Michael Matthews (cyclisme)

Michael Matthews, né le à Canberra, est un coureur cycliste australien, membre de l'équipe BikeExchange. En 2010, juste avant de passer professionnel dans l'équipe néerlandaise, il devient champion du monde sur route espoirs[1] sur le circuit de Melbourne. Il a également remporté des étapes sur les trois grands tours et remporte le maillot vert du classement par point du Tour de France en 2017, la même année où il est champion du monde du contre-la-montre par équipes à Bergen en Norvège.

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Biographie

Débuts en Australie

Michael Matthews se fait connaître en Australie en remportant le championnat d'Australie sur route cadets en 2006. En 2008, alors qu'il court en juniors, il remporte deux étapes du Tre Ciclistica Bresciana, une étape du Grand Prix Général Patton qu'il termine à la deuxième place du classement général et une étape du Tour of the Murray River. Il confirme en 2009 en remportant en février la médaille d'argent aux championnats d'Océanie espoirs. Il rejoint alors l'équipe AIS. Il part courir en Europe, où il termine notamment 2e du Gran Premio della Liberazione derrière Sacha Modolo. À son retour en Australie, il participe à l'édition suivante des championnats d'Océanie, et remporte le titre de la course en ligne professionnel et espoir et du contre-la-montre espoirs.

Ces succès lui permettent de participer dans l'équipe d'Australie au Tour Down Under 2010, qu'il termine 82e. Il profite néanmoins de sa bonne forme pour remporter une étape du Tour de Wellington[2], qu'il termine cinquième, puis pour remporter deux étapes du Tour de Langkawi, début mars[3]. En 2010, il espère briller sur les courses de la Coupe des Nations espoirs et au championnat du monde en Australie[2]. Au cours du mois de mai, il remporte la première étape du Tour du Japon, disputée contre-la-montre. Il prend la huitième place du Tour de l'Avenir, sans pouvoir remporter d'étape. Il fait figure de favori pour les championnats du monde espoirs organisé chez lui, en Australie qu'il remporte au sprint[1]. De ce fait, il s'assure la victoire de la sixième édition de l'UCI Oceania Tour.

2011-2012 : chez Rabobank

Entre 2011 et 2012, il évolue au sein de l'équipe Rabobank[4] où il passe professionnel[5],[6]. Il s'illustre d'abord en Australie sur le Tour Down Under en remportant la troisième étape de l'épreuve[7]. Il prend la quatrième place du classement général. Au Tour de l'Algarve, il se classe trois fois parmi les cinq premiers sur des arrivées massives. Il renoue au mois de mars avec la victoire sur le Tour de Murcie[5] avant de s'imposer, encore une fois au sprint, sur le Tour de Cologne, fin avril.

En 2012, après avoir terminé à la neuvième place de la première course UCI World Tour de l'année, le Tour Down Under, il remporte la Clásica de Almería devant le Slovène Borut Božič de la formation Astana. Le jeune Australien, s'aligne ensuite sur le Tour de l'Utah où il remporte la troisième étape et termine au pied du podium de la suivante. Michael Matthews signe dans la formation australienne Orica-GreenEDGE pour l'année 2013.

2013 : victoires d'étapes sur le Tour d'Espagne

Michael Matthews lors de sa victoire sur la 2e étape du Tour de l'Utah.

Il commence sa première saison dans l'équipe australienne avec notamment une troisième place au championnat d'Australie contre-la-montre puis une seconde derrière son coéquipier Luke Durbridge. Après une participation à plusieurs classiques espagnoles ainsi qu'à Paris-Nice, il réalise son premier résultat significatif en Europe de la saison avec une seconde place sur le Tour de La Rioja derrière Francesco Lasca. Il prend le départ ensuite du Tour du Pays basque puis du triptyque ardennais avec l'Amstel Gold Race (abandon), la Flèche wallonne (112e) et Liège-Bastogne-Liège (128e). Il finit sa première partie de saison avec une participation au Tour de Romandie.

Il reprend ensuite la compétition au Tour de Californie où il est battu à plusieurs reprises, notamment par le Slovaque Peter Sagan.

En août et pour sa dernière partie de saison, il remporte sa première victoire de la saison lors de la deuxième étape du Tour de l'Utah, à l'issue de laquelle il porte la maillot de leader de l'épreuve, puis récidive lors de la quatrième étape. À la fin du mois, il participe pour la première fois au Tour d'Espagne, son premier grand tour, avec notamment l'objectif de bien figurer dans les sprints de l'épreuve. Après notamment une troisième place lors de la 4e étape derrière Daniel Moreno et Fabian Cancellara, il remporte au sprint la 5e devant Maximiliano Richeze et Gianni Meersman, sa première victoire majeure. Il récidive lors de la dernière étape à Madrid en devançant Tyler Farrar et Nikias Arndt. Il est sélectionné pour participer à la course en ligne des championnats du monde sur route organisés à Florence en Italie. Il ne termine pas la course.

Il termine la saison au 89e rang du classement final de l'UCI World Tour.

2014-2016 : leader sur la Vuelta et le Giro

Au Tour d'Italie 2014, Matthews gagne les 1re (contre-la-montre par équipes) et 6e étapes et a le maillot rose pendant six jours. Il chute durant la neuvième étape et décide d'abandonner à l'issue de la dixième[8]. Il remporte par la suite une étape du Tour d'Espagne et porte le maillot rouge de leader. Il est sélectionné pour la course en ligne des championnats du monde[9].

Podium de l'édition 2015 de la Flèche brabançonne : Michael Matthews (2e), Ben Hermans (1er) et Philippe Gilbert (3e).

Il cumule les places d'honneur sur les classiques du printemps en terminant 3e de Milan-san Remo, 2e de la Flèche brabançonne et 3e de l'Amstel Gold Race. Il remporte une étape du Tour d'Italie et, comme l'année précédente, porte le maillot rose. Gravement blessé lors d'une chute du Tour de France, il ne peut pas peser sur la course. En fin de saison, il remporte la médaille d'argent aux Mondiaux de Richmond derrière Peter Sagan.

Il commence sa saison 2016 lors de Paris-Nice, où il remporte tout d'abord le prologue. Initialement dominé par Nacer Bouhanni lors de la deuxième étape, le Français est déclassé pour sprint irrégulier ce qui permet à Matthews de remporter l'étape[10]. En juillet, il remporte la 10e étape du Tour de France à Revel. En août il signe un contrat de trois ans avec la formation Sunweb[11].

2017 : maillot vert du Tour de France

Michael Matthews débute sous ses nouvelles couleurs lors de Paris-Nice mais ne réalise pas de résultats probants. Après une douzième place sur Milan-San Remo, il est notamment au départ du Tour du Pays basque. Il y remporte la première étape au sprint devant ses compatriotes Jay McCarthy et Simon Gerrans et porte le maillot de leader deux étapes. Après une seconde place trois secondes derrière le Slovène Primož Roglič, il finit second du classement par points devancé par l'Espagnol Alejandro Valverde. Il participe ensuite à la campagne des classiques ardennaises avec notamment une 10e place sur l'Amstel Gold Race à un peu plus d'une minute du vainqueur Philippe Gilbert et une quatrième sur Liège-Bastogne-Liège à trois seconde de Valverde et dans le même temps que le Polonais Michał Kwiatkowski.

Après un peu plus d'un mois sans compétition, il remet un dossard à l'occasion du Tour de Suisse où il est opposé à plusieurs autres sprinteurs comme Peter Sagan ou John Degenkolb. Il y remporte au sprint la troisième étape devant le Slovaque et l'Allemand.

Il remporte les 14e et 16e étapes du Tour de France et le classement par points. En fin de saison, il termine 3e des Mondiaux de Bergen derrière Peter Sagan et Alexander Kristoff.

2018-2020 : victoires sur les classiques

Sa saison 2018 est notamment axée sur les classiques du printemps avec notamment Milan-San Remo ou les classiques ardennaises. Il effectue sa première course lors de Circuit Het Nieuwsblad, qu'il abandonne à la suite d'une chute. Souffrant d'une « fracture non déplacée de la grosse tubérosité de l'épaule gauche »[12], il est forfait pour les Strade Bianche, mais rétabli à temps pour prendre la septième place de Milan-San Remo[13]. Durant les dix jours qui suivent, il est treizième du Grand Prix E3 et de Gand-Wevelgem. Après avoir disputé le Tour du Pays basque, il est aligné sur les classiques ardennaises. Écarté dans le final de l'Amstel Gold Race par une crevaison, il prend la cinquième place de la Flèche wallonne puis déçoit sur Liège-Bastogne-Liège, en terminant à neuf minutes du vainqueur[13]. Deux jours plus tard, il obtient sa première victoire de la saison lors du prologue du Tour de Romandie[13]. En août il remporte la 7e étape du BinckBank Tour et termine second du classement général de cette course[14]. Il monte aussi sur la troisième marche du podium lors de la Bretagne Classic[15]. En septembre, il devient le deuxième coureur, quatre ans après son compatriote Simon Gerrans, à réaliser le doublé Grand Prix cycliste de Québec-Grand Prix cycliste de Montréal.

En 2019, pour sa reprise en mars, il est douzième du Circuit Het Nieuwsblad. Une semaine plus tard, il chute dès la première étape de Paris-Nice et doit abandonner en raison d’un traumatisme crânien ayant entraîné une perte de connaissance. Il fait son retour sur Milan-San Remo, où il se classe douzième en terminant tout près du groupe de tête sorti dans le Poggio. Il obtient ses premières victoires de la saison au Tour de Catalogne où il s'impose deux fois au sprint. Engagé sur les classiques belges du premier semestre, il termine sixième du Tour des Flandres et huitième de la Flèche wallonne au mois d'avril. Il dispute le Tour de France pendant l'été mais il n'y connait guère de réussite et n'obtient qu'une anonyme soixante-septième place au classement général final. Au mois de septembre, il s'adjuge une deuxième victoire au Grand Prix cycliste de Québec devant Peter Sagan et Greg Van Avermaet.

La pandémie de Covid-19 qui sévit dans le monde et l'annulation des courses qui en découle ne permettent pas au coureur australien de glaner le moindre succès au premier semestre 2020. De retour à la compétition durant l'été, il se classe troisième de Milan-San Remo malgré une chute dans les derniers kilomètres et gagne la Bretagne Classic devant Luka Mezgec et le Français Florian Sénéchal[16]. Il se classe ensuite septième des mondiaux et termine cinq des neuf premières étapes du Tour d'Italie dans le top 10, avec notamment une deuxième place derrière Arnaud Démare lors de la 6e étape. Néanmoins, lors de la première journée de repos, il est testé positif au SARS-CoV-2 ce qui entraîne son retrait de la course[17] et met fin à sa saison.

Depuis 2021 : retour chez BikeExchange

En 2021, il fait son retour au sein de l'équipe australienne BikeExchange. Après deux podiums sur des étapes de Paris-Nice, il est sixième de Milan-San Remo, puis cinquième de Gand-Wevelgem, mais termine seulement 21e du Tour des Flandres.

Palmarès et classements mondiaux

Palmarès en amateur

Palmarès professionnel

Résultats sur les grands tours

Michael Matthews participe à un total de huit participations à des grands tours entre 2013 et 2018 avec pour meilleure place finale une 69e position lors du Tour de France 2017. Il a également remporté un total de dix étapes avec au moins une victoire sur chaque grand tour. Il a porté les maillots de leader des Tour d'Italie en 2014 et 2015 et Tour d'Espagne en 2014. Pour finir, il a terminé en tête du classement par points du Tour de France en 2017.

Tour de France

6 participations

Tour d'Italie

3 participations

  • 2014 : non-partant (11e étape), vainqueur des 1re (contre-la-montre par équipes) et 6e étapes, maillot rose pendant 6 jours
  • 2015 : non-partant (14e étape), vainqueur des 1re (contre-la-montre par équipes) et 3e étapes, maillot rose pendant 2 jours
  • 2020 : non-partant (10e étape)

Tour d'Espagne

3 participations

Classiques et grands championnats

Légende
AB Abandon HD Hors-délais - Pas de particiation × Pas d'épreuve
Année Milan-San Remo Grand Prix E3 Tour des Flandres Gand-Wevelgem Amstel Gold Race Flèche Wallonne Liège-Bastogne-Liège Clásica San Sebastián Cyclassics de Hamboug Bretagne Classic GP de Québec GP de Montréal Mondial- Course en ligne Tour de Lombardie
2011 107e - - 69e - - - - 43e 134e - - - -
2012 - - - - - - - - AB 48e AB 71e AB -
2013 - - - - AB 112e 128e AB - - - - AB AB
2014 78e - - - 12e - - - - - - - 14e -
2015 3e - - - 3e AB - - - - 2e 19e 2e -
2016 59e - - - 5e 21e - - - 4e 5e 4e 4e -
2017 12e - - 8e 10e 67e 4e - - 5e 3e 8e 3e AB
2018 7e 13e - 13e 24e 5e 63e 55e - 4e Vainqueur Vainqueur - AB
2019 12e - 6e - 16e 8e 35e - - 14e Vainqueur 19e 24e -
2020 3e x - - x - - x x Vainqueur x x 7e -
2021 6e AB 21e 5e 4e 21e 19e

Classements mondiaux

Année 20092010201120122013201420152016
UCI World Tour63e[18]135e[19]89e[20]73e[21]20e[22]21e[23]
UCI Asia Tournc[24]18e[25]11e[26]
UCI Europe Tour502e[27]99e[28]76e[29]
UCI Oceania Tour39e[30]1er[31]
Légende : nc = non classé

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. Du 23 février 2009 au 30 juin 2009
  2. Du 1er juillet 2009 au 31 décembre 2009
  3. Du 1er janvier 2013 au 30 juin 2016
  4. Du 1er juillet 2016 au 31 décembre 2016
  5. Championnats disputés en novembre
  6. Championnat disputé en février

Références

  1. Cyclisme - championnats du monde moins de 23 ans : Matthews en or sur lequipe.fr
  2. (en) Greg Johnson, « Jayco-Skins’ Matthews hoping for successful year abroad », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  3. (en) Les Clarke, « Matthews shines in the shimmering heat », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  4. « Rabobank fait signer Michael Matthews », sur Velochrono.fr,
  5. « Matthews gagne à Murcie », sur rtbf.be,
  6. (en) Chris Graetz, « Matthews moves into overall lead with win », sur cyclingnews.com,
  7. Alexandre Philippon, « Tour Down Under #3 : Bling maître de Stirling », sur velochrono.fr,
  8. « Matthews withdraws from the Giro d'Italia », sur cyclingnews.com,
  9. (en) « Australian squad for 2014 World Championships announced », sur cyclingnews.com,
  10. « Nacer Bouhanni franchit la ligne d'arrivée en vainqueur, mais est déclassé pour s'être accroché avec Michael Matthews », sur lequipe.fr, L'Équipe,
  11. « Le journal des transferts », sur velo101.com, (consulté le )
  12. « Petite fracture pour Michael Matthews, forfait pour les Strade Bianche », sur lequipe.fr, (consulté le )
  13. « Tour de Romandie: Matthews wins prologue », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  14. Nicolas Horlait, « BinckBank Tour : Michael Matthews conclut en beauté, Matej Mohoric remporte le général », sur cyclingpro.net, (consulté le )
  15. Quentin rouillé, « Bretagne Classic Ouest-France : Naesen s’impose après une course épique », sur cyclingpro.net, (consulté le )
  16. « Bretagne Classic : Classement », sur directvelo.com, (consulté le )
  17. G. Sc., « Giro : Steven Kruijswijk et Michael Matthews positifs au Covid-19, l'équipe Mitchelton-Scott quitte la course », sur lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le ).
  18. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2011 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  19. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2012 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  20. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2013 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  21. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2014 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  22. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2015 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  23. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2016 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  24. (en) « UCI Asia Tour Ranking - 2009 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  25. (en) « UCI Asia Tour Ranking - 2010 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  26. (en) « UCI Asia Tour Ranking - 2016 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  27. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2009 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  28. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2010 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  29. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2016 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  30. (en) « UCI Oceania Tour Ranking - 2009 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  31. (en) « UCI Oceania Tour Ranking - 2010 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )

Liens externes

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