Mise à mort du cerf sacré

Mise à mort du cerf sacré, ou La Mise à mort du cerf sacré au Québec, (The Killing of a Sacred Deer) est un thriller britannico-américain réalisé par Yórgos Lánthimos et sélectionné en 2017 au 70e Festival de Cannes où il a obtenu le prix du scénario, ex-aequo avec le film de Lynne Ramsay, A Beautiful Day[1].

Mise à mort du cerf sacré
Titre original The Killing of a Sacred Deer
Réalisation Yórgos Lánthimos
Scénario Yórgos Lánthimos
Efthýmis Filíppou
Acteurs principaux
Sociétés de production Element Pictures
Film 4
A24
Pays d’origine Grèce
Royaume-Uni
États-Unis
Genre Thriller, drame, fantastique
Durée 121 minutes
Sortie 2017


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Steven Murphy est un brillant chirurgien cardiologue, avec sa femme, Anna, ils vivent confortablement et heureux, Ils ont deux enfants Kim, une fille de 14 ans et Bob, un garçon de 12 ans. Steven a pris sous son aile Martin Lang, un adolescent qui a perdu son père que Steven avait opéré, et qui insidieusement finit par s’immiscer au sein de sa famille. Martin a des réactions étranges et sa gentillesse factice et surjouée cache un projet intrigant. Il est cependant apprécié et suscite même des sentiments amoureux à Kim. Quand Bob est mystérieusement frappé par un mal subit, il finit par expliquer à Steven que sa famille est engagée, à cause de la mort de son père, dans un terrible pacte surnaturel et inexorable qui ira jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice expiatoire.

Résumé

Après une opération chirurgicale à cœur ouvert, Steven parle de montres avec son collègue anesthésiste, Matthew. Puis il déjeune avec Martin Lang, jeune garçon solitaire dont le père est décédé lors d'une opération, puis plus tard lui offre une montre. Ils sont devenus très proches, se voyant régulièrement et secrètement. Pour exciter son mari au lit, Anna simule souvent une anesthésie générale pour qu'il réussisse à avoir une érection. Par ailleurs, elle remarque qu'il refuse de boire de l'alcool lors d'un gala : il est en effet sobre depuis trois ans.

Steven invite Martin à manger chez lui avec sa famille. Ce dernier fait connaissance avec Kim et Bob. Kim tombe peu à peu amoureuse de lui. Martin, de plus en plus intrusif, invite à son tour Steven chez lui pour qu'il sympathise avec sa mère au chômage. Après le dîner, Martin laisse Steven avec sa mère qui lui fait des avances ; elle lui annonce que son mari a été son patient, lui déclare qu'il a de magnifiques mains, puis se jette sur lui et suce ses doigts. Troublé, Steven s'en va aussitôt. Il coupe les liens avec Martin, mais Kim continue à le fréquenter.

Un jour, Steven remarque que son fils ne s'est pas levé : Bob lui dit qu'il ne peut plus marcher car il ne sent plus ses jambes. À l'hôpital, les examens n'expliquent pas sa paralysie qui soudain disparaît. Mais, au moment où il quitte la clinique, il tombe et ne peut plus marcher. Son cas est mystérieux pour les docteurs et ses parents. Martin annonce alors à Steven son macabre plan  : comme il considère Steven coupable de la mort de son père sur une table d'opération dans son service, il lui suggère de tuer un membre de sa famille en réparation ; s'il refuse, son épouse et ses enfants mourront lentement  : paralysie, impossibilité de manger, yeux qui saignent. De fait, Bob refuse toute nourriture, puis c'est au tour de Kim d'être paralysée .

Quelque temps plus tard, dans sa chorale où elle chante, Kim est en effet paralysée à son tour et ne parvient plus à se lever. Elle est aussitôt placée dans la même chambre que son frère et ne désire plus à son tour se nourrir. L'hôpital continue à faire des tests et des examens sur eux mais découvre qu'ils sont en parfaite santé et ne parvient pas à déterminer l'origine de leur paralysie et leur absence d'appétit. Steven dévoile à Anna le chantage de Martin. Elle demande à son mari s'il avait bu avant d'opérer le père de Martin, ce qu'il nie en l'informant que seul un anesthésiste peut provoquer maladroitement le décès d'un patient et que le chirurgien n'est jamais fautif. Elle rencontre Matthew qui lui dit le contraire : le chirurgien est toujours responsable de la mort d'un patient et non l'anesthésiste. Il lui révèle que son mari avait bu avant l'intervention et qu'il a donc provoqué le décès du père de Martin. À l'hôpital, alors qu'elle est toujours paralysée et refuse de manger comme son petit frère, Kim reçoit un appel de Martin qui lui demande de se lever pour le voir par la fenêtre. Soudainement, elle marche sous les yeux stupéfaits de sa mère mais elle ne voit pas Martin. Après avoir raccroché, elle se recouche dans son lit et ses jambes sont paralysées. Incapable d'expliquer leur état, l'hôpital donne son accord pour que les enfants retournent chez eux. Anna rend visite à Martin chez lui, elle lui demande pourquoi elle et ses enfants doivent payer pour la faute de son mari. Martin ne lui répond pas mais lui explique qu'il pense que Steven a tué son père et que ce dernier a commencé à flirter avec sa mère et qu'ils peuvent faire un beau couple ensemble.

Les enfants Murphy sont nourris par perfusion et se déplacent en rampant ou grâce à des chaises roulantes. Mais Steven refuse de sacrifier un de ses proches et tente de vivre normalement. Il rend visite au directeur de l'école et le questionne sur leurs résultats et comportement pour savoir qui des deux mérite le plus de vivre. Finalement Steven retient Martin prisonnier dans sa cave et menace de le tuer. Anna réussit à raisonner son mari pour qu'il le laisse vivre, puis elle le libère en secret. Les yeux de Bob saignent, obligeant Steven à faire son choix. Il bâillonne Anna, Kim et Bob et armé d'un fusil, les yeux dissimulés sous un bonnet, il ouvre le feu à deux reprises au hasard, atteignant des meubles. Un troisième coup de feu retentit, qui touche et tue son fils. Plus tard, Steven, Anna et Kim rencontrent Martin fortuitement dans un restaurant : vaincus, ils se lèvent et s'en vont.

Fiche technique

Distribution

Les acteurs principaux Colin Farrell et Nicole Kidman aux premières du film au TIFF 2017 et au Festival de Cannes 2017.

Édition

En 2018, le film est édité en DVD par le distributeur Imagine Film Distribution avec une piste en langue française.

Signification du titre

La signification du titre n'est pas indiquée dans le film, mais ferait référence au mythe d’Iphigénie[2].

Accueil

Critique

La Mise à mort du cerf sacré
Score cumulé
SiteNote
Metacritic73/100
Rotten Tomatoes80%
Allociné
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Le Figaro
Le Nouvel Observateur
Rolling Stone
Télérama
Le Monde
Cahiers du Cinéma

Dans l'ensemble, le film reçoit un accueil critique allant du mitigé au positif.

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 2,95, d'après l'interprétation de 31 revues[3].

Pour Nicolas Schaller du Nouvel Observateur, « Colin Farrell impressionne, jouant sur une tonalité blanche, caractéristique de l’univers de Yórgos Lánthimos. Lequel, après Canine et The Lobster, assoit son statut grandissant de fils spirituel (dans sa ligne de mire, le capitalisme a pris la place de l’Eglise) de Buñuel »[4].

Pour Pierre Vavasseur du Parisien, « Certes, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos en fait des tonnes. Mais comment pouvait-il s'arrêter en route ? Il y a des dézingages qui exigent, d'une manière jouissive, d'aller jusqu'au bout »[5].

Pour Jean-Baptiste Morain des Inrockuptibles, « Mise à mort du cerf sacré atteint des sommets de mégalomanie assommante »[6].

Pour Jean-François Rauger du Monde, « Mise à mort du cerf sacré rejoint les innombrables fictions construites artificiellement autour d'un sentiment de naufrage moral inéluctable, grande affaire d'un certain cinéma, dit « d'auteur », international et contemporain. Mais la facticité de l'ensemble et le sentiment de se voir donner une leçon que l'auteur voudrait cuisante rendent, in fine, le film de Yorgos Lanthimos plutôt dérisoire »[7].

Pour Louis Guichard de Télérama, « tandis qu'il excelle dans l'exposition et les prémices, avec un art gothique de l'inscription des personnages dans les décors, il semble lui-même ensuite dépassé par son programme sanglant. Le scénario, curieusement récompensé par un prix à Cannes, met en échec la virtuosité du metteur en scène, qui ne sait comment filmer le paroxysme de la violence »[8].

Pour Arnaud Schwartz de La Croix, « l'équation ne tient pas : la parabole manque vite d'une réelle épaisseur, la réalisation très léchée vire à l'exposé grandiloquent que l'utilisation très appuyée de la musique, stridente, annonce dès le début. Et c'est un sentiment désolant de « tout ça pour ça » qui guette le spectateur artificiellement tenu en haleine et vaguement écœuré »[9].

Sur l'agrégateur francophone SensCritique, il obtient la note globale de 6,610, appuyée sur plus de 7 100 avis du public à [10].

Box-office

Distinctions

Récompense

Sélection

Notes et références

  1. Thomas Sotinel, « Cannes 2017 : un palmarès en forme d’œuvre d’art », sur Le Monde, (consulté le )
  2. Le Monde 01-11-2017.
  3. « Mise à mort du cerf sacré », sur Allociné (consulté le ).
  4. « "Carré 35", "Mise à mort du cerf sacré", les films à voir (ou pas) pendant le pont », sur L'Obs (consulté le )
  5. Par Pierre VavasseurLe 1 novembre 2017 à 12h15, « «Mise à mort du cerf sacré» : implacable », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. Jean-Baptiste Morain, « Mise à mort du cerf sacré », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  7. Jean-François Rauger, « « Mise à mort du cerf sacré » : l’interminable annonce d’une catastrophe », sur Le Monde, (consulté le )
  8. Louis Guichard, « Mise à mort du cerf sacré », sur Télérama, (consulté le )
  9. Arnaud Schwartz, « « Mise à mort du cerf sacré », une fable glaçante et déprimante sur la famille », sur La Croix, (consulté le )
  10. SensCritique
  11. JP-Boxoffice.com ; page du film Mise à mort du cerf sacré consulté le 7 février 2018.

Liens externes

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