Mohamed Alí Seineldín

Mohamed Alí Seineldín ( à Concepción del Uruguay - à Buenos Aires) était un colonel de l'armée argentine qui a participé à deux soulèvements ratés contre les gouvernements démocratiquement élus du président Raúl Alfonsín et du président Carlos Menem en 1988 et 1990[1].

Jeunesse

Seineldín est né à Concepción del Uruguay dans une famille argentino-libanaise[2]. Il s'est converti du druzisme au catholicisme romain pendant sa jeunesse et a été consacré à la Vierge du Rosaire (Virgen del Rosario). Il est resté un fervent catholique romain toute sa vie, consacrant même ses hommes dans l'armée à la Vierge du Saint Rosaire. Dans une interview sur ses objectifs au cours de sa carrière militaire, Seineldín a expliqué plus tard, Luchamos por el mismo objetivo, que es la nacionalidad y la fe cristiana, qui se traduit par: "Nous nous sommes battus pour le même objectif, qui est la nationalité et la foi chrétienne".

Carrière militaire

En 1957 il sort du Collège Militaire de la Nation, avec le grade de Sous-lieutenant de l'arme de Infanterie[3]. Il servit plus tard au Collège Militaire de la Nation et l'École des sous-officiers de l'Armée «Sergent Cabral», établissements de formation des officiers et sous-officiers de l'Armée Argentine[4].

Au cours de la décennie de 1960 à 1970, il se spécialisa comme commando. En 1968 il fut désigné comme officier parachutistes et en 1975 chef de cours des forces spéciales. Il participe alors à l'Opération indépendance dans la province de Tucumán sous les ordres de Domingo Bussi[5]. L'Opération Indépendance, tant avant qu'après le putsch du 24 mars 1976, fut caractérisé par l'utilisation massive du terrorisme d'État. Mais Seineldín ne semble pas avoir été impliqué dans ces crimes contre l'humanité pendant son affectation[3],[6],[7]. En 1975 il intégra un groupe d'officiers qui s'opposa au renversement du gouvernement constitutionnel de la présidente Isabel Martínez de Perón[5].

Son rôle pendant la dictature

Après le putsch du 24 mars 1976 et l'arrivée de la dictature militaire en Argentine (1976-1983), Seineldin fut considéré comme non fiable en raison de son opposition initiale à cette dictature[5].

A l'occasion de la Coupe du monde de football 1978, il fut chargé de crer la première unité de commandos, qui pris le nom d'Équipe Spéciale de Lutte «Halcón 8», précurseur de la Compagnie de Commandos 601[5],[8]. En 1978 il est envoyé à la tête de deux groupes commando appelés Halcón I et Halcón II à Mendoza, pour prévenir l'imminence d'une guerre avec le Chili en raison du conflit du Beagle[3].

Après le retour de la démocratie, en décembre de 1983, Seineldín est poursuivi pour son éventuelle participation, le 27 novembre 1978, dans l'enlèvement du scientifique Alfredo Antonio Giorgi au le Parc Technologique de Migueletes. Ce scientifique, ayant été vu au Centre clandestin de détention "Le Olimpo" a disparu par la suite[9]. Seineldin ne fut pas condamné.

En 1981, il est désigné pour prendre le commandement du 25e Régiment d'infanterie, basé dans la province patagone du Chubut[5]. A la tête de ce régiment, il combattra l'année suivante dans la Guerre de Malouines.

Malouines

Seineldín et ses commandos participèrent à l'Opération Vierge du Rosaire (nom proposé par Seineldín lui-même) réalisée le 2 avril 1982 qui a permis à l'Argentine de récupérer les Îles Malouines[10],[5]. Une fois entamés les combats, le 1 mai 1982, Seineldín pris le commandement de la défense de la stratégique piste d'atterrissage, en la maintenant opérationnelle jusqu'à la fin de la guerre[5]. En 1984 il fut décoré pour son action pendant le conflit, par le Congrès National (Loi 23 118).

Le retour de la démocratie

Après le retour de la démocratie, en décembre 1983, le président Raúl Alfonsín le nomme au grade de colonel en 1985 et le désigne comme attaché militaire de l'ambassade argentine au République du Panama[5]. Au cours de cette fonction, il accorda son soutien à l'armée du Panaman pendant la dictature de Manuel Antonio Noriega, avec qui a maintenu une relation personnelle soutenue, également opposés à l'impérialisme des États-Unis[5].

Activité "Carapintada"

Ardent nationaliste chrétien argentin[1] Seineldín est devenu membre du groupe des Carapintadas, ou "visages peints", au sein de l'armée argentine. Les Carapintadas ont exigé que le gouvernement argentin mette fin aux poursuites judiciaires contre les officiers de l'armée accusés de violations des droits de l'homme pendant la guerre sale, survenues pendant la dictature militaire argentine de 1976 à 1983. Les officiers subalternes ont été inculpés d'un large éventail de crimes, notamment l'exécution de dissidents de la guérilla, la torture et l'enlèvement de guérilleros et de leurs partisans.

En 1987 et 1988, les Carapintadas se sont rebellés contre le gouvernement élu du président Raúl Alfonsín, mais les deux soulèvements ont été rapidement réprimés. En décembre 1988, des membres du Grupo Albatros, dirigé par le colonel Mohamed Alí Seineldín, se sont de nouveau rebellés contre le gouvernement d'Alfonsín et ont saisi la caserne militaire de Villa Martelli. Les mutins se sont finalement rendus et Seineldín a été arrêté[réf. nécessaire].

Seineldín a mené un deuxième soulèvement infructueux contre le gouvernement du président Carlos Menem à partir du 3 décembre 1990. Le soulèvement raté a fait 14 morts, dont cinq civils[1]. Seineldín a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans la mutinerie de 1990. Cependant, il a été gracié par le président Eduardo Duhalde en 2003.

Mort

Mohamed Alí Seineldín a été victime d'une crise cardiaque et est décédé dans un hôpital de Buenos Aires le 2 septembre 2009, à l'âge de 75 ans[1].

Références

  1. « Argentine ex-army colonel who led uprisings dies », Associated Press, Taiwan News, (lire en ligne, consulté le )
  2. Juan I. Irigaray, « Mohamed Alí Seineldín, ex militar golpista », El Mundo (Spain), (lire en ligne, consulté le )
  3. «Murió Seineldín, el militar que desafió dos veces a la democracia», Diario La Nación, (consulté le )
  4. « Ha muerto Mohamed Alí Seineldin » [archive du ], Telam, Panorama Católico, (consulté le )
  5. Federico Gastón Addisi, « 3 de diciembre de 1990: Los carapintada tenían razón. Seineldín: soldado de Dios y de la Patria », NCN
  6. « Asociación para la promoción y protección de los Derechos Humanos “XUMEK” », Situación de los Derechos Humanosen Mendoza Informe 2008, sur 51, Mendoza,
  7. «Retoños de Seineldín», Página 12, (consulté le )
  8. « Aniversario de la creación de la Compañía de Comandos 601 », Ejército Nacional, Argentina,
  9. Daniel Gallo, « El carapintada que se destiñó », La Nación,

Liens externes

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