Mon nom est Personne

Mon nom est Personne (Il mio nome è Nessuno) est un western spaghetti italo-franco-allemand réalisé par Tonino Valerii, sorti en 1973.

Mon nom est Personne
Titre original Il mio nome è Nessuno
Réalisation Tonino Valerii[1]
Scénario Sergio Leone[1]
Fulvio Morsella
Ernesto Gastaldi
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production Rafran Cinematografica
Les Films Jacques Leitienne
Imp.Ex.Ci.
Alcinter
Rialto Film Preben-Philipsen
Pays d’origine Italie
France
Allemagne de l'Ouest
Genre Western spaghetti
Comédie
Durée 117 minutes
Sortie 1973


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le producteur et scénariste Sergio Leone en a confié la réalisation à son assistant Tonino Valerii[1].

Synopsis

L'action se déroule en 1899 à la fin de la conquête de l'Ouest. Jack Beauregard, interprété par Henry Fonda, est un héros vieillissant qui veut quitter les États-Unis pour aller finir ses jours en Europe. Avant de payer son passage en bateau pour le Vieux Continent, il souhaite venger la mort de son frère Nevada Kid qui exploitait une mine d'or avec un certain Sullivan, son associé. Sur sa route il croise un jeune aventurier (Terence Hill) qui se présente comme étant « Personne », admirateur facétieux de Beauregard depuis son enfance, qui multiplie les calembours et semble chercher son amitié. Alors que des hommes de main de Sullivan essayent de le tuer, Jack Beauregard est sauvé par l'inconnu qui lui fait part de son admiration en relatant ses exploits passés du temps où Beauregard était un justicier exceptionnel connu dans la région.

Lorsqu'il se rend au cimetière où est enterré Nevada Kid, Jack Beauregard y retrouve à nouveau « Personne » qui semble s'intéresser de près à ses moindres faits et gestes. Au cours d'un faux duel d'intimidation, « Personne » finit par dévoiler à Jack ses intentions. Il veut voir son héros d'enfance accomplir un dernier exploit : affronter à lui tout seul « La Horde Sauvage », une bande de 150 gangsters qui sèment la terreur dans toute la région, afin qu'il entre définitivement « dans les livres d'Histoire ».

Mais Jack Beauregard n'a que faire des rêves d'enfance de Personne. Il rencontre enfin Sullivan qui est aux ordres de la Horde Sauvage pour transformer en or de sa mine l'or volé par la bande.

Au lieu de venger la mort de son frère et tuer Sullivan, Jack accepte les sacs d'or que celui-ci lui donne pour compenser la mort de Nevada Kid. Jack Beauregard rencontre à nouveau Personne et essaye de lui expliquer pourquoi il a accepté l'or et renoncé à venger son frère : selon lui, Nevada Kid était « un salaud de la plus belle espèce qui, pour une poignée de dollars, tirait dans le dos d'un ami ». Devant la déception de Personne, Jack Beauregard essaye de lui faire la morale et de lui expliquer qu'il ne tient pas à entrer dans l'histoire, que le « bon vieux temps » dont parle Personne n'a jamais existé. Il quitte Personne convaincu d'aller prendre un train rempli d'or qui le mènera à son bateau ; mais c'était sans compter sur la malice de Personne qui avait volé ce train et qui lui a préparé une tout autre sortie.

Alors qu'il s'approche du train, il découvre que Personne en est le conducteur et qu'il l'empêche de monter à bord. C'est en voyant la nuée de poussière soulevée par la Horde Sauvage venant attaquer le train que Jack Beauregard comprend que Personne est arrivé à ses fins : lui faire affronter seul la meute de cavaliers. Après une fusillade épique où Beauregard tue des dizaines de bandits en faisant exploser à coups de Winchester les cartouches de dynamite qu'ils gardaient dans les fontes de leur selle, Personne laisse enfin Beauregard monter dans le train. Beauregard demande alors à Personne comment il a prévu de le faire sortir de la légende après l'y avoir fait entrer. Celui-ci répond qu'il n'y a qu'un seul moyen : le tuer. Le lendemain, dans les rues de la Nouvelle-Orléans, Personne et Jack Beauregard s'affrontent en duel devant la foule et devant un photographe venu pour immortaliser cet instant. Jack Beauregard est tué par Personne et le lendemain, sur sa tombe, le restant de la Horde Sauvage venu se venger peut lire « Jack Beauregard, 1848-1899. Personne était plus rapide que lui »[N 1].

La voix-off de Jack Beauregard, tel un fantôme, accompagne Personne à travers les rues de la Nouvelle-Orléans jusqu'à une échoppe de barbier où va se renouveler la première scène du film, avec cette fois Personne en victime des bandits à la place de Jack qui lui révèle la morale d'une histoire racontée à Personne par son grand-père et qui prend ici tout son sens. « Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur, et ceux qui t'en sortent n'agissent pas forcément pour ton bonheur ; mais surtout quand tu es dans la merde tais-toi ! ».

C'est alors que la caméra entraîne le spectateur sur le bateau qui emmène un Jack Beauregard bien vivant vers l'Europe. La voix-off récitait la lettre que le vieux pistolero, revêtu d'habits de marin, est en train d'écrire à Personne, instigateur du duel truqué qui a permis à Jack de « dire adieu à l'Ouest » tout en entrant dans les livres d'Histoire.

Fiche technique

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

Commentaires

  • Un documentaire Nobody is... Perfect accompagne l'une des éditions DVD du film. Il semblerait qu'il y ait eu de vives tensions entre Valerii et Leone pendant le tournage. Le divorce entre les deux hommes a été consommé lors de la promotion du film (le nom de Leone apparaissait au sommet des affiches).
  • Sergio Leone est crédité au scénario. Il semble qu'en fait Leone ait eu l'idée originale, mais que l'histoire ait été écrite par Fulvio Morsella[réf. nécessaire] (beau-frère de Leone) et Ernesto Gastaldi. Le scénario final a été écrit par Ernesto Gastaldi. Selon ce dernier, l'écriture a été très longue (« à un rythme biblique »).
  • Certaines scènes ont été tournées par Sergio Leone : la première scène, le « duel de baffes » dans le saloon, et la « scène de la pissotière » (scène que Tonino Valerii trouve « affreuse »[réf. nécessaire]). Valerii prétend que Leone a voulu inclure ce « gag » car il connaissait des problèmes de prostate[réf. nécessaire].
  • Le film a connu une sorte de suite, produite par Leone, avec Terence Hill comme acteur principal : Un génie, deux associés, une cloche (Damiano Damiani, 1975). L'intention de départ était bien d'en faire la suite de Mon nom est Personne, mais il a connu des problèmes liés au vol de bobines de négatifs. Il est sorti en Allemagne sous le nom Nobody ist der Größte, et distribué aux États-Unis sous forme de VHS sous le titre Nobody's the Greatest.
  • Le nom « Personne » est une référence à l'épisode du cyclope dans l’Odyssée d'Homère.
  • « Personne » est habillé comme Trinita (On l'appelle Trinita, On continue à l'appeler Trinita, etc.). Leone a, à plusieurs occasions, déclaré qu'il était consterné par cette série de « westerns spaghettis » parodiques[réf. nécessaire].
  • Durant la scène du cimetière, on peut lire le nom de Sam Peckinpah (réalisateur, entre autres, de La Horde sauvage) sur l'une des tombes.
  • Durant la scène du cimetière, le « duel des chapeaux » est une référence à Et pour quelques dollars de plus de Leone. Les « cache-poussières » des membres de la Horde Sauvage évoquent ceux de la « bande de Cheyenne » dans Il était une fois dans l'Ouest du même Leone.
  • La musique écrite par Ennio Morricone est, à l'instar du film, pleine d'humour et de références. Le thème musical de La Horde sauvage (L'Amas sauvage sur le CD de la bande originale) où Morricone s'auto-parodie, inclut une citation de la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner, joué au klaxon. Le thème de Jack (Bonne Chance, Jack) inclut une brève citation de My way (Comme d'habitude). My fault emprunte aussi le début du thème de l'homme à l'harmonica d'Il était une fois dans l'Ouest.
  • Le nom du défunt « frère » de Jack Beauregard « Nevada » est « Nevada Kid ». Dans le film, Henry Fonda l'évoque de façon peu élogieuse ; il dit (dans la version française) : « D'accord Nevada était mon frère mais c'était aussi un salaud de la plus belle espèce. Pour une poignée de dollars, il tirait dans le dos d'un ami, et je ne vais pas risquer ma peau pour le venger. » Ajoutons que « Nevada Kid » ne se réfère pas au western avec Clint Eastwood mais à un film italien méconnu Per una bara piena di dollari (titre américain : Nevada Kid) de 1971 avec notamment l'acteur Klaus Kinski (le héros veut se venger de la famille de Nevada Kid qui a tué ses frères hors-la-loi).
  • Dans le film Dead Man de Jim Jarmusch, un des personnages principaux, interrogé sur son nom, réplique : « My name is nobody. » (« mon nom est personne »).
  • Le CD de la bande originale est distribué en France sous le nom italien du film : Il mio nome è Nessuno (Mon nom est Personne).

Notes et références

Notes

  1. Le jeu de mot fonctionne un peu moins bien en français, puisqu'il faudrait rajouter un « n' » avant le verbe dans le cas où « Personne » n'est pas interprété comme le nom du héros mais comme un pronom. En anglais « Nobody was faster than him » ou en italien « Nessuno è stato più veloce di lui », la phrase peut être lue indifféremment avec les deux interprétations.

Références

  1. Mario Patry, « Mon nom est personne », Séquences, no 233, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Bert Frilund, Bert. The spaghetti western : thematic analysis. McFarland & Company, 2006. (ISBN 978-0-7864-2507-5)
  • Howard Hugues. Once upon a time in the italian west : the filmgoer's guide to spaghetti western. I.B. Tauris, 2006. (ISBN 1-85043-896-X)
  • Noël Simsolo. Conversations avec Sergio Leone. Cahiers du cinéma, 1999. (ISBN 2-86642-209-0)

Liens externes

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