIXe siècle dans le même temps que les premiers moteurs thermiques, les motos se déclinent aujourd'hui en plusieurs types selon leurs usages : sportive, supermotard, routière, tout chemin, routière sportive. Le conducteur, appelé cyclomotoriste, motard ou motocycliste, y est assis à califourchon sur la selle, les mains tiennent le guidon et les pieds sont sur des repose-pieds. Un passager peut se tenir à califourchon derrière le pilote si la motocyclette est conçue pour (selle et repose-pieds dédiés).

« Moto » redirige ici. Pour les autres significations, voir Moto (homonymie).

BMW WR 750 de 1929 (à multiples records de vitesse absolue sur deux roues).
Une motocyclette Triumph T110 de 1954.
Side-car avec une cabine fermée Moto Guzzi.

Lorsque le véhicule est plutôt conçu pour la ville (boîte automatique, position assise et plancher plat, coffre de rangement, etc.), il n'est alors pas désigné comme une moto mais comme un scooter. Les deux types de véhicules (moto et scooter) sont regroupés au sein de l'appellation « deux-roues motorisé ».

Histoire

Étymologie

« Motocyclette » est un nom propre, déposé en 1897 par les frères Eugène et Michel Werner, fabricants installés à Levallois-Perret, puis devenu nom générique. Il semble bien que ce soit le préfet de Paris qui, trouvant ce nom fort approprié, ait décidé d'autorité qu'il désignerait, désormais, l'ensemble des véhicules à deux roues motorisés[1].

Paternité controversée

Vélocipède à vapeur Perreaux.
Machine de Gottlieb Daimler.
Celle de Félix Millet.
Moteur Ixion sur motocyclette Komet (1902).
Moto belge Escol.

Comme souvent, lorsqu'une technique est émergente, sa finalisation se produit en plusieurs endroits presque simultanément. Ce fut le cas pour l'avion, il en a été de même pour la moto : le , un procès-verbal est établi à la préfecture de la Seine en vue de la délivrance d'un brevet[2] concernant un « vélocipède à grande vitesse » ; il est délivré sous le numéro 83691 le à Monsieur « Louis-Guillaume Perreaux - Ingénieur à Paris, 8, rue Jean Bart ». Cependant, rien ne certifie que ce « vélocipède » ait roulé avant 1871. Il était équipé, alors, d'un moteur à vapeur entraînant la roue arrière et de pédales agissant sur la roue avant. Un exemplaire de cette moto est exposé au musée de l'Île-de-France au château de Sceaux.

En 1869, de l'autre côté de l'Atlantique, certains témoignages attestent de l'existence d'un autre véhicule à deux roues mû par un moteur à vapeur, le motocycle Roper (en), qui semble n'avoir été qu'une attraction foraine. Ces affirmations autorisent les Américains à s'attribuer la paternité de l'invention de la moto. Cependant, contrairement à l'invention de Perreaux, il n'en reste aucune trace, ni même un brevet prouvant son existence. L'invention de Daimler, datant de 1885, a été conçue dans le but de tester un moteur fonctionnant au pétrole. Elle était équipée de roues latérales stabilisatrices, donc de quatre roues au total. On peut, cependant, avancer que la Daimler fut la première moto dotée d'un moteur à combustion interne.

La fabrication de motocyclettes s'est servi de quelques innovations technologiques[3] :

  • en 1887, le Français Félix Millet fabrique et vend quelques exemplaires d'une moto équipée d'un moteur à pétrole à cinq cylindres en étoile placé dans la roue arrière ;
  • en 1894, Hildebrand & Wolfmuller (en) (Autriche) commercialisent une moto équipée d'un bicylindre horizontal de 1 490 cm3 qui bénéficie du premier véritable réseau de vente de l'histoire ;
  • en 1897, Léon Cordonnier brevète son moteur Ixion dont l'essor commercial sur moto émerge en 1902 ;
  • la même année, les frères Eugène et Michel Werner commercialisent un cycle à moteur placé au-dessus de la roue avant, auquel ils donnent le nom de « motocyclette ».

Popularisation et sociologie

La motocyclette était très peu fiable à ses débuts. Elle obligeait à effectuer des interventions mécaniques fréquentes. De plus, les routes étaient en mauvais état et les suspensions étaient inexistantes (si l'on ne tient pas compte des ressorts de la selle). Mais très vite l'usage de la moto se répandit en commençant par être un outil de travail des professions libérales. La Première Guerre mondiale a favorisé son utilisation à des fins militaires. Les vélos furent remplacés par les vélomoteurs et des motocyclettes plus commodes et moins chères que les automobiles.

Dans les années 1960, les deux-roues motorisés furent en grande partie supplantés par l'apparition d'autos plus accessibles financièrement (voiturettes, Renault 4CV, Citroën 2 CV, etc.). Les préférences se tournèrent alors plutôt vers l’automobile, qui permettait de transporter plusieurs personnes protégées de la pluie, du vent et de la saleté. Cette époque fut une hécatombe pour les marques historiques de motos. La production disparut presque totalement en France.

Toutefois, alors que les années 1970 voyaient la banalisation de l’accès à la voiture avec l’essor de la production de masse de véhicules Peugeot, Renault et Citroën, la motocyclette connut une certaine renaissance sous l'impulsion des constructeurs japonais qui misaient sur le rêve en produisant des véhicules jolis, propres, puissants, solides, et faciles à conduire.

Alors que l’embourgeoisement semblait accessible à tous ceux qui, notamment à travers l'automobile, revendiquaient l’accès à une « grande classe moyenne », c’est finalement un dur retour aux réalités de la domination sociale, exprimé lors du printemps de mai 1968, qui sonna le retour à la motocyclette. Désormais fiable, elle permettait d'exprimer de la distinction vis-à-vis de la masse populaire et du ressentiment face à la société pleine de promesses et de contraintes. La moto devint une marque distinctive de liberté et, quelquefois, de contestation. Le choc pétrolier de 1973 et la crise économique provoquèrent une hausse générale des prix, dont le carburant et les assurances. Cet environnement hostile aux motards donna naissance en 1980 à la Fédération française des motards en colère (FFMC), fédération d'associations locales préexistantes ayant vocation de défendre les droits de cette catégorie d'usagers de la route.

De nos jours, la motocyclette est un cycle à moteur d'une cylindrée supérieure ou égale à 125 cm3[4].

De plus, certaines limitations sont également apparues, en termes de puissance ou bien de permis de conduire.

Législation et catégories

Les différentes législations locales, nationales ou régionales classent généralement les motos selon leur puissance et leur cylindrée (du moins pour les moteurs thermiques)[5] dont les modalités de conduite diffèrent selon les pays. Dans l'Union européenne, pour une cylindrée inférieure à 50 cm3 et une puissance inférieure à kW[6] il s'agit de cyclomoteur accessible avec le permis AM, au-delà il s'agit de motocyclettes regroupées au sein des catégories suivantes :

  • les motos d'une cylindrée comprise entre 50 et 125 cm3 et d'une puissance maximale de 11 kW, accessibles avec le permis A1 ;
  • les motos d'une cylindrée supérieure à 125 cm3 et d'une puissance maximale de 35 kW, accessibles avec le permis A2 ;
  • les motos d'une cylindrée supérieure à 125 cm3 et d'une puissance supérieure à 35 kW, accessibles avec le permis A.

En France

En France, les véhicules à moteur à deux ou trois roues, avec ou sans side-car, et les quadricycles à moteur dont le poids à vide n'excède pas 550 kilogrammes entrent dans la catégorie L[7].

La législation française utilise le terme de « motocyclette » pour un véhicule à deux ou trois roues et plus spécifiquement de « motocyclette légère » pour un véhicule dont la cylindrée est comprise entre 50 et 125 cm3 et dont la puissance n'excède pas 11 kW, soit 15 ch. Pour une cylindrée inférieure à 50 cm3, la vitesse du véhicule doit être limitée à 45 km/h et le terme « cyclomoteur » est employé[7].

Pour être utilisée sur la voie publique, une motocyclette, légère ou non, doit être immatriculée et son conducteur doit être titulaire du permis de conduire correspondant, au moins, à la catégorie du véhicule et à l'âge du conducteur.

Motocyclette

Le conducteur doit être titulaire du permis A ou A2 avec des restrictions sur la puissance du véhicule dans ce second cas.

Depuis le 1er janvier 2016, la puissance n'est plus limitée à 73,6 kW (100 ch), ce qui met fin à une spécificité française. Tous les véhicules produits avant cette date munis de l'ABS peuvent être débridés[8]. Le débridage doit être effectué en concession.

Motocyclette légère

Pour être utilisée sur la voie publique, une motocyclette légère doit être immatriculée et son conducteur doit être titulaire du permis A1 (parution des modifications de ce permis prévue à partir du )[9].

À compter du , les titulaires du permis B peuvent conduire une motocyclette légère sous réserve de l'obtention d'une attestation de formation spécifique. Cette nouvelle réglementation ne concerne que les usagers n'ayant pas conduit et assuré à leur nom de deux-roues au cours des cinq dernières années[10].

Le transport d'un passager est autorisé si le véhicule a été conçu et homologué dans ce but, pourvu de repose-pieds et d'une poignée de maintien.

Règlements internationaux

Certains aspects de ces engins sont encadrés par des règlements internationaux comme :

  • des règlements selon l'accord CEE-ONU de 1958 : règlement no 22 : casque moto, 50 : éclairage, 57 : projecteurs, 72 : projecteur halogène ;
  • le règlement technique mondial 3 : freinage des motocycles.

Usages

Les avantages et inconvénients offerts par les deux-roues, et les différents types de motocyclette permettent une utilisation variée, tantôt complémentaire aux véhicules personnels (voitures), tantôt concurrentielle.

Loisir et voyage

Honda NX 650 Dominator, une moto de moyenne cylindrée de type trail.

La motocyclette désigne à la fois le véhicule et son utilisation[4]. La moto peut être pratiquée sur :

  • route ouverte (si homologuée), pour voyager au long cours (les BMW GS ou Harley-Davidson Electra Glide peuvent contenir par exemple plus de 160 litres de bagage) ;
  • circuit d'asphalte avec une supermotard (moto de type trail avec des pneus tendres sans crampons[11]), en sportive ou side sportif ;
  • circuit de terre ou tout-terrain avec un trail ou un trial (moto de type trail très légère avec des pneus tendres et une selle symbolique, prévue pour faire des acrobaties et de l'escalade) ;
  • terrain clos asphalté, pour par exemple faire du stunt (acrobaties à moto sur généralement un roadster préparé spécifiquement) ou du Moto-Gymkhana.

Transport urbain

Conduite sur le boulevard périphérique de Paris, limité à 70 km/h (le compteur de vitesse indique 90 km/h).

La motocyclette est utilisée comme utilitaire (coursier à moto, livraison de pizza, etc.) ou transport en commun dans bon nombre de pays. En Asie du sud une moto peut être transformée en pousse-pousse motorisé.

Dans les grandes métropoles, notamment européennes, elle permet d'éviter les nombreux bouchons mais également les difficultés de stationnement en centre-ville.

Par rapport à l'automobile, elle permet de plus des trajets plus courts (en temps), un trafic plus fluide (d'où  globalement  moins de pollution), et de moindres problèmes de stationnement.

Compétition

La moto est un sport qui peut se pratiquer au même titre que la compétition automobile sur des circuits spécifiques. L'activité est régie de manière officielle par la Fédération internationale de motocyclisme (FIM), et en France, par la Fédération française de motocyclisme (FFM)[12].

Utilisation militaire

Les armées du monde entier ont très tôt compris l'intérêt d'un véhicule rapide et léger sur un champ d'opération. Dès la première guerre mondiale, les motocyclettes furent utilisées comme véhicules de liaison, permettant également la mise en place rapide de barrages filtrant sur routes.

Les side-cars permettent d'utiliser des armes semi-automatiques mobiles (side-car Flat Head - 750 WLA, FN Herstal ou BMW R71)[13]. Certaines motos ont été utilisées pour transporter des pièces d'artillerie légère, comme des mitrailleuses ou des armes antichars.

La HDT M1030M1 sur base de Kawasaki KLR650, fut en 2005 la première moto Diesel disponible pour le corps des Marines américains et l'OTAN (armée britannique essentiellement)[14].

Aspects techniques

Construction

Carburateur modifié sur une MZ TS 250.

La construction des motocyclettes est particulière ; les châssis sont conçus en fonction de l'utilisation de la machine, et des contraintes à supporter. Chaque organe doit trouver sa place en fonction de critères différents comme le centre de gravité. Les divers modèles de suspensions nécessitent de bons réglages car la moindre perte d’adhérence peut amener à la perte de contrôle de la moto; elles ont évolué avec le temps. Les freins à disque ou à tambour sont utilisés avec récemment des aides au freinage (Dual-CBS chez Honda, ABS)[15].

Côté motorisation, outre le moteur électrique, il existe (hors prototypes) des moteurs monocylindres, bicylindres, tricylindres, quadricylindres, cinq- et des six-cylindres (voir moteur à combustion interne et moteur à pistons). L'article détaillant la cylindrée démontre comment cette caractéristique, et la disposition des cylindres, modifient de façon importante le comportement d'une moto. Les motos sont aujourd'hui (2011) quasiment toutes équipées d'un système d'alimentation par injection, essentiellement pour des raisons de normes environnementales, les carburateurs trop imprécis dans leur dosage ayant quasiment disparu. La transmission est composée d'un ensemble d'éléments : embrayage, boîte de vitesses, galet ou chaîne ou cardan ou courroie, roue.

En revanche, la motorisation Diesel est rarement utilisée sur les motocyclettes, notamment pour une question de masse embarquée ainsi que tous les défauts que les moteurs Diesel ont pu rencontrer, poids important, bruit important, chaleur dégagée, peu de nervosité du moteur. Les motocyclettes à motorisation Diesel ont connu quelques essais sporadiques, mais la production reste soit amateur, soit très intimiste par de petites entreprises, soit par l'armée mais maintenant abandonnée[16].

Typologie

Les motocyclettes peuvent se classer en différents types, chaque type ayant des caractéristiques différentes telles que la maniabilité, le poids ou la position de pilotage. Il existe plusieurs typologies informelles, dont les catégories ne sont pas figées, et leurs frontières pas toujours définies par des critères universels. Il existe cependant des grandes catégories :

Routière, grand tourisme

La BMW K 1200 LT et la Honda 1800 Goldwing, deux modèles de la catégorie routière.

Conçue pour les longs trajets routiers, une moto routière privilégie le confort de conduite[17]. Ce type se caractérise par une position de conduite proche de la verticale pour permettre de conserver le dos droit, les bras tendus et les jambes dépliées. Les motos routières accueillent facilement un passager et une bagagerie volumineuse (top case, valises ou sacoches latérales, sacoche de réservoir). La plupart sont dotées d'un moteur de forte cylindrée, souvent supérieure à 1 000 cm3, d'un carénage plus ou moins enveloppant destiné à protéger du vent relatif et des intempéries, et d'un réservoir permettant une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres. Les motos de cette catégorie se déclinent en gammes spécialisées qui partent du grand tourisme (GT) avec les modèles les plus grands et les plus lourds, puis les routières, et enfin les routières sportives qui sont dans l'esprit les équivalentes des berlines sportives, avec les concessions respectives inhérentes aux deux usages (confort-bagages / comportement dynamique)[18].

Sportive

Une moto sportive : Ducati 749.

Modèle dérivé de celles utilisées en compétition de vitesse, la moto de type sportive est capable d’accélération et de vitesse élevées. Parmi les plus puissantes, citons la série des GSX-R de Suzuki, ainsi que la série Yamaha YZF-R1. Selon la cylindrée et la vocation plus ou moins affirmée pour la compétition sur circuit, on distingue deux catégories prépondérantes dans le monde des sportives : les « Super-sport » (600 cm3), et les « Superbike » (1 000 cm3). Évidemment, il existe des cylindrées intermédiaires, voire plus faibles ou plus élevées. La puissance de leur motorisation et le poids plume de leur châssis constituent les principaux arguments commerciaux.

Ces motos sont peu adaptées à un usage urbain de par leur mauvaise maniabilité à basse vitesse, leurs suspensions souvent réglées dures rendant leur comportement inconfortable sur route dégradée, et leur position de conduite « sur l'avant » qui ne favorisent pas leur aptitude au voyage[19]. Le duo est possible par homologation, quoi que cela ne soit pas leur vocation première. Leur prix de vente (vitrine technologique des constructeurs) et le coût de leur entretien (pneus tendres, moteurs poussés) sont des freins rédhibitoires à l'achat pour de nombreux motards.

Roadster

Un roadster : Kawasaki Z1000.

Un roadster se caractérise par l'absence de carénage[20]. L'accent est ici mis sur les sensations d'accélération, de nervosité et de maniabilité. Le moteur « coupleux » (riche en couple) donne un très bon rapport poids/puissance. Bien que destinée à une utilisation urbaine, cette moto se prête également à des trajets routiers, mais l'absence de carénage expose le conducteur à la pression du vent. Elle peut être dotée d'équipements pour un meilleur confort de conduite comme une bulle (petit pare-brise), un saute-vent ou une tête de fourche. Outre les motos dites « basiques », les roadsters simples de cylindrée moyenne sont prisés par les débutants pour leur facilité de prise en main. On compte dans cette catégorie de plus en plus de roadsters sportifs, dotés de moteurs plus puissants, capables de très fortes accélérations[21].

Cruiser

Une moto custom : Harley-Davidson FXSTC.

La motocyclette de type cruiser se caractérise par une position de conduite spécifique avec les pieds en avant[22]. Elle reprend le style des machines américaines des années 1930 au début des années 1960, comme celles produites par Harley-Davidson, Indian, Excelsior et Henderson.

Proposée par presque tous les grands constructeurs, c'est l'une des gammes les plus vastes du marché. En 2014, on compte plus de 90 modèles sur le marché incluant cruiser et touring.

Cette catégorie évolue depuis les années 2000, avec l'augmentation de la cylindrée (muscle-bikes représentés par la Rocket III de Triumph de 2 294 cm3 ou Dragster comme la VRXSE Destroyer de Harley-Davidson), le retour à la mode de modèles plus ou moins carénés se rapprochant du grand tourisme (Bagger représenté par le Street-Glide de Harley-Davidson ou touring tel la Vision de Victory).

Les cruisers forment la base la plus courante pour les motos custom personnalisées.

Trail

Un trail : Yamaha 600 XT.
Husqvarna 701 Supermoto.

Le trail est une moto capable d'évoluer aussi bien sur route qu'en tout-chemin. La mode des trails a été lancée à la fin des années 1970, avec la Yamaha XT 500 et les débuts des grandes compétitions d'endurance qui avaient lieu sur le sol africain. Ces machines sont dérivées de motos d'enduro ou de cross, mais avec tout l'équipement pour pouvoir circuler sur route[23]. Cette catégorie s'est diversifiée et adaptée à la route avec l'apparition des trails routiers qui adoptent la même géométrie de construction mais avec des adaptations (grands réservoirs, bagagerie, protections contre les intempéries) permettant une grande polyvalence d'utilisation mais une facilité en hors-piste moindre due à l'augmentation du poids. Ce segment peut aussi englober les supermotards, des machines d'enduro adaptées au bitume, avec des pneus de route, très amusantes mais peu polyvalentes[24].

Motos dites « vertes »

Ce sont des machines conçues pour le hors-piste, elles sont souvent dépourvues des équipements obligatoires pour circuler sur routes ouvertes. On peut distinguer plusieurs catégories dans ce créneau très large : les motos d'enduro pour la randonnée motocycliste, celles de trial pour le franchissement d'obstacles, celles de moto-cross pour les circuits fermés ou encore les supermotards pour la compétition mixte route-terre. Les pratiquants de la moto « verte » se doivent d'être respectueux des autres usagers (équestres, vttistes, piétons, etc.) et des lieux où ils pratiquent leur loisir. Les motos de « trial » sont faites pour franchir des obstacles de plus d’un mètre de dénivellation. Extrêmement légères et maniables, elles ne comportent parfois même pas de selle car les évolutions se font le plus souvent à basse vitesse, debout sur les repose-pieds. Aujourd'hui on voit également l'apparition de motos façon « moto de cross » de petit format portant le nom de pit bike. Leur taille réduite permet aux pilotes de s'adonner à des cascades plus libres.

Scooter

Un scooter : le Vespa.

Le scooter est doté des particularités suivantes : le diamètre des roues qui est souvent inférieur à celui des autres motos, la position de conduite (le pilote place ses jambes devant lui sans devoir enfourcher le véhicule) et un variateur ou une boîte de vitesses automatique[25]. Leur maniabilité et leur facilité d'emploi rend les scooters très populaires dans les villes[26]. Nécessitant généralement un permis de conduire motocyclette, les « maxi-scooters » dotés d'un moteur d'une cylindrée supérieure à 125 cm3, tels que Honda Silver Wing (en), Honda Reflex (en), Suzuki Burgman (en) et Yamaha TMAX, sont apparus dans les années 2000. L'augmentation de la puissance de ces machines peut induire l'utilisation d'une chaîne pour la transmission secondaire, se substituant à la transmission par courroie typique des scooters, comme le « maxi-scooter » Honda X-ADV. BMW propose le C1 avec un arceau de sécurité, ce qui permet au pilote de s'affranchir du casque (une ceinture de sécurité le rendant solidaire de la machine, et l'arceau le protégeant en cas de chute). Il n’a cependant pas obtenu un succès commercial et la production s'est arrêtée en 2003.

Side-car

Le side-car est conçu sur la base d'une motocyclette, auquel on a attelé un « panier » (à droite ou à gauche), généralement destiné à héberger un ou plusieurs passagers et pourvu d'une troisième roue latérale. Certains sont conçus dès le dessin comme des véhicules à trois roues, et offrent des performances (tenue de route, freinage) dignes  ou mieux  d'une (très) bonne berline sportive, avec en plus, ou presque, la maniabilité d'une moto[27].

Types marginaux

Deux pockets bikes.

Certains types sont apparentés à la motocyclette même s'ils ne répondent pas exactement à la définition stricte d'une motocyclette. Par exemple lorsque le véhicule motorisé est à trois roues, on parle de trike et de quad quand il comprend quatre roues.

Parmi d'autres variantes de motocyclette, moins connues, on trouve :

  • mini moto (pocket bike ou pit bike), moto au format réduit ;
  • Derny, moto spécialisée en tant que bouclier aérodynamique devant une bicyclette pour des records de vitesse sur une piste ovale ;
  • café racer, ce terme désigne généralement une moto monoplace au style rétro, possédant un guidon bas, et très peu de carénage ;
  • speedway, machine sans frein spécialement étudiée pour les virages à gauche. Les dérapages effectués en virage se font en effet systématiquement à gauche en speedway, impliquant une adaptation spécifique du matériel. Leur moteur est généralement alimenté à l'alcool méthylique (méthanol) ;
  • la Monotrace, produite en France sous licence (Mauser Einspurauto) de 1926 à 1928 : c'est une véritable voiture à deux roues (cabriolet). À l'arrêt, elle tenait debout grâce à des roulettes rétractables au moyen d'un levier. La société suisse Peraves produit depuis de nombreuses années son interprétation moderne avec ses très performantes Ecomobil et maintenant le Monotracer (moteurs 4-cylindres en ligne de moto BMW K) ;
  • les trikes qui sont souvent des motos à trois-roues, que ce soit à l'arrière (tri-Glide de Harley-Davidson) ou à l'avant (scooter Piaggio MP3).

Les amateurs de style rétro peuvent également se tourner vers les productions des pays de l'Est, où le constructeur Oural produit encore des attelages modernes, qui au début étaient inspirés des attelages produits par BMW et Zündapp pour la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale. La roue du side-car est motrice au même titre que la roue arrière, ce qui permet pas mal de franchissements.

Il existe également des modèles hybrides, comme la Carver, qui possède trois roues, mais dont la cellule penche en virage comme une moto, permettant une meilleure stabilité en virage, en dépit du plaisir de conduite[28].

La Lazareth LMV 496, sortie en 2019, est la première moto volante capable de rouler[29]. Cette moto électrique monoplace à quatre roues pendulaires dotées de mini-turbines est homologuée pour la route.

Constructeurs

Cette liste indique les principaux constructeurs mondiaux actuels en nombre d'unités.

Sécurité et accidentologie

Casque après un accident.
Regroupement de motards.

Beaucoup de personnes jugent que les accidents sont dus à une prise de risque inconsidérée ou à une vitesse trop élevée des motards. Or, d'après l'étude MAIDS[30] de l'Association des constructeurs européens de motocycles (ACEM), la vitesse de déplacement de la motocyclette au moment de l’impact est « inférieure à 50 km/h » dans 70 % des cas et la majorité des accidents étudiés est survenue en milieu urbain. L’excès de vitesse ne contribue à l’accident que dans quelques cas isolés.

De plus un problème technique n'est en cause que dans moins d'1 % des cas, principalement à cause des pneumatiques. Dans plus de 50 % des cas, la première cause de l’accident est une erreur humaine de la part d'un véhicule tiers et pas de la moto. Parmi les principales causes d’accident, les conducteurs d’autres véhicules ayant commis une erreur humaine « n'ont pas détecté » la présence de la moto dans plus de 70 % des cas a fortiori si le conducteur n'a que le permis voiture. Parmi les motards, les jeunes conducteurs entre 18 et 25 ans sont surreprésentés dans les accidents, quand la catégorie des 41-55 ans était sous représentée montrant que les conducteurs de cette tranche d'âge ont un risque moins élevé d'accident[30].

Les infrastructures routières sont conçues avant tout pour les voitures, elles tiennent rarement compte des caractéristiques de la conduite moto, pour laquelle elles peuvent être dangereuses : risque de blessures graves aux membres inférieurs, à la colonne vertébrale ou à la tête[30]. Dans 3,6 % des cas d'accidents de l'étude MAIDS, un défaut de maintenance de la route était en cause ou contributif à l'accident. La dispersion des responsabilités entre les gestionnaires du réseau routier (État, collectivités territoriales) et la faiblesse des normes en matière de mobilier urbain constituent les principales causes de ces dysfonctionnements. Le Centre européen d'études de sécurité et d'analyse des risques (CEESAR) a poussé ses recherches dans les domaines de la biométrie et de la physiologie de la conduite, le système routier en général et ses infrastructures et a élaboré des scénarios types d'accidents. Ce centre a émis des propositions d'améliorations des équipements de protection mais aussi des normes liées, y compris celles servant à l'homologation des casques.

Une motocycliste sans casque.

D'une façon générale, ces points sont importants :

  • les autres usagers perçoivent mal les deux-roues (cause primaire de plus de 50 % des cas d'accidents[30]) : ceci doit être une évidence pour les motards pour qu'ils agissent en conséquence ;
  • éviter de demeurer trop longtemps masqué par l'angle mort lors de files ininterrompues ;
  • éviter les zigzags et les pleins phares intempestifs ;
  • adapter sa vitesse non pas seulement en fonction de l'adhérence mais plutôt en fonction de l'environnement (piétons, zone résidentielle, vent) : dans 18 % des cas d'accidents de l'étude MAIDS, une vitesse inadaptée fut considérée comme un facteur d'accident[30] ;
  • une tenue adaptée : casque homologué ; blouson, veste ou combinaison éventuellement associés à un airbag ; gants[31] ; pantalon ; basquets, bottines ou bottes. Cela permet de protéger le corps en cas de chute. Dans 9 % des cas d'accidents de l'étude MAIDS, le casque n'a pas tenu sur la tête du pilote, soit par un mauvais attachement, soit à la suite du choc ; il est néanmoins indéniable que le casque réduit le risque de blessure à la tête. De plus, 55 % des blessures sont aux extrémités hautes (mains, bras) et basses du corps (pieds, jambes), en majorité mineures comme des abrasions ou contusions. Le port de protections permet de réduire ce type de blessures[30] ;
  • être courtois, respectueux et tolérant pour calmer les esprits.

En France

Depuis l'année 2009, l'Association française de prévention des comportements sur la route (AFPC) a entamé une action en direction des motocyclistes, tant en s'adressant à eux qu'en s'adressant aux automobilistes, en les sensibilisant au partage de la route auto/moto.

La Journée nationale de la courtoisie sur la route[32] et en ville (JNCV) est soutenue par la Fédération française de motocyclisme (FFM), l'Association fédératrice de quad (AFFQ) et, dans le milieu de la moto au féminin, par le moto-club national Dark Angels. Localement, dans divers départements, des actions conjointes sont menées avec la Fédération française des motards en colère (FFMC).

Source : ONISR[33]

Culture et médias

Filmographie

Tous les ans, Moto Magazine organise la Motostra qui est une invitation à la réalisation de courts métrages concernant la moto.

Presse spécialisée

Plusieurs journaux se disputent le marché de la presse moto en France :

Il existe également différents magazines spécialisés dans une marque ou un type de moto en particulier.

Télévision

Émissions télévisuelles françaises :

  • Automoto sur TF1 ;
  • Automag sur la TNT ;
  • les chaînes spécialisées du câble, ADSL et satellite (Eurosport, Motors TV, AB Moteurs, etc.) proposent aussi les championnats de MotoGP, moto-cross, montées impossibles, etc. ;
  • High Side, proposé en ligne par le magazine Moto et Motards pour les trois premières saisons, diffusé début 2017 sur RMC Découverte ;
  • Vintage Mecanic sur RMC Découverte.

Romans

  • Michel-Aimé Baudouy, Mick et la P 105, 1959, éditions Amitié.
  • Zélia Mendes G., Les brûleurs de gomme… Gazz !!, 2010, éditions Edilivre.com.
  • Sylvain Coher, Carénage, 2013, éditions Actes Sud.
  • Nicolas Grumel, Eaux mortelles, 2011.
  • Virginie Staïano, Re Born, éditions Baudelaire.
  • Bruno Pasqualaggi, Potarement (2006) et Je m'en souviendrai sûrement au dernier moment (2009), éditions du Moto club des Potes.
  • Mathieu Goguel, trilogie Danger public !, Roulez jeunesse ! et Délivre-moi du mal !.

Bandes dessinées

  • La série Cubitus, dessinée par Dupa, dans laquelle Cubitus et son maître Sémaphore se déplacent en side-car jaune.
  • La série Les fondus de moto, dessinée par Bloz, scénario Cazenove et Richez, qui illustre le quotidien d'ami(e)s motards.
  • Pravda la survireuse (emblématique de la contre-culture post Mai 68, cette BD de Guy Peellaert mêle féminisme, érotisme et moto. L'héroïne chevauche une étrange machine au carénage en forme de panthère noire, toutes griffes dehors).
  • La série Joe Bar Team, dessinée par Bar2 et Fane, raconte les aventures et les déboires d'une bande de motards.
  • Coyote, Litteul Kévin et Mammouth & Piston.
  • La série Même pas peeur…, dessinée par Suyho Sato, qui raconte les histoires de différents motards, tous ami(e)s et leurs déboires avec la gendarmerie.
  • Motomania, dessiné par l'Allemand Aue Holger, Albin Michel.
  • La série Moto râleuses raconte l'histoire de motardes.
  • La série Sam Speed, dessinée par Colman & Batem, raconte l'histoire de Sam, essayeur moto pour le journal Ratomoto, de son collègue photographe et d'autres intervenants.
  • Le dessinateur Frank Margerin a réalisé des albums traitant des motards.
  • Ptiluc a réalisé la série Mémoires d'un motard, une sorte d'autobiographie de sa vie de motard.
  • La série Warm Up de Renaud Garreta, dont le tome 1 est sorti en .
  • Julie Wood.

Références

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  6. Motocycle à deux roues de plus de 50 cm3 (moteur thermique) ou de plus de kW (moteur électrique).
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  32. « Journée Nationale de la Courtoisie sur la Route ».
  33. ONISR, « La sécurité routière en France - bilan 2017 », p. 26.

Annexes

Articles connexes

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