Michel Gauquelin

Michel Gauquelin, (, Paris, Paris), psychologue français, et sa première femme Françoise Schneider-Gauquelin (née le à Neuchâtel (Suisse) et morte en 2007), ont mené depuis le début des années 1950 des études statistiques de l'astrologie.

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Parcours

Michel Gauquelin, après des études de psychologie à la Sorbonne, a consacré sa vie à tenter de démontrer la validité de certains fondements de l’astrologie. Toutefois, il ne se définit pas comme « astrologue » et se défend de toute pratique de l’astrologie[réf. souhaitée]. Au départ de sa démarche, il chercha d'abord à démontrer l'inanité de l'astrologie en réaction à son père qui dressait des thèmes astraux.

Les Gauquelin se sont concentrés sur l’analyse d’un fondement de la doctrine astrologique qui affirme l’existence d’une corrélation entre la position des astres, le jour de la naissance d’un individu, et le caractère et l’orientation de la destinée de ce dernier. Cette voie de recherche explore l’astrologie, non pour tenter de prouver la connaissance empirique de l’astrologie transmise par la tradition, mais plutôt pour tenter une reformulation de l’astrologie par la science.

Un premier compte rendu des travaux des Gauquelin a été publié en 1955 dans L’influence des astres dans lequel il commence une analyse critique des travaux de ses prédécesseurs en astrologie statistique Paul Choisnard et Karl Ernst Krafft (de). Les conclusions de ce premier ouvrage de synthèse semblaient démontrer que pour un échantillon de personnalités connues pour l’exercice d’une profession donnée, la position des astres dans le ciel se retrouverait dans une distribution qui ne serait pas due au hasard. Dans ces premières études, des positions supposées statistiquement anormales de Mars ont été relevées chez les sportifs, de Jupiter chez les acteurs et de Saturne chez les scientifiques.

Dans les années 1950, les Gauquelin publient successivement Méthodes pour étudier la répartition des astres dans le mouvement diurne (1957) et Les Hommes et les Astres (1960) dans lesquels ils développent leurs analyses et conclusions.

Effet Mars

Ces observations statistiques ont créé une vive polémique, notamment avec la communauté scientifique. Michel Gauquelin a fait alors vérifier ses calculs et ses données en 1960 par le Comité Belge PARA dont les conclusions sont publiées seize ans plus tard dans le Bulletin du Comité Nouvelles Brèves no 43 de , pp. 327-343 sous le titre 'Considérations critiques sur une recherche faite par M. M. Gauquelin dans le domaine des influences planétaires.

Il y eut accord parfait, comme le souligne le Comité Belge Para[1], entre les Gauquelin et le groupe de scientifiques sur l’établissement du protocole de test, aussi bien dans l'échantillonnage que pour le calcul des valeurs et de formules statistiques. Les calculs du comité arrivèrent à un même relevé de valeurs des positions de Mars en secteur I et IV, qui semblait statistiquement anormalement élevé. Le Comité rejeta toutefois l’interprétation des Gauquelin considérant que le calcul de la distribution théorique de Mars n’était pas suffisamment affermi par les Gauquelin. Michel Gauquelin a marqué son désaccord avec les objections du comité.

Ultérieurement, Michel Gauquelin et Science & Vie ont demandé au Comité Français pour l’Étude des Phénomènes Paranormaux (CFEPP) de prendre en charge une nouvelle expérimentation. Un protocole expérimental a été élaboré en 1982. Un nouvel échantillon de 1066 sportifs français a été constitué. L'expérience qui prévoyait au départ l’établissement d’un échantillon témoin de 10 000 personnes a été modifiée et la comparaison s’est établie sur la constitution d’un échantillon de comparaison généré de manière aléatoire. Michel Gauquelin, qui a suivi la progression de l’étude, avait suggéré des additions et des retraits de noms dans l’échantillon des sportifs dans le but notamment de recentrer l’étude sur des grands champions et de retirer les sportifs ayant eu une faible renommée ou des résultats moyens. Ses propositions, qui reprenaient les intentions du protocole de l'expérience qui stipulait que « les champions sélectionnés devait être éminemment réputés », ont été considérées comme non justifiées et rejetées par le CFEPP. Finalement, la comparaison des deux échantillons conclut à un écart statistique non significatif. Selon Gauquelin, les résultats statistiques obtenus ne valent que pour l'élite d'une profession, ils sont de moins en moins confirmés à mesure que l'on passe à des carrières moyennes. De même, les accouchements provoqués compromettent-ils sensiblement les correspondances entre le né et son ciel.

Si cette dernière vérification des travaux de Michel Gauquelin a convaincu une large part de la communauté scientifique de l'inexistence de l’effet Mars, les objections du CFEPP aux suggestions de Michel Gauquelin sur la constitution de l’échantillon des sportifs n'a pas convaincu les partisans de la thèse de ce dernier.

Michel Gauquelin s'est suicidé le .

Aujourd'hui les thèses de Michel Gauquelin ont connu outre-atlantique un retentissement bien plus grand qu’en France. Pourtant il a été statistiquement et rigoureusement démontré que cet effet n'existe pas[2],[3]. Ces travaux, initiateurs d’une nouvelle approche de l’astrologie, sont repris par des suiveurs parmi lesquels on compte, bien sûr, sa première femme, Françoise Schneider-Gauquelin, André Barbault, ainsi que d’autres émules tels que Hervé Delboy, Didier Castille ou Suitbert Ertel, professeur à l'Université de Göttingen, qui s'est désolidarisé de la conclusion du CFEPP et poursuit la thèse des Gauquelin en proposant de prendre en compte une hiérarchie dans la valeur des différents sportifs pour qualifier des résultats significatifs.

Œuvres

  • L'hérédité planétaire, notre naissance et l'horloge cosmique sur Google Livres
  • 20 tests pour se connaître, Centre d'Étude et de Promotion de la Lecture, Paris, 1972 Collection Marabout Service MS 236 (Michel et Françoise Gauquelin).
  • La Cosmopsychologie - Les astres et les tempéraments, Centre d'Étude et de Promotion de la Lecture, Paris, 1974
  • C'est écrit dans les astres, 1992, Pardès (posthume)
  • Les personnalités planétaires, Guy Trédaniel Éditeur, 1992 -Postface de J. Halbronn et Guy Leclercq, Liste exhaustive des publications p. 301 à 307.
  • Les Horloges cosmiques Denoël, Paris, 1970
  • Les Hommes et les Astres, Denoël, 1960
  • L'influence des astres, éditions du Dauphin, 1955
  • L'astrologie devant la science, éditions Planète
  • Le dossier des influences cosmiques ; J'ai lu, no A314, coll. « L'Aventure mystérieuse », 1974
  • La santé et les conditions atmosphériques, Hachette, 1967
  • Les trois faces de l'astrologie, sacrée, profane, scientifique (coécrit avec Jacques Sadoul), Retz, 1972

Notes

  1. Comité Para
  2. Les Sceptiques du Québec, « Effet Mars • Dictionnaire Sceptique », sur www.sceptiques.qc.ca (consulté le )
  3. « Mars ne s’intéresse pas aux sportifs... / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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