Monique Pelletier (femme politique)

Monique Pelletier, née Bédier le à Trouville-sur-Mer, est une femme politique française.

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Pour l'historienne, voir Monique Pelletier.

Monique Pelletier
Fonctions
Membre du Conseil constitutionnel français

(3 ans, 11 mois et 9 jours)
Prédécesseur Roland Dumas
Successeur Pierre Steinmetz
Ministre déléguée à la Condition féminine[1]

(2 ans, 5 mois et 20 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Barre III
Prédécesseur Françoise Giroud
Successeur Yvette Roudy
Secrétaire d’État à la Justice

(8 mois et 1 jour)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Barre II et III
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Jean-Paul Mourot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Trouville-sur-Mer (Calvados, France)
Nationalité Française
Parti politique UDF
Profession Avocate
Juge

Elle est ministre de 1978 à 1981 (sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing) puis membre du Conseil constitutionnel de 2000 à 2004.

Biographie

Monique Pelletier, de son nom de jeune fille Bédier, vit son enfance à Trouville-sur-Mer. « Je n'ai pas eu une enfance formidable dans la maison familiale à Trouville. Je n'étais pas heureuse enfant. J'ai connu l'Occupation. J'ai été au lycée à Deauville. »[2].

Elle poursuit ses études au lycée Racine à Paris, puis passe une licence en droit et se destine à la profession d'avocate.

De 1948 à 1960, elle est juge assesseur au tribunal pour enfants de Nanterre.

De 1969 à 1974, elle est responsable de la commission Femmes au Centre démocratie et progrès[3], et entre au conseil municipal de Neuilly-sur-Seine en 1971 avant de devenir, en 1977, adjointe au maire.

Elle se rapproche de Valéry Giscard d'Estaing à partir de 1974 et devient secrétaire nationale des Républicains indépendants, chargée de la famille et de la femme[3].

Sensibilisée au fléau de la drogue par son poste de magistrat, elle est chargée en 1977, par le président Valéry Giscard d'Estaing sur les conseils de Michel Poniatowski, d'un rapport sur le problème de la drogue en France, rapport d’abord jugé trop laxiste avant d'être approuvé par l'Élysée[4], dans lequel elle invite le gouvernement à mieux prendre en charge les toxicomanes[5]. L'année suivante, elle entre au gouvernement comme secrétaire d'État auprès du garde des Sceaux Alain Peyrefitte. Pour « canaliser » ses envies de réformes, elle est nommée quelques mois plus tard, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Condition féminine[6]. En , son titre devient « ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Famille et de la Condition féminine ». Elle fait voter la reconduction, en 1979, de la loi Veil en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (qu'elle aurait voulu remboursée par la Sécurité sociale[5]) et de la criminalisation du viol en 1980[4]. Elle fait adopter au conseil des ministres en « cinq mesures en faveur des femmes » pour expérimenter les quotas de femmes sur les listes de candidats aux élections[7] ; si le projet de loi est adopté en par l’Assemblée nationale, il n’est jamais discuté au Sénat, faute de soutien politique suffisant[8]. Elle incarne alors, avec Françoise Giroud et Simone Veil, une nouvelle génération de femmes politiques[5]. Elle fait partie de l'Union pour la démocratie française.

Elle démissionne le pour prendre part à la campagne pour la réélection de Valéry Giscard d'Estaing. Avec Jean-François Deniau et Jean-Philippe Lecat, elle est porte-parole du président sortant et s'occupe de ses comités de soutien[9]. Elle incarne une orientation sociale-libérale à l'UDF, s'opposant au sein du Parti républicain aux libéro-conservateurs comme Alain Madelin, François Léotard et Charles Millon[10].

Après la défaite de son camp en 1981 et son échec dans la première circonscription d'Eure-et-Loir (42,2 %), elle retourne à son métier d'avocate au barreau de Paris et exerce au sein du cabinet Ngo Cohen Amir-Aslani[6].

Le , elle est nommée par Jacques Chirac au Conseil constitutionnel. Son mandat s’achève le

Mariée à un industriel (qui meurt en 2015), elle découvre les difficultés des personnes handicapées quand celui-ci est victime d'un AVC. Dès lors, elle s'investit pour cette cause et devient présidente, puis présidente d'honneur, du Conseil national handicap (CNH)[4].

Elle milite à plusieurs reprises pour une grande réforme de la justice[5].

L’économiste Christian de Boissieu est son gendre.

En 2016, elle révèle avoir été agressée par un sénateur en 1979, lequel l’a embrassée de force, sans que cela aille plus loin, à la fin d’un entretien s’étant déroulé dans un bureau du Sénat[11].

Décorations

Notes et références

  1. Portefeuille de la Famille rajouté le 3 juillet 1979
  2. Monique Pelletier, Souvenirs irrespectueux d'une femme libre, éd. Pc, 2017.
  3. « La longue patience de Monique Pelletier », Le Nouvel observateur, 23 juillet 1979.
  4. « Monique Pelletier combat le handicap », TV Mag, 20 décembre 2011.
  5. Olivier Costemalle, « Mémoires. L’avocate des causes ardues », Libération 5 novembre 2011.
  6. http://www.nca-avocats.com/fr/content/monique.
  7. L'instruction civique pour les Nuls, First éditions, 2010.
  8. Laure Bereni, « Du MLF au Mouvement pour la parité », Politix 2007/2 (n°78), p. 107-132.
  9. Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République, tome 2 (1977-1988), Fayard, 2008.
  10. Jean-Pierre Raffarin, Je marcherai toujours à l'affectif, Flammarion.
  11. Étienne Baldit, « Harcèlement sexuel : l'ancienne ministre Monique Pelletier raconte avoir été "agressée par un sénateur" en 1979 », lelab.europe1.fr, 10 mai 2016.
  12. Décret du 6 avril 2007 portant promotion
  13. Décret du 31 décembre 2013 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  14. Décret du 12 juillet 2017 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  15. Décret du 14 mai 2010 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Droit dans ma vie (1975). Elle y explique l'importance du droit dans la vie quotidienne des Français.
  • Nous sommes toutes responsables (1981). Description de son combat de féministe.
  • La Ligne brisée (1995). Son combat aux côtés de son mari devenu handicapé.
  • Le Soleil peut attendre (2011, autobiographie). Une autobiographie sur sa vie politique et professionnelle.
  • Souvenirs irrespectueux d'une femme libre (2017), éd. Pc

Articles connexes

Liens externes

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