Mohamed Demagh

Mohamed Demagh, né le à Batna et décédé le dans la même ville[1], est un sculpteur algérien.

Biographie

Né le (ou selon certains articles qui lui sont consacrés le ), Mohamed Demagh, dont le père est instituteur[2], fréquente l'école technique d'ébénisterie d'Hussein Dey[2].

Durant la guerre de libération nationale, Mohamed Demagh survit le à un bombardement de l'aviation français lorsqu’il est au maquis dans les Aurès sous le commandement d'Abdelhamid Boudiaf où 35 de ses compagnons périssent[2]. Il avait refusé de participer à la guerre d'Indochine[2].

Mohamed Demagh débute dans la vie artistique dès 1966. Il a présenté plusieurs expositions personnelles (Alger, 1992; Maatkas, 2000) et participé à des manifestations collectives en Algérie (1969, 1974, 1983, 2006) et à l’étranger[3]. Il a notamment réalisé deux sculptures (L'étonnement et La mère et l'enfant) pour le Festival panafricain d'Alger en 1969 où il obtient le premier prix[3].

Après les attentats du 11 septembre, Mohamed Demagh en hommage aux victimes, a créé une œuvre à partir de débris de bombes qui datent de la Guerre d'Algérie[2].

Une rétrospective de sa vie d'artiste a été faite par la télévision algérienne pendant les années 1980.

Mohamed Demagh fut un ami de Kateb Yacine[2]. Il est décédé le à Batna.

Jugement

« Dans son atelier de Batna, Mohammed Demagh maintient le bois en éveil. Il le moule pour libérer l’élan qui sommeille sous la gangue pesante de l’écorce. Bois abattu auquel le sculpteur infuse une nouvelle vie, communique une autre dynamique pour le lancer à la conquête de nouvelles formes et de nouvelles significations. La sculpture de Mohammed Demagh est à la fois une sculpture charnière et une sculpture-témoin. De la gravure populaire sur bois, elle a gardé la spontanéité et l’état quelque peu brut; des conquêtes plastiques actuelles elle a adopté la liberté des formes et l’audace des expressions. Le corps de l’objet sculpté devient un champ de cris et de signes où chaque observateur peut loger ses propres visions et sa propre lecture. »

 Tahar Djaout (1980)[4]

Notes et références

  1. Dib Nassima, « L'artiste sculpteur Mohamed Demagh n'est plus », sur www.aps.dz (consulté le )
  2. M. Bourki, Mohamed Demagh, le sculpteur de Batna, « L'enfer, c'est l'incompréhension », dans « El Watan », Alger, 3 octobre 2005.
  3. Mansour Abrous, Dictionnaire des artistes algériens: 1917-2006, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 66
  4. Tahar Djaout, Mohammed Demagh : les métamorphoses de l’arbre, dans Algérie-Actualité, n° 780, Alger, 25 septembre-1er octobre 1980

Annexes

Bibliographie (sélection)

 : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Tahar Djaout, Mohammed Demagh : les métamorphoses de l’arbre, dans Algérie-Actualité, no 780, Alger, -.
  • Mansour Abrous, Les artistes algériens : dictionnaire biographique, 1917-1999, Casbah éditions, Alger, 2002.
  • M. Bourki, Mohamed Demagh, le sculpteur de Batna, « L'enfer, c'est l'incompréhension », dans El Watan, Alger, .
  • Mansour Abrous, Dictionnaire des artistes algériens : 1917-2006, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 66
  • Mohamed Demagh, sculpteur, Un talent d’autodidacte, dans Liberté, Alger, .
  • Tahar Djaout, Une mémoire mise en signes : écrits sur l'art, textes réunis par Michel-Georges Bernard, préface de Hamid Nacer-Khodja, El Kalima Éditions, Alger, 2013 (p. 81-85; éléments de biographie, p. 168)

Filmographie

  • Rencontre avec le sculpteur Mohamed Demagh, Chaîne nationale 1, Alger, .
  • Documentaire de Rachid Benbrahim, ENTV, Alger, 1984.

Article connexe

Lien externe

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