Synophridie

Une synophridie (synophris) ou monosourcil est une présentation rare de l’implantation pilaire de la région intersourcilière, caractérisée par la confluence des deux sourcils à la base du nez.

Synophridie.
En haut : les 7 caractéristiques des cheveux étudiés par de l'étude CANDELA. Les lignes épaisses et colorées relient ces caractéristiques avec les gènes-candidats identifiés. En bas, un graphe composite affiche tous les polymorphismes nucléotidiques associés de manière significative pour les caractères du système pileux examinés. Le nombre rs du polymorphisme nucléotidique (chiffre vertical) avec la plus petite valeur de P est affiché en haut de chaque pic d'association[1]

Élément possible de plusieurs syndromes

  • Cette pilosité peut être associée à plusieurs syndromes ou symptômes :
  1. le Syndrome de Waardenburg
  2. le syndrome de Cornélia de Lange (aussi parfois dénommé syndrome de Brachmann de Lange)[2],[3].
  3. Trichomégalie[4], éventuellement familiale[5].
  4. Hypertélorisme
  5. Syndrome d'alcoolisation fœtale

Aspects génétiques

À l'occasion d'une étude des génomes de plus de 6 000 personnes sud-américaines dont les ancêtres étaient amérindiens, africains ou européens, un gène très probablement responsable de ce phénomène a été récemment découvert parmi un groupe de 18 gènes impliqués dans la production, la forme et l'épaisseur du cheveu, du sourcil et du poil de barbe.

Ce travail a été publié dans Nature Communications le 1er mars 2016[6].

Monosourcil dans la culture

Histoire

Selon l'historienne du maquillage Madeleine Marsh (2009), le monosourcil était considéré comme remarquable du point de vue de la beauté féminine dans la Rome antique et dans la Grèce antique, et si on n'avait pas la chance de l'avoir naturellement, Ovide recommandait de le simuler avec de l'encre[7].

Le poète bucolique hellénistique Théocrite décrit le géant Polyphème comme doté d'un monosourcil énorme, qui surmonte son œil unique et lui barre le visage d'une oreille à l'autre[8].

Art

L'artiste peintre Frida Kahlo joue sur le rapprochement des sourcils dans ses autoportraits pour accentuer cette caractéristique de ses origines mexicaines[9],[10].

Notes et références

  1. Schéma publié dans une étude des génomes de plus de 6 000 personnes sud-américaines dont les ancêtres étaient amérindiens, africains ou européens, et portant sur les liens entre génétique et certains éléments du système pileux. A cette occasion un gène très probablement responsable de la synophridie a été récemment découvert au sein d’un groupe de 18 gènes impliqués dans la production, la forme et l'épaisseur du cheveu, du sourcil et du poil de barbe. Ce travail a été publié en open data/open source (cc-by-sa 4.0) dans Nature Communications le 1er mars 2016 (Kaustubh Adhikari & al. (2016) A genome-wide association scan in admixed Latin Americans identifies loci influencing facial and scalp hair features, Nature Communications 7, art n°10815, doi:10.1038/ncomms10815)
  2. « synophridie n.f. », sur dictionnaire.academie-medecine.fr (consulté le )
  3. Çekmez, Y., Pişinpaşa, N., & Tos, T. (2015). Cornelia de Lange syndrome–a rarely seen disorder. South African Journal of Obstetrics and Gynaecology, 21(2), 52-53.
  4. Osovsky, M., & Merlob, P. (2005). Trichomegaly in two sisters with synophrys in the older sibling. American Journal of Medical Genetics Part A, 136(4), 398-398 (résumé)
  5. Harrison, D. A., & Mullaney, P. B. (1997). Familial trichomegaly. Archives of Ophthalmology, 115(12), 1602-1603 (résumé).
  6. Kaustubh Adhikari & al. (2016) A genome-wide association scan in admixed Latin Americans identifies loci influencing facial and scalp hair features, Nature Communications 7, art n°10815, doi:10.1038/ncomms10815
  7. Marsh, M. (2009). Compacts and Cosmetics: Beauty from Victorian Times to the Present Day. Casemate Publishers, voir p 16 (Lien Google livre)
  8. Eleanor Regina OKell (2013) new voices in classical reception studies ; The lock of harryhausens's Cyclops : human vs. monster in the eye of the beholder., Actes d'une conférence, Université de Leeds, vol 1, 42 (« Theocritus’ Polyphemus describes his monobrow, stretching from ear to ear » p 5/22)
  9. Cf. « Her many self-portraits emphasize her facial hair and mono-brow, proud features of her Mexican heritage » in Andersen, C. (2009). Remembrance of an Open Wound: Frida Kahlo and Post-revolutionary Mexican Identity. South Atlantic Review, 74(4), 119-130.
  10. Latimer, J. (2008). hypertrichosis Unsettling bodies: Frida Kahlo's portraits and in/dividuality]. The Sociological Review, 56(s2), 46-62.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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