Mohamed es-Senoussi

Mohammed es-Senoussi, mort le , est un seigneur de la guerre esclavagiste devenu sultan du Dar El-Kouti, dans le nord de la Centrafrique.

Ne doit pas être confondu avec Mohammed El-Senussi.
Pour les articles homonymes, voir Senussi.

Biographie

Intérieur du tata.

En 1890, Rabah, un seigneur de la guerre esclavagiste, attaque le chef musulman Kober[1] dans le nord de l'Oubangui-Chari, le dépose et installe à sa place son neveu Mohamed es-Senoussi, à qui il confie Dar el-Kouti, dont la capitale est Ndélé. Il lui laisse des armes et des munitions[2]. Il marie également sa fille Fadlallah avec celle de Mohammed es-Senoussi, Khadija. Mohammed et Rabah attaqueront ensemble le Dar Rounga (théoriquement musulman), les Kreich, les Goula et les Banda Ngao.

Mohammed el-Senoussi reste d'abord fidèle à Rabah. Toutefois, lorsque le Français Paul Crampel, à la tête d'une mission d'exploration, atteint son camp au mois d', le sultan, qui veut l'empêcher de continuer sa route jusqu'au Ouaddaï où il aurait pu rencontrer Rabah et le ravitailler en armes, le fait exécuter le et s'approprie ses armes[2]. Peu de jours après, il attaque un deuxième contingent, mené par Gabriel Biscarrat[2]. Mohammed es-Senoussi récupère les armes et les munitions de cette deuxième mission, ce qui lui permet de mettre fin à sa dépendance de Rabah[2].

Il poursuivit ensuite ses raids esclavagistes le long de la rivière Ouaka, qui décimaient le pays banda, jusqu'en 1910, avec la complicité passive de la France. En 1897, il signe en effet un accord faisant du sultanat un protectorat avec un explorateur, Emile Gentil, qui deviendra plus tard commissaire général du gouvernement au Congo français[3].Il sera finalement tué par les Français en 1911.

Le Tata fortifié du sultan Sénoussi, son palais fortifié, a été édifié sur la colline surplombant la ville de Ndélé, à partir duquel il ravitaillait les marchés d'Afrique du Nord en esclaves[4].

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Le sultan Mohamed al-Senoussi en 1899 (photo prise par Toussaint Mercuri)

En 1889 une mission, partie d'Algérie, dirigée par Ferdinand de Béhagle et son second Toussaint Mercuri remonte le Congo vers le Tchad avec pour objectif de renouer des liens d'amitié avec Rabah et Senoussi. De Béhagle sera assassiné par Rabah dans les jours qui suivirent leur contact. Toussaint Mercuri réussit à se lier d'amitié avec Senoussi qui acceptera pacifiquement la protection de la France (contrairement à son oncle Rabah).[pas clair]

La première épouse de Mohamed es-Senoussi était Oum Diwan. Deux de ses fils étaient Djemel-Eddine et Kamoun.

Notes et références

  1. Le Dar-El-Kouti: Empire oubanguin de Senoussi - (1890-1911), Bernard Simiti, 2014
  2. Andrea Ceriana Mayneri, Sorcellerie et prophétisme en Centrafrique : L'imaginaire de la dépossession en pays banda, Karthala, , 264 p. (ISBN 978-2-8111-1101-4, lire en ligne), p. 30-34
  3. « Centrafrique: un ancien sultanat aux racines des revendications des régions du nord », Slate Afrique, (lire en ligne)
  4. Le Tata (palais fortifié) du sultan Senoussi, les grottes de Kaga-Kpoungouvou, la ville de Ndélé

Bibliographie

  • (en) Mario J. Azevedo, Samuel Decalo, « Senoussi, Mohamed-es- (1850?-1911) », in Historical Dictionary of Chad, Rowman & Littlefield, 2018 (4e éd.), p. 473-474
  • Pierre Kalck, « Mohamed es-Senoussi (1850-1911) », in Hommes et Destins, Académie des Sciences d'Outre-Mer, Paris, 1975, p. 569-571
  • Émile Julien (capitaine), « Mohamed es-Senoussi et ses États », Bulletin de la société des recherches congolaises, 1925, no 7, p. 104-177 ; 1927, no 8, p. 55-122; 1928, no 9, p. 49-96 ; 1929, no 10, p. 45-88
  • Bernard Simiti, Le Dar-El-Kouti : Empire oubanguin de Senoussi (1890-1911), L'Harmattan, 2014, 140 p. (ISBN 9782336334806)
  • Ing-Na Touambona, Le règne du sultan Mohamed-Es-Senoussi (1890-1911), Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 1973, 165 p. (mémoire de maîtrise d'Histoire)

Articles connexes

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