Mirza Ghulam Ahmad

Mirza Ghulam Ahmad, né le à Qadian (en) (Penjab) et mort le à Lahore (Penjab), est le fondateur du mouvement Ahmadiyya, qui compterait environ 10 millions de membres au début des années 2000[1],[2].

Biographie

Jeunesse et éducation

Ghulam Ahmad est issu d'une famille de notables de la petite ville de Qadian dans le district de Gurdaspur au Penjab. Le titre Mirza atteste d'une probable ascendance moghole de sa famille. Il est né le chez Mirza Ghulam Murtaza et sa femme Chiragh Bibi.

Originaire d'un milieu soufi sunnite[3], il est, à la différence de son père qui travaille pour l’administration anglaise, porté aux études religieuses et à la méditation, dans un contexte de détérioration de la foi et des pratiques religieuses musulmanes ainsi que du prosélytisme des missionnaires chrétiens dans l'Inde coloniale[4]. Ghulam Ahmad eut une éducation privée dès l'âge de 7 ans. Son premier instituteur fut Fazl Ilahi, qui l'enseigna le texte arabe du Coran et la langue Perse[5]. Vers l'âge de 10 ans, il apprit la grammaire arabe avec Fazl Ahmad. Puis, il étudia la grammaire arabe, la logique et la philosophie avec Gul Ali Shah[6].

Travaux mondains

De 1864 à 1867, il travailla comme commis à Sialkot, où il mènera également des débats avec des missionnaires chrétiens. Il affirme assez tôt entendre des voix et, en 1880, il publie les deux premiers volumes d'un important ouvrage de réflexions, le Barahin-é-Ahmadiyya, qui reçoit un écho favorable[5].

En 1867, à la suite de la mort de sa mère, il rentre à Qadian, où il s'occupa des affaires légales des propriétés[7].

La Bai'at

En , Ghulam Ahmad proclame avoir reçu une révélation de Dieu, la capacité de prescience ainsi que celle d'accomplir des miracles. Dieu lui a confié la tâche de restaurer l'islam dans sa pureté et il se déclare mujaddid rénovateur »), muhaddath à qui Dieu parle ») et mahdi guide »)[4].

La première Bai’at se déroulera à Ludhiana, dans la maison de Munshi Ahmad Jan.

Le voyage à Delhi

En 1891, Mirza Ghulam Ahmad voyage à Delhi. Il publie un avertissement dans lequel il invite les érudits à engager un débat public concernant la mort de Jésus-Christ, particulièrement Syed Nazeer Husain qui était considéré comme un érudit principal de Delhi. Il propose également des conditions qui étaient essentielles pour le débat:

  1. La police doit être présente pour maintenir la paix
  2. Le débat sera sous forme écrit
  3. Et que le débat doit être sur le sujet de la mort de Isa.

Les conditions furent réunies, et Mirza Ghulam Ahmad se déplaça au Jama Masjid Delhi, accompagné par 12 de ses compagnons, où était réuni plus que 5 000 personnes. Avant que le débat ne commence, il eut une discussion concernant les conditions, qui conduit à la conclusion que le débat ne devait pas porter sur la mort de Jésus, mais sur les proclamations de Mirza Ghulam Ahmad. Il expliqua alors que sa proclamation pouvait seulement être discuté après que la mort de Jésus eut été prouvée. Seulement une fois cette croyance réfutée, sa proclamation d'être le Messie pouvait alors être discuté.

Alors, il y eut des clameurs dans la foule, et Mirza Ghulam Ahmad fut informé que l'autre partie l'accusait d’être un apostat, et donc un mécréant. Ce qui faisait qu'il n'y avait rien de convenable de débattre avec lui à moins qu'il clarifie ses croyances. Mirza Ghulam Ahmad écrivit ses croyances dans un morceau de papier et le lu à haute voix. Mais, à cause des bruits des clameurs entre les foules, il ne fut pas entendu.

Constatant que la foule était hors de contrôle, et que la violence était imminente, le commissaire de police donna l'ordre de disperser l'audience et le débat n'eut pas lieu. Quelques jours plus tard, un débat écrit eut lieu entre Mirza Ghulam Ahmad et Maulwi Muhammad Bashir de Bhopal, qui fut plus tard publié.

Défi à John Alexander Dowie

John Alexander Dowie

En , l'ecclésiastique américain d'origine écossaise John Alexandre Dowie (en) proclama être le précurseur de la seconde venue de Jésus. Mirza Ghulam Ahmad échangea alors une série des lettres avec lui entre 1903 et 1907. Mirza Ghulam Ahmad le défia dans un duel de prière, que Dowie refusa.

Alors Mirza Ghulam Ahmad prophétisa que celui qui sera le faux prophète mourra en premier, et cela alors même qu'il était plus âgé que Dowie. L'ecclésiastique décéda avant lui, en . Cela créa une agitation dans les médias internationaux, et surtout dans les médias américains[8].

Mort

Il décéda le à Lahore. Souffrant de dysenterie depuis des années, il mourut en 1908 des suites d’une diarrhée aiguë dans la salle de bain de l’un de ses amis médecins. Une affirmation bien sûr contestée par ses disciples, car cette mort brutale n’était pas forcément très glorieuse pour un prophète.

Écrits

  • Barahin-i-Ahmadiyya (1880) (Sur la suprématie de l'Islam)
  • Surma Chashma-i-Arya (1886) (Sur les miracles)
  • Fateh Islam (1891) (la victoire de l'islam)
  • Taudih-e-Maram (1891)
  • Izala Awham (1891)
  • Kitaboun moubine (1894)
  • Hamamatul Bushra (1894)
  • Nur-ul-Haq (1894) (la lumière de la vérité)
  • Sirr-ul-Khilafa (1894) (Le secret du Califat)
  • La philosophie des enseignements de l'Islam (1896)
  • Jésus en Inde (1899)
  • Khutba-Ilhamiyya (1900) (Le sermon révélé)
  • Ijazul Masih (1901)
  • Kashti-e-Nooh (1902) (L'Arche de Noé)
  • Paigham-i-Sulah (1908) (Le message de la réconciliation)

Notes et références

  1. (en) « Pakistan: Prosecute Ahmadi Massacre Suspects », Human Rights Watch
  2. (en) « Who are the Ahmadi? », BBC
  3. cf. Reem A. Meshal et M. Reza Pirbhai, « Islamic Perspectives on Jesus »in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 245
  4. Denise Brégand, « La Ahmadiyya au Bénin », in Archives de sciences sociales des religions, no 135, 2006, p. 73-90
  5. cf. Wilfred Cantwell Smith, « Amadiyya », in The Encyclopaedia of Islam, éd. Brill, 1996, vol. I, p. 301-303
  6. Adil Hussain Khan 2015, p. 24-25
  7. Adil Hussain Khan 2015, p. 30
  8. « A Brief History of Ahmadiyya Movement in Islam: Death of Dr. Dowie », sur Alislam.org (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Sheikh Abdul Qadir, Hayat-e Tayyaba, (ISBN 978-81-7912-000-2 et 81-7912-000-7)
  • (en) Adil Hussain Khan, From Sufism to Ahmadiyya : a Muslim minority movement in South Asia, Bloomington, Indiana University Press, , 237 p. (ISBN 978-0-253-01529-7, lire en ligne)

Liens externes

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